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le quatrième, rue de Durnstein, n° 29. Malgré l'importance du revenu annoncé et l'infériorité de l'estimation, la vente ne fut pas réalisée. Ce ne fut qu'un an plus tard, le 16 septembre 1817, que les héritiers Pescheux réussirent à vendre leur propriété aux époux Pinet qui l'ont conservée et transmise à leurs enfants et petits-enfants, lesquels la possèdent encore actuellement.

Au no 40 (anciennement no 46 et plus anciennement no 996), est un tailleur qui a pris pour enseigne : Au cor de chasse. Il fait surtout, comme son voisin du n° 36, la location de vêtements d'occasion et offre des habillements complets pour soirées et cérémonies. Il pourrait se dire successeur des Michelot et Séguin du temps de la Révolution.

Au no 42, puis sur le boulevard Saint-Germain, et en retour sur la rue de l'Échaudé, s'étend la longue façade d'un liquoriste, marchand de café, débitant toutes boissons hygiéniques ou autres, ayant pour enseigne : Maison du Grand Comptoir, A la renommée du bon café. Les annonces alléchantes s'y multiplient, vantant également la bière la Redoutable à o fr. 20, l'absinthe à o fr. 15, et le verre de fine à o fr. 20. Si Racan, le doux poète des Bergeries, a composé ses premiers sonnets dans cette maison auprès de son aimable cousine, la comtesse de Bellegarde, leurs ombres doivent en frémir!

(A suivre.)

Paul FROMAGEOT.

BIBLIOGRAPHIE

La Famille des Hallé, par O. ESTOURNET. Paris, Plon-Nourrit, 1905, in-8° de 172 pages.

M. l'abbé Estournet vient de publier, avec de nombreuses illustrations, le remarquable mémoire qu'il a lu à la réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements sur la famille des peintres Hallé.

Du jour où Daniel Hallé, baptisé à Rouen le 27 août 1614, vint, quittant la Normandie, s'installer rue de Buci, Au Grand Turc, où il se maria avec Catherine Coquelet, fille de son propriétaire, où naquirent ses quinze enfants, cette famille n'a cessé, pendant plusieurs générations, d'appartenir à notre arrondissement.

Après le Grand Turc, Daniel Hallé habita jusqu'au jour de sa mort, 14 juillet 1675, la Rose Rouge, à côté de la Pomme d'Orange, rue Sainte-Marguerite, dans une maison qu'il acheta et fit reconstruire.

Son fils, Claude-Guy, né le 14 janvier 1652, rue de Buci, épousa, le 8 décembre 1697, Marie Boutet, fille d'un bourgeois de Paris de la rue de Seine, dont il eut huit enfants, parmi lesquels il faut citer Marie-Anne, mariée au peintre Jean Restout, et Noël, peintre comme son père et son grandpère. Claude-Guy habita la Rose Rouge jusqu'en 1729, époque où il transporta son domicile et son atelier à l'entrée de la rue des Cordeliers (rue de l'École-de-Médecine), chez un sieur Justinard; il y mourut le 5 novembre 1736.

Noël Hallé, né le 2 septembre 1711, rue Sainte-Margue

rite, après s'être logé pendant quelque temps quai de l'Horloge-du-Palais à son retour de Rome, revint, lors de son mariage avec Françoise-Germaine Lorry, s'installer près de la maison paternelle, rue des Boucheries. Il quitta ce nouveau domicile pour le cloître Saint-Benoît; mais, en 1778, il revenait dans une maison qu'il avait achetée rue Pierre-Sarrazin. C'est là qu'il mourut en 1781.

M. l'abbé Estournet, heureusement servi par les papiers de famille conservés chez les descendants des Hallé, a pu donner, dans les plus grands détails, la biographie et la généalogie des artistes de cette famille; il a aussi dressé le catalogue de leurs œuvres et fourni sur elles des renseignements avec une abondance, un soin et une exactitude, qui font de son travail une précieuse contribution à l'histoire de l'art français. Nous avons tenu à signaler ici simplement les liens nombreux qui rattachent à notre histoire locale les Hallé, dont le descendant figure avec honneur parmi les membres de la Société.

F. H.

J. J. N. de Musigny, par LOUIS MORAND. Paris, Rapilly, 1906, in-8° de 24 pages.

M. Louis Morand, à qui l'on doit déjà tant de travaux intéressants sur les artistes bourguignons, fait revivre la physionomie sympathique de J. J. N. de Musigny (1784-1843) qui ne fut qu'un amateur, mais plein de goût et d'âme exquise comme en témoignent les lettres que lui adressaient Géricault, Brascassat et Charlet. Ils trouvaient auprès de lui bourse ouverte, table mise et vieux Bourgogne.

M. de Musigny habitait la rue Mazarine. Une fois de plus, M. Louis Morand se montre conteur documenté.

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NOTULES

-

COMMISSION DU VIEUX PARIS.

Vendredi 11 mai 1905. La Commission décide de visiter l'hôtel de Miraulmont, 9, rue Hautefeuille, qui sera, dit-on, démoli.

La Commission s'occupe des belles grilles en fer forgé avec application de cuivre repoussé, déposées dans les caves de Saint-Sulpice et que la fabrique demande la permission de vendre.

M. Tesson fait un rapport sur les groupes d'enfants du portail nord de Saint-Sulpice. Ils sont de François Dumont et furent placés en 1724. La pierre s'étant effritée, la décoration dont ils faisaient partie fut enlevée en 1875.

Au sujet de la même église et sur le rapport de M. Tesson, la Commission demande le classement d'une cuve baptismale du xvIe siècle et d'un orgue du xvIIIe siècle, connu sous le nom d'orgue de Marie-Antoinette.

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La Commission émet le vœu que les belles boiseries de la chambre du Prieur de l'ancien couvent des Prémontrés, rue Hautefeuille, actuellement conservées à l'agence des travaux de la mairie du VIe arrondissement, rentrent au musée Carnavalet.

Au sujet de la place de la Concorde créée à la suite de la délibération prise par la ville, en 1748, d'élever à Paris, en l'honneur de Louis XV, une vaste place avec hôtel de ville et statue équestre du roi, M. Lucien Lambeau rappelle qu'aucun emplacement n'avait été spécifié. Les auteurs des projets soumis à la Ville proposèrent pour situer la place projetée des endroits très différents, dont certains se trouvaient sur le territoire du VIe arrondissement. C'est ainsi que ROUFFET préconisait l'emplacement de l'hôtel de Conti, sur lequel a été élevé l'hôtel des Monnaies, ou le carrefour de Bucy; CONTANT, le quai Malaquais entre l'hôtel de Bouillon et le monastère

des Théatins; SLODTZ, le quai Malaquais en face le deuxième guichet du Louvre; DE L'ESTRADE, l'hôtel de Conti; LORIOT, GODEAU, HUPEAU, SERVANDONI, CUEILLIER, le carrefour de Bucy; POLARD, la rue de Tournon vers le cul-de-sac des Quatre-Vents.

Sur le rapport de M. Tesson, la Commission émet un vœu pour la conservation et la réinstallation des inscriptions provenant de l'ancienne église Saint-Sulpice et déposées dans les sous-sols de l'église actuelle..

Vendredi 8 juin. M. le Président annonce qu'il a reçu diverses communications de notre collègue Numa Raflin. Discussion relative à la possibilité du rétablissement des groupes d'enfants qui décoraient avant 1875 le portail septentrional de l'église Saint-Sulpice. La Commission décide de demander le classement parmi les richesses d'art de la ville des modèles conservés dans les combles de l'église.

M. Tesson annonce que l'ancien hôtel de Miraulmont, rue Hautefeuille, 9, qui va être prochainement démoli, n'a conservé rien de curieux à l'intérieur.

Ch. S.

ERRATA

ANNÉE 1904.

P. 62, note 1, au lieu de 52a division, ire ligne, face à la 53o, etc., lire 52 division, Ire ligne, en face de la 53° division, 13e sépulture à partir de la 51o division.

P. 120, l. 11, au lieu de VI arrondissement, lire XIe arrondisse

ment.

P. 129, 1. 8, au lieu de Combale, lire Combalet.

P. 193, l. 1 et 8, au lieu de Notre-Dame, lire Nord-Ouest.

ANNÉE 1905.

P. 132, fin de la 12o 1. ajouter et.

P. 144, 1. 25 au lieu de te, lire et.

Le gérant Charles SAUNIER.

Typographie Firmin-Didot et Cie.

Mesnil (Eure).

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