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Vendredi, 10 février, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Fromageot, Soudée, Le Cholleux, de la Guibourgère, Herbet, Laschett, Masson, Raflin, Rouveyre, Saunier, Semichon et Sudre.

M. Stoltz, organiste de Saint-Germain des Prés, assiste à la séance.

M. Masson demande la rectification d'un passage du procès-verbal du 13 mai 1904, le numéro que l'on recherche ayant été indiqué par lui. Il en résulte que Camille Doucet, secrétaire perpétuel de l'Académie française, est né, en 1812, au no 29 de la rue des Fossés-Saint-Germain des Prés (rue de l'Ancienne-Comédie). Cet immeuble a été démoli en 1876 lors de l'ouverture du boulevard Saint-Germain. Le père de Camille Doucet (Louis-Charles), était avoué à la cour impériale. Lors de son mariage en 1847, le futur académicien habitait, 6, rue Crébillon.

M. Masson émet le vœu «< que tout document imprimé ou manuscrit intéressant particulièrement le VI, rencontré par chacun de nous dans ses recherches ou simplement dans ses lectures, soit copié et déposé dans les archives de la Société, cela pouvant constituer un fonds précieux pour nos études ultérieures ». Cette motion est adoptée.

M. Fromageot remet aux archives ses notes sur les orgues et les organistes de Saint-Sulpice. - M. Raflin signale le Livre de famille d'Eugène Plon, très intéressant pour notre société, et qui ne se trouve pas dans le commerce. Une démarche sera faite auprès de la famille en vue d'obtenir cet ouvrage pour notre bibliothèque.

M. Sudre fait une communication sur le Cabinet des antiquités de l'abbaye Saint-Germain des Prés. Le catalogue manuscrit, écrit tout entier de la main de dom Montfaucon, fut acquis par la Bibliothèque nationale en 1861, à la vente de M. de Cayrol et figure maintenant sous le no 2614 des nouvelles acquisitions. M. Sudre en fait la description et signale les pièces les plus curieuses. M. Fromageot offre à la Société la brochure que M. Omont, de l'Institut, a consacrée à ce Cabinet d'antiquités.

Slé que DU VI".

1905.

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M. Saunier fait don, de la part de l'auteur, du petit travail de M. Hustin sur le Luxembourg qui résume et complète le grand ouvrage précédemment paru.

M. Fromageot reprend l'histoire des orgues de Saint-Germain des Prés. En 1802, le curé, M. Lévis réclame l'orgue transporté à Saint-Eustache. Cette paroisse refuse de s'en dessaisir, et Miroir suggère l'idée de demander l'orgue déposé au Conservatoire des Arts et Métiers et enlevé à Saint-Victor, destiné à disparaître. Le 14 octobre 1804 cette remise est autorisée. M. Fromageot n'a pas trouvé de documents sur les origines de cet orgue; il y a seulement présomption qu'il avait été établi par la maison Clicquot; il fut refait entièrement en 1786 par un Clicquot, et Miroir fut alors un des arbitres chargés de le recevoir le 13 juillet 1786. Somer se chargea de sa réinstallation à Saint-Germain des Prés, moyennant la somme totale de 10.500 francs, payables 350 francs par mois; on dut faire pour le payer une souscription chez les paroissiens. Ce n'est qu'en 1810 que la mise en place fut achevée, Miroir, rappelé à son ancien poste en 1811, mourut en 1815, 2, rue de Sèvres, à 68 ans. Il eut pour successeur Beauvarlet-Charpentier. - En 1827, on reconnut la nécessité de réparations; Somer demanda 8.000 francs, le conseil municipal n'accorda que 4.800 francs, et c'est le successeur de Somer, Calinet, qui en 1828, consent à faire les réparations pour 5.000 francs. En 1833, BeauvarletCharpentier meurt. Il a pour successeurs Joseph Bergancini jusqu'en 1841; de 1842 à 1863, Monconteau qui était aveugle; de 1863 à 1892, Peters Cavallo, enfin M. Stoltz aujourd'hui encore titulaire. En 1860, le facteur Stoltz apporta à l'instrument des perfectionnements indispensables qui coûtèrent 35.000 francs; en 1876 il fit des réparations pour 4.690 francs, et en 1892 pour 8.000 francs.

M. Raflin rappelle que Corbon, plus tard sénateur, a fait des sculptures d'ornementation pour cet orgue de Saint-Germain des Prés. Puis M. Stoltz invite les membres du comité à aller visiter l'orgue qui vient de donner lieu à cette intéressante communication: il le fera entendre, le 15 février à 2 heures.

M. Herbet remet aux archives un << Mémoire pour les

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Carmes déchaussés de la rue de Vaugirard contre le sieur Auxconsteaux, marchand épicier ». Il s'agit d'un procès que firent les Carmes à leur fournisseur d'alcool pour l'eau de mélisse, au sujet de fûts indiqués comme contenant 730 setiers lorsque leur contenance n'était que de 600. On ne connaît pas l'issue du procès.

Prochain ordre du jour :

M. Sudre Le couvent des Petits Augustins.

:

M. Masson Les Petites Cordelières de la Croix-Rouge. M. Semichon : L'observatoire de la Tour Nord de SaintSulpice pendant le siège de Paris.

La séance est levée à 10 h. 35.

Vendredi, 10 mars, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Fromageot, Le Cholleux, Bonnet, Herbet, Laschett, Masson, Léo Mouton, Saunier, Semichon et Sudre.

M. Widor, organiste de Saint-Sulpice et nouveau membre de la Société, assiste à la séance.

M. le Président lit le compte-rendu de la visite des orgues de Saint-Germain des Prés, faite le 15 février (1).

M. Le Cholleux remet un exemplaire du Livre de famille de l'imprimeur-éditeur Plon, dont la famille fait hommage à la Société. Des remerciements sont adressés à M. Bourdel et aux autres membres de la famille.

M. Sudre fait une communication sur le couvent des Petits Augustins.

M. Widor prend séance et fait l'historique du petit orgue de la chapelle des Etudiants à Saint-Sulpice. Rendezvous est pris pour la visite des orgues de Saint-Sulpice le dimanche 19 mars, à 11 heures et quart.

M. Fromageot a trouvé dans un manuscrit provenant de Saint-Germain des Prés, un registre mortuaire, d'où il a extrait des renseignements qu'il présente sous le titre de Roman d'une janséniste de la rue de Buci. Il s'agit de Me de Lafontaine, née vers 1621, morte rue de Buci en 1689, calviniste

(1) Voir page 143.

convertie. Sa mère la confia très jeune à la Mère Angélique de Port-Royal; instruite par l'abbé de Saint-Cyran la jeune fille embrassa avec exaltation les doctrines jansénistes. Elle obtint de rester fille et se voua au célibat religieux laïque, et depuis ce jour fut en butte aux persécutions de ses quatre frères. Elle se réfugia auprès des Condé et resta l'amie de la duchesse de Longueville et de Me de Vertus. Vers 1680, elle s'installa rue de Buci où elle vécut très modestement jusqu'à sa mort. Elle passait dans le quartier pour un peu folle.

M. Laschett donne connaissance des curiosités à voir aux Carmes et propose une visite qui est remise au mois suivant. Prochain ordre du jour :

M. Semichon : L'observatoire de la Tour Nord de SaintSulpice pendant le siège de Paris.

La séance est levée à 10 h. 25.

Vendredi, 14 avril, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Fromageot, Soudée, Le Cholleux, Herbet, Laschett, Masson, Mouton, Semichon et Sudre.

M. Fromageot lit le compte-rendu de la visite des orgues de Saint-Sulpice (1) et offre des photographies d'estampes représentant les orgues de Saint-Germain des Prés, anciens et actuels, ainsi que deux brochures de M. Boutry.

M. Semichon rappelle qu'en 1870, on établit sur la tour Nord de Saint-Sulpice une baraque avec un observatoire et un sémaphore. Les officiers du service hydrographique de la marine y furent installés le 6 octobre, secondés par des quartiers-maîtres, des timoniers et des matelots. La hauteur de la tour est de 70 mètres et, le sol étant à 3850 au-dessus du niveau de la mer, l'Observatoire était à 108m50.

M. Semichon raconte ensuite diverses anecdotes sur les matelots de l'Observatoire, et arrive au 5 janvier 1871, jour où commence le bombardement de Paris. Cinq obus vinrent tomber dans le jardin du Luxembourg et quatre dans les à maisons voisines. Suit la nomenclature des obus tombés dans

(1) Voir page 144.

le quartier. Le 8, un obus tombe sur l'église. Le 9, par ordre de l'amiral, la cabane est démolie, et l'Observatoire est évacué définitivement le 15.

M. Herbet rappelle que le bureau est arrivé au terme de son mandat, et propose sa réélection. Celle-ci est adoptée par acclamation.

M. Fromageot fait une communication sur un procès qui eut lieu en 1656 entre les religieux de l'abbaye de Saint-Germain des Prés et le curé de Suresnes : l'abbé ayant été gratifié en 918 d'un bénéfice sur l'église de Suresnes. Dès 1646, le curé conteste les droits de l'abbé qui furent confirmés par le Parlement en 1655. En 1656, au milieu de la messe de Pâques célébrée par cinq religieux de l'Abbaye, le curé Guillaume Cluet, neveu du curé précédent et jeune prêtre belliqueux, fait sonner le tocsin et fait expulser par la foule les religieux fortement houspillés. L'abbé dépose une plainte; le curé Cluet, le chapelain et dix habitants notables sont mis en prison où ils restèrent pendant neuf jours. Un arrêt du Parlement, du 7 septembre 1656, donne raison à l'Abbaye. Le prieur Audebert tint, dès la Toussaint, à faire constater son droit et vint à Suresnes, le 31 octobre, accompagné de cinq religieux. Il fut reçu par le prévôt, escorté du lieutenant de la châtellenie, du procureur fiscal, du greffier et de deux sergents. Le lendemain, le curé Cluet se résigna à venir rendre respect et à reconnaître les droits de l'abbé, ce qui termina définitivement le différend.

Prochain ordre du jour :

M. Semichon L'Observatoire de Saint-Sulpice (suite). M. Masson Les Petites-Cordelières de la Croix-Rouge. M. Fromageot : Une émeute au couvent des Cordeliers en 1622.

La séance est levée à 10 heures 30.

Vendredi, 12 mai, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Soudée, Florange, Herbet, Laschett, Masson, Mouton, Rouveyre, Saunier, Semichon et Sudre.

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