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composé comme lui de belles boiseries peintes en blanc rehaussées de fines sculptures dorées.

M. Widor a expliqué que, grâce aux savantes recherches de M. de Nolhac, conservateur du Musée de Versailles, il avait pu établir que cet orgue avait été fait pour le Dauphin père de Louis XVI, qui était passionné musicien, et qu'il avait été installé pour son usage dans le château de Versailles. Après la mort de ce prince, cet instrument fut transporté à Trianon où il fut probablement touché par Mozart lors des visites qu'il y fit. A la Révolution, l'orgue du Dauphin fut acheté par un brocanteur parisien qui le vendit en 1803 au curé de SaintSulpice pour servir de petit orgue d'accompagnement dans le chœur. Remplacé dans cet emploi par un instrument moderne, il fut alors rélégué comme inutile et hors de service dans une chapelle peu accessible au public où M. Widor l'a trouvé. Avec l'habileté d'un antiquaire expert, l'éminent organiste l'a fait admirablement restaurer et compléter en y faisant adapter un charmant clavier provenant de Versailles, et un beau pupitre en bronze doré de la même époque.

Sur la demande instante des visiteurs, M. Widor leur a fait entendre les douces sonorités de ce gracieux instrument en jouant un morceau de Mozart merveilleusement approprié, qu'on pouvait croire exécuté par le maître lui-même.

Les visiteurs ont exprimé à M. Widor leur vive reconnaissance pour la très intéressante séance supplémentaire du comité B tenue ainsi dans les orgues de SaintSulpice. En descendant des hauteurs de la tribune, ils ont eu l'occasion d'admirer la fort belle chapelle ronde, située au-dessous de la tour méridionale de l'église.

Paul FROMAGEOT.

ACTES D'ÉTAT CIVIL

LEROUX (PIERRE), écrivain socialiste.

Extrait du registre des actes de naissance de la commune de Paris, onzième arrondissement.

Du 17 Germinal (1) de l'an cinq de la République française, une et indivisible, acte de naissance de Pierre-Henry, du sexe masculin, né ce jourd'hui et heure de deux du matin, quai des Grands-Augustins, no 40, fils de Jacques-CharlesModeste Leroux, limonadier, âgé de trente-six ans, natif de Meulan, département de Seine-et-Oise, et de Marie-Claudine Arnaud (2), âgée de vingt-trois ans, native de Paris, où ils ont été mariés en cet arrondissement.

Premier témoin, Pierre Arnaud, âgé de soixante ans, limonadier, domicilié à Paris, même demeure, aïeul maternel. Second témoin, Marie-Henriette Hardouin, femme Lefebvre, teinturière, domiciliée à Paris, rue Tire-Chappe, no 315.

Sur la réquisition à nous faite dans les vingt-quatre heures, par le père présent qui a signé avec les témoins.

Constaté suivant la loi du trois ventose, troisième année républicaine, par nous soussigné.

Signé au registre: LEROUX, LEFEBVRE, ARNAUD, TEXIEROLIVIER.

Délivré par nous, greffier en chef du tribunal de première

(1) 6 avril 1797.

(2) Vers 1815, la mère de Pierre Leroux était établie modiste, 8, place Saint-Sulpice.

instance du département de la Seine, comme dépositaire des registres, secondes minutes.

Au greffe séant au Palais de justice, à Paris, ce 8 avril 1847.

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Signé: (illisible).

greffier assermenté. (Extrait de P.-FÉLIX THOMAS. Pierre Leroux, sa vie, son œuvre, sa doctrine. Paris, Alcan, 1904, 1 vol. in-8o). (Communiqué par M. NUMA RAFLIN.)

DEVERIA (EUGÈNE), peintre et dessinateur romantique. Extrait du registre des actes de naissance du onzième arrondissement de Paris pour l'an XIII de la

République françoise.

Du deuxième jour du mois de floréal de l'an treize de la République françoise, une heure de relevée. Acte de naissance de Eugène-François-Marie-Joseph, né ce jourd'hui à quatre heures du matin, place Saint-Sulpice, n° 547 (1), division du Luxembourg, fils de François-Marie Deveria, commis principal 'des bureaux de la Marine, et de AnneMarie-Angélique - Joséphine - Désirée François-Chaumont, demeurant susdite place Saint-Sulpice, mariés à Paris, au sixième arrondissement, en l'an six. Le sexe de l'enfant a été reconnu être masculin. Premier témoin Jean-Jacques Bacon de la Chevalerie, ancien officier général, âgé de soixante-quatorze ans, demeurant rue des Aveugles, no 549; second témoin Jean-Charles Nazon, ancien capitaine de dragons, âgé de quarante-sept ans, demeurant à Paris, susdite place Saint-Sulpice, n" 547. Sur la réquisition à moi faite par le père présent qui a signé avec les témoins après lecture faite.

Signé DEVERIA, BACON DE LA CHEVALERIE, NAZON. Constaté par moi, Jean-Philippe-Gaspard Camet, maire du onzième arrondissement, faisant les fonctions d'officier de l'État-civil, soussigné :

(1) N° 6 actuel.

Signé : CAMET. (Communiqué par M. H. MASSON.)

HENRI DABOT. Calendriers d'un bourgeois de Paris. Deuxième série, 1888-1900. Péronne, 1905-, in-8°, 360 pp.

Notre excellent collègue, M. Dabot, continue la publication des notes qu'il a prises sur les événements de chaque jour; ses souvenirs s'étendent maintenant sur plus d'un demi-siècle. Ces précieux petits volumes sont particulièrement savoureux pour les amis de l'auteur, qui le retrouvent derrière chaque page, et s'imaginent, en le lisant, jouir du charme de sa conversation, sautillant de sujet en sujet, sans apprêt mais non sans esprit. Pour tout le monde, ils constituent des répertoires qui fournissent la date exacte et les circonstances d'un fait historique ou anecdotique. Rien de ce qui se passe dans l'arrondissement n'a été oublié : représentations à l'Odéon, émeutes du Quartier Latin, attentats anarchistes, inauguration des monuments: Eugène Delacroix, Théodore de Banville, Murger, Watteau, Sainte-Beuve, Leconte de Lisle, Chopin (que de bustes rien que'pour le Luxembourg) sans oublier Danton, Émile Augier, Francis Garnier, Pelletier et Caventou, M. Dabot a tout enregistré. J'espère bien qu'il continue à charger son agenda de ces notes agréablement écrites et je l'attends à la décade suiF. H.

vante.

A. HUSTIN. Le Luxembourg : le Palais, le Petit-Luxembourg, le Jardin, les Musées, les Carrières. Paris, P. Mouillot, imprimeur du Sénat, 1905, in-12, 176 pp.

Nous avons déjà eu occasion de signaler dans nos NOTULES de 1904 (p. 112) le beau travail de M. Hustin sur le Palais du Luxembourg proprement dit, que vient de couronner l'Académie française. Le nouveau volume, plus maniable et concis, résume l'histoire des diverses constructions comprises dans l'enceinte du Jardin du Luxembourg. Mais là encore la documentation est neuve, impeccable et précise. C'est, de plus, un précieux inventaire des richesses d'art actuellement conservés dans le palais et ses dépendances. Plus de cinquante illustrations accompagnent le texte de M. Hustin,

CH. S.

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Encore une fois nous devons remercier M. Fromageot de vouloir bien libéralement enrichir le bulletin de la Société des belles planches en phototypie qui accompagnent son histoire de la rue de Buci.

D'autre part, notre collègue, M. Henri Boutet, a tenu à mettre à notre disposition des clichés reproduisant deux des cuivres qui ont été gravés durant sa causerie, par MM. G. Decote et P. Guignebault.

La reproduction du curieux portrait de Fantin-Latour par lui-même, nous a été facilitée par la Gazette des BeauxArts, la meilleure des revues artistiques de France et peutêtre d'Europe.

Le plan du rez-de-chaussée du Petit-Luxembourg, en 1790, donné dans le travail de M. Demombynes, provient des riches archives du Sénat, que l'activité de M. A. Hustin augmente d'année en année. Les armes de Monsieur qui le précèdent et qui ont déjà été reproduites en tête de la page 192 du volume précédent, sont extraites de la Passion du jeu

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