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à l'accent de la mendicité; et à mesure que l'enfant grandit, il transforme en métier la funeste éducation qu'on lui a donnée.

Lorsqu'ils manquent d'enfans, ces misé rables enlèvent ou louent ceux d'autrui. Il y a des exemples que des. mendians ont donné 10, 20, et 30 mille francs en mariage à leurs filles.

La législation devrait remédier à de tels abus, et procurer aux bons pauvres des moyens de subsister en travaillant.

Il y a vingt ans on ne rencontrait pas un mendiant dans toute la Suisse.

On voit beaucoup d'aveugles dans les rues de Paris; il est difficile de ne pas s'attendrir pour cette classe de malheureux; ils ont des chiens attachés avec un ruban, et ces animaux fidèles répondent de leur maître.

Ces aveugles passent dans tous les quartiers de Paris, et jamais le chien

ne s'est trompé de route pour retourner au domicile.

Il est de ces pauvres qui ne rentrent pas chez eux sans avoir reçu dix ou douze francs; plusieurs sont très-bien vêtus.

CHAPITRE XXIII.

Fiacres ;— cabriolets;

bruit, et danger

des voitures pour les gens de pied;

hôtels et chambres garnis ;-
tiques de louage.

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- domes

BRUIT ET DANGER DES VOITURES.

Le bruit des voitures et les cris de gare?

E

gare! des cochers et des conducteurs de cabriolets vous étourdissent tellement que vous ne savez de quel côté vous ranger; il faudrait presque faire son testament avant de sortir de chez soi pour aller à pied dans les rues tumultueuses.

"

Nous ne parlons pas des coups de pied

et des coups de coude que vous êtes exposés à recevoir des lourdeaux, qui es outre vous éclaboussent.

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Depuis la mode des bottes, les hommes marchent avec moins de précaution à côté des femmes, qui sont aujourd'hui presque toutes en blanc.

Les charrettes chargées de foin ou de paille sont très-dangereuses, à cause de l'élévation du chargement. Il faut encore s'éloigner des voitures chargées de pierres ou de moëlons.

Sous le règne des commissaires au Châtelet, lorsqu'un cocher vous avait moulu tout vif, on examinait si c'était la grande ou la petite roue; et si vous expiriez sous la grande roue, il n'y avait point de dédommagement pour vos héritiers. Un plaisant avait proposé un tarif pour les bras, les jambes et les cuisses.

A la suite d'une grosse pluie, la largeur des ruisseaux coupe souvent une rue en deux, de manière à interrompre la com

munication entre les deux côtés des maisons. A la moindre averse, les commissionnaires des coins de rues dressent des ponts chancelans;

Le plus hardi laquais n'y marche qu'en temblant. (BOILEAU.)

ceux qui ne veulent pas payer sautent le

ruisseau.

Les trottoirs

que

l'on fait dans les nou

velles rues garantissent les piétons.

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FIACRES ET CABRIOLETS. Avant la révolution on comptait plus de trois mille fiacres, voitures hideuses, avec des cheveaux ruinés, qui ne marchaient qu'à grands coups de fouet. Les cochers avaient l'air d'échappés de Bicêtre.

Aujourd'hui il y a environ deux mille fiacres; les voitures sont très-belles, bien suspendues, les cochers bien vêtus; néanmoins l'éducation d'un grand nombre n'est pas plus soignée que celle de leurs anciens

camarades.

A jeûn les cochers sont assez traitables; vers les deux heures, plus difficiles ; le soir,

à l'heure du spectacle, ils sont intraitables, sur-tout s'il fait mauvais.

La police est très-sévère à leur égard. Si les cochers veulent vous faire la loi, il faut vous faire conduire chez le commissaire de police le plus voisin.

On fait remonter les premiers carrosses à l'an 1559, sous Catherine de Médicis. Avant on allait à cheval ou sur des mules.

Les premières voitures de place ont été établies dans une maison de la rue St.-Antoine, qui portait pour enseigne l'image de Saint-Fiacre, et c'est de là qu'elles tirent leur nom.

Le prix est fixé, par ordonnance de police, à I fr. 50 cent. (30 sous) pour la course; et à l'heure, 2 fr. pour la première, et 1 fr. 50 c. les suivantes.

Le cocher pris avant minuit ne peut, après cette heure, exiger que 10 sous

en sus.

Le cocher qu'on fait détourner pendant

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