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funèbre. Louis XV également a duré trop long-tems. On a dit du bien du feu duc de Bourgogne, parce qu'il mourut avant de monter sur le trône, et du dernier dauphin par la même raison. Pour servir vos Français selon leur goût, il leur faut tous les deux ans un nouveau roi; la nouveauté est la déïté de votre nation : et quelque bon souverain qu'ils aient, ils lui cherchent à la longue des défauts et des ridicules comme si, pour être roi, on cessait d'être homme.

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» Vous autres Parisiens, vous allez vous remettre en pourpoints; vous aurez des saintes ampoules, des sacres, des cavalcades de sacre avec des coiffures de vingtdeux pouces de hauteur.

>> Cette sainte ampoule, qu'une colombe apporta du ciel pour oindre un roi de Fran ce, et qui ne se vide jamais.

» Tant que les souverains porteront des chaînes théologiques; tant que ceux qui ne sont payés que pour prier pour le

peuple, lui commanderont, la vérité opprimée par les tyrans des esprits, n'éclairera jamais les peuples, les sages ne penseront qu'en silence, et la plus absurde des superstitions dominera dans l'empire des Velches.

Vos prêtres ont usurpé une autorité qui balance celle du souverain, et votre roi n'ose rien entreprendre contre un corps. aussi puissant, et, s'il n'y prend garde, ils lui feront perdre sa couronne.»

CHAPITRE X V.

Jouissances et leurs dangers; mariage; conduite mystérieuse de certaines fem

mes.

> JOUISSANCES ET LEURS DANGERS.

PARIS est la seule ville du monde où l'on puisse se procurer toutes les jouissances. L'étranger et l'homme des départemens, qui se livre sans réflexion à tous les plaisirs de cette capitale, sans prévoir les dangers qu'il court, est perdu en six mois.

Si Paris est le centre des lumières, des arts et du luxe, c'est aussi le centre des vices de tous les genres.

Combien de jeunes gens sont sortis de chez leurs père et mère avec un cœur rem

pli de vertus filiales, et qui se sont tellement corrompus dans un séjour de trois mois à Paris, qu'ils n'ont reporté dans le sein de leurs familles que des vices, et de ridicules plaisanteries, même sur tous les liens qui les attachaient à leurs parens ! Ajoutez à cela une santé délabrée.

Les jeunes gens nés à Paris sont moins exposés à la corruption, parce qu'ils ont tous les jours devant les yeux les tableaux hideux de la débauche.

Aussi les femmes publiques savent-elles bien les distinguer des jeunes gens des départemens; elles s'adressent de préférence à ces derniers, qui sont ordinairement les premiers volés et dévalisés dans les maisons de jeux.

Paris renferme une armée de dupeurs et d'escrocs; ils s'attachent aux jeunes gens, qui, dans l'âge des passions et de la confiance, ouvrent une ame plus docile aux insinuations artificieuses; ils savent qu'il faut que l'oeil soit d'abord frappé des cou

Tome I.

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leurs de l'opulence, et ils ne négligent pas les dehors qui peuvent en imposer.

Malheur aussi à la jeune fille qui vient à Paris pour apprendre un état ou le commerce, si ses parens ne s'assurent de l'honnêteté de la maison où ils l'adressent; le vice la découvrira, elle ne voudra plus retourner dans sa famille.

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A Paris, souvent on se marie avec une demoiselle qui paraît une belle brune, et que l'on trouve blonde après le mariage. On y a aussi des secrets pour cacher une difformité, par exemple, une bosse. Le plus rusé y est trompé. La beauté du corps est passagère, mais celle de l'ame dure toujours, dit-on: erreur. Il n'y a rien de si sujet au changement que la beauté de l'ame; il faut avoir perdu l'esprit pour s'imaginer qu'elle peut durer long-tems. Si un mari vient à s'apercevoir, après

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