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leil qui, par sa force attractive dans le système planétaire, attire tous les corps qui roulent autour de son orbe lumineux. »

MONUMENS NOUVEAU X.

pas

Depuis trente ans il n'a été fait un seul monument digne d'être cité, tous sont mesquins, tous se ressemblent, ce ne sont que des copies, des répétitions, tous ont des colonnes; ce genre est tellement à la mode, qu'on en voit à la porte des hôtels, des salles de spectacle, des corps-de-garde, des hospices, et même à la porte des boutiques de plusieurs marchands. Le principal est devenu l'accessoire, et les colonnes ont envahi les bâtimens. On peut appliquer aux nouveaux monumens ce proverbe : habit doré, ventre de son.

On fit, dans le tems à M. Souflot, le reproche d'avoir mis sur des colonnes l'architecture et la sculpture à la porte, pour sa construction du portail de la nouvelle

église Ste. Geneviève, aujourd'hui le Pan

théon.

L'intérieur de plusieurs salles de spectacle est encore décoré de colonnes, qui empêchent de découvrir tous les spectateurs; mais c'est peut-être une précaution pour éviter qu'on ne s'aperçoive qu'il y a peu de monde dans les loges.

CHAPITRE XI I I.

Origine des barrières devant les hôtels; rues étroites, et hauteur des maisons; paratonnères; cheminées; quartiers populeux; allées étroites; pendules sur les cheminées; changement de meubles; orthographe publique; noms des rues.

/ ORIGINE DES BARRIÈRES DEVANT LES

HÔTELS.

Les princes du sang avaient anciennement une entière juridiction sur leurs domestiques; les grands officiers de la couronne l'avaient de même sur tous ceux qui étaient, par leurs charges, emplois vu métiers, dans leur dépendance. S'il y avait quelque plainte subite à porter, on s'assem

blait devant la maison, ou du gouverneur, ou du grand-aumônier, ou du connétable, ou du grand chambellan; ou du grand écuyer, ou chancelier, ou d'un prince du sang, enfin devant la maison de celui qui avait droit de juger et de punir les personnes dont on avait à se plaindre.

Ce prince ou ce grand officier descendait à sa porte, où il avait une barrière pour n'être pas assailli par le peuple, et sur laquelle il s'appuyait pour entendre les griefs.

On voyait encore, à l'époque de la rélution, des barrières devant différens hôtels : le gouverneur de Paris, le doyen des maréchaux de France avaient ce droit, ainsi que les ambassadeurs.

RUES ÉTROITES, HAUTEUR DES

MAISONS.

Il est des rues à Paris où le soleil ne pénètre jamais, à cause de la hauteur des maisons. Si une ordonnance de police n'a

vait pas limité l'élévation des maisons,

il

y en aurait peut-être de douze étages. Beaucoup de maisons dans les quartiers populeux renferment jusqu'à 60 ménages. Ceux qui habitent le cinquième ou le sixième étage jouissent de deux heures de jour de plus que ceux qui logent au premier et au second. On respire, en montant dans ces maisons, une odeur infecte qui vient de la malpropreté et plus souvent des la

trines.

Presque tous les marchands de la rue Saint-Honoré, qui habitent des maisons anciennement construites, sont obligés d'avoir de la lumière à midi sur les derrières de leur maison.

On remarque dans cette rue des allées tellement étroites, qu'une personne puissante ne peut y entrer de front.

On a vu long-tems, rue du Roule, une femme galante à la croisée d'un premier étage, dont l'allée de la maison est trèsétroite. Cette femme devint si puissante

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