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génies; ces armes sont de gueules au chevron d'or, accompagné de trois molettes de même, et une couronne d'épines enfermant les mots Jésus Maria (1).

Les mêmes écrivains indiquent l'auteur du mausolée : François Anguier. Il avait été élevé en 1659 par les soins du père Bourgoing, troisième successeur du cardinal de Bérulle. Comme les autres monuments du prélat, celuici, la Révolution venue, fut envoyé au dépôt des Petits-Augustins. D'une note de Lenoir, il résulte que l'ange entra au dépôt un mercredi d'une des dernières semaines de 1792 ou des premières de 1793, et la statue, le dimanche sui

vant.

Cette statue fut brisée, soit au cours du déplacement, soit durant son séjour aux Petits-Augustins. Lenoir en témoigne dans cette annotation placée lors des restitutions en marge d'un exemplaire du catalogue du dépôt provisoire des Petits-Augustins (édition de 1793).

122. DE L'ORATOIRE SAINT-HONORÉ. Un groupe de marbre blanc de Bérulle à genoux, priant dans un livre que lui tient un ange. Attribué à Anguier dans sa jeunesse. (Cette statue ayant été mutilée par accident, sa partie inférieure a été sciée et sa partie supérieure donnée aux dames Carmélites de la rue d'Enfer.)

Une autre note de Lenoir fait, en effet, connaître que le fragment subsistant, formant buste et laissant encore voir le beau jet de la draperie, fut remis le 29 brumaire an XI (20 novembre 1802), à Mme Langaison, directrice de la maison des Carmélites, en même temps que cinq œuvres d'art. Les Carmélites rendirent cette

autres

(1) Antiquités Nationales ou recueil de monuments pour servir à l'histoire de l'Empire français, 2° vol. No XIV: Congrégation de l'Oratoire, (Paris. Drouin, 1791, in-4°).

effigie aux prêtres de l'Oratoire au moment de leur res tauration. Il était conservé hier encore dans la salle de Communauté de la Maison de Paris, installée ces dernières années rue du Regard, puis au moment de la dissolution de la Congrégation des prêtres de l'Oratoire, rue d'Orsel, 63,

J'aurais voulu dire où se trouvent, depuis l'application de la loi sur les congrégations :

1o Le portrait du cardinal de Bérulle, appartenant au séminaire de Saint-Sulpice;

2o Le buste de François Anguier placé dans la maison des prêtres de l'Oratoire à Paris.

Ceux qui auraient pu donner ces indications s'y sont refusés, sous le prétexte que l'on devine. De même le supérieur du collège de Juilly a déclaré qu'il lui était impossible de me dire si la statue que conserve la chapelle de son éta blissement porte gravée le nom de Jacques Sarrazin et la date d'exécution. Ici point d'excuse, n'est-ce pas? Le monument est toujours en place; il lui suffisait de se baisser et de regarder.

Pourvu que, brutalement, un catalogue de l'Hôtel des ventes ou d'un musée d'Amérique ne révèle pas, un beau jour, ces renseignements!

Charles SAUNIER.

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Le 26 novembre 1678, le Conseil d'État royal rendit un arrêt par lequel ordre était donné au sieur de La Reynie, lieutenant général de la police, à Paris, de se transporter en compagnie des procureurs généraux siégeant au Châtelet et d'une douzaine des notables bourgeois de Paris, au quai des Augustins, où, en leur présence, serait levé par l'architecte du roi un plan pour l'établissement de la halle à la volaille. Cette commission reconnut que le quai des Augustins (1) était beaucoup plus commode pour y tenir un marché que la halle nouvelle et même que l'ancienne Vallée de Misère (2); que le vent du nord qui y soufflait était des plus avantageux pour écarter les miasmes et pour conserver la volaille; qu'en outre le marché pouvait s'y déployer plus à l'aise (3).

(1) « Situé dans l'ancienne vallée de Laas, vaste territoire jadis planté de vignes, qui s'étendait de la rue Dauphine à la place Saint-Michel. » (Lamouroux, Rapport au conseil municipal de Paris, sur les recettes des halles et marchés au budget de 1882.)

(2) Le marché avait été tout d'abord à la Vallée de Misère (quai de la Mégisserie), puis, à partir de 1642, place Dauphine.

(3) D'après Berty et Tisserand : « Au marché qui se tenait depuis plusieurs siècles sur ce quai, fut réuni, en 1679, celui de la rue Mauconseil. A cette époque, la dame Le Prévost de Courtalvert et le marquis de Sourches et de Guitry, exploitaient dans la rue Mauconseil, un mauvais hangar étroit et bas, servant de halle et répandant dans tout le quartier une odeur malsaine. Sur la plainte des habitants voisins, il fut décidé que la volaille se vendrait sur le quai des Augustins, où il existait déjà un marché de ce genre, et point ailleurs « sous peine du fouet. » (Histoire générale de Paris, Topographie historique du Vieux Paris; Région occidentale de l'Université; 1887.)

En conséquence, le 3 juin 1679, le Conseil arrêta que le marché à la volaille se tiendrait désormais sur le quai des Augustins (1). Bien qu'il y eût trente-sept ans (1642), que le marché eût abandonné l'emplacement dont il avait pris la dénomination, on continua de l'appeler marché de la Vallée de Misère (2), ce qui jurait sensiblement avec sa nouvelle situation, car, à cette époque, le quartier des Augustins était, avec ses nombreux et grands hôtels (d'Étampes, d'Hercule, de Savoie et de Conti, etc.), un des plus aristocratiques de Paris (3).

Ce marché, installé en plein air, rendait la circulation difficile; ses baraques obstruaient le dégagement du PontNeuf. Il était incommode pour les marchands et d'un voisinage désagréable pour les habitants du quartier (4).

(1) En même temps que le marché de la volaille le marché du pain s'y tenait aussi. (Cf. Jaillot: Recherches critiques, historiques et topographiques sur la ville de Paris..., 1775; v, 23. — Thiéry: Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris... ; 1787; 11, 464). — D'après Savary (Dictionnaire de commerce), en 1748, « quatre-vingt-douze boulangers y étalaient leurs pains les mercredis et samedis de chaque semaine ».

(2) On l'aurait aussi surnommé le Marché de la Vallée, parce qu'il était situé dans la partie basse de la berge du fleuve, à l'endroit où existait jadis la « saulsaye » dont parlent du Breul et Félibien, et au point où Philippe le Bel avait jugé nécessaire la construction d'un mur de quai (A. Berty et L. M. Tisserand; op. cit.).

(3) D'après Léon Michel : Le Marché de la Vallée (Moniteur, 23 janvier 1856).

(4) « A son plus haut degré d'approvisionnement le marché occupait sur le quai une étendue de 274",71 de long et de 10",42 en largeur, soit 2.862,48, dont il faut déduire 363 mètres, lesquels appartiennent à la voye publique; reste 2.499",48, dans cette superficie, 2.103,48 sont affectés à la vente en gros et 396 à la vente au détail, qui se fait à couvert sous des échoppes. » (Bibliothèque de la ville de Paris: Rapports d'établissement du marché à la volaille sur l'emplacement de l'église des Augustins; mss, Papiers Molinos; dossier, v-8).

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(1) Cette intéressante lithographie à la plume nous a été aimablement communiquée par M. Gosselin, marchand d'Estampes. Sur l'affiche collée à gauche de la porte d'entrée du marché, on peut lire : T. FABRÉ, ESTAMPES, 41, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS. Cette lithographie lui servait, en effet, d'adresse.

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