Page images
PDF
EPUB

Apré quoquie rézon qu'iquié lay vo marmotte,
115. Et avay fé lé tor qué fon les tcharlatan,
Volie lé lay fora dedén son catzeman*.
Dite-mé don, messieu, ti per voutra conchense,
Ce sen son des akchon!

I 20.

Ce lo Souverain di que cén say oun'akchon,
Pachense!

Vaicé on autro tor qué lay fe l'an passa,
A qué ne pu djamé de sang fray repensa.
Les fellie et valet s'etion bouta én teta,

De s'alla promena on certin dzor de feta. 125. Coumén l'etion ti quie au dessu d'on recor`

Après quelques paroles qu'il lui marmotte là,

*

Et après avoir fait les tours que font les charlatans,

Il voulut les lui fourrer [les doigts] dans son « cache-mains ».
Dites-moi donc, etc.

Voici un autre tour qu'il lui fit l'année passée,

Auquel je ne puis jamais « repenser » de sang froid.

Les filles et les garçons s'étaient mis en tête

D'aller se promener un certain jour de fête.

Comme ils étaient tous là au haut d'un tertre (?),

et 47, rime mal avec marmotte, la locution offre peu de sens ici, et remplace évidemment l'expression sen dere quié so quotte tombée en désuétude, et que l'éditeur de l'imprimé a cependant dû laisser subsister au vers 185, ne trouvant rien à mettre à sa place. L'expression doit signifier sans hésiter ou quelque chose d'approchant, et est peut-être née dans des phrases comme : il partit avec son larcin, sans demander: que cela coûte-t-il, c'est-à-dire au plus vite; la forme quié me fait présumer qu'il s'agit plutôt d'une proposition interrogative que relative]. 114. résons, adon que l'ai m. [peu satisfaisant]. 116. volliai [imparfait] fourra sé dai. 117. Dité lo don. 122. Au qué n'é jamě pů. — 123. Lẻ fellie et le valets.

[ocr errors]

125. l'étian setiet [aujourd'hui on dirait sǝtā pour assis, la forme setiet m'est inconnue et repose peut-être sur une faute de lecture], au coutzet d'on.

Stu grivoi l'embrassa per lo maiten dau cor;
Noutra fellie qu'etay aupré de liu staye,
Et den lo memo ten la vaiqui renversaye;
Et puis, bredin breda, vo fon lo batacu*.
130. Tantou l'on est dezo, et tantou l'est dessu;
Cebin que le montra, coumen vo paudé craire,
Dzarotire, dzenau.... et cen qu'on volie vaire.
Apres avay risqua dé la fére assoma,

Le sé relaivé enfin, avoué dou pi de na.
135. Dité-mé don, messieu, ti per voutra conchense,
Ce cen est oun'akchon?

Se lo Souverain di que cen say oun'akchon,
Pachense!

Accuta vay, messieu, én vaicé ouna terriblia:
140. Lo Diablo n'en pau pas fére ouna pliu-z-orriblia.

Ce grivois l'enlaça par le milieu du corps;
Notre fille (qui) était assise auprès de lui
Et au même moment la voilà renversée ;

Et puis, bredi breda, ils vous font la culbute.
Tantôt l'un est dessous, et tantôt il est dessus;
De sorte qu'elle montra, comme vous pouvez croire,
Jarretières, genoux... et tout ce qu'on voulut voir.
Après avoir risqué de la faire assommer,

Elle se relève enfin, avec deux pieds de nez.
Dites-moi donc, etc.

Ecoutez un peu, messieurs, en voici une terrible:
Le diable ne peut pas en faire une plus horrible.

[ocr errors]

128. Est, d. l.

126. l'embrassé [présent, le rythme demande le passé déf.]. — 127. dé couta ly setaïe [l'original portait certainement setaye]. m. t., to d'on cou r. 130. tantou l'otro est déssu [contresens comique devenu populaire, mais qui n'appartenait pas à l'original]. — 132. to çen qu'on voliai. — 133. dé sé fère assomá [préférable?]. — 135. Dité lo vai. 140. fere onna s'horriblia [avec hiatus avant onna et élision devant horriblia, est peut-être la bonne leçon].

Vo pré de la verraire et la pilé au mortay,
Que mafy lay pussé dinché péla lé day !
Et pui ye porté so den lo lly de ma fëllie,
Que la vo dépoira day la teta a la grellie.
145. Rin n'est pliu vré, messieu; la! ce vos-z-avia vu
L'etat yo ce trova adon son pouro cu!
Vo-z-aray fé pedi, lo pouro miserablio!
Car l'innocén ne day pati por lo coupablio.
Portant lé dza garia, mé de ne cén lo mén
150. Que no-z-en a cota d'on bon pot d'eguarzen *.
Dite-mé donc, messieu, ti per voutra conchense,
Cé cen est oun'akchon?

Se lo Souverain di que cen say oun'akchon,
Pachense!

Il vous prit des débris de verre et les pila au mortier,

Que le diable puisse ainsi lui piler les doigts!

Et puis il porte cela dans le lit de ma fille,

De sorte qu'il vous l'écorcha de la tête à la cheville.
Rien n'est plus vrai, messieurs; hélas! si vous aviez vu
L'état où se trouvait alors son pauvre c..!

Il vous aurait fait pitié, le pauvre misérable!
Car l'innocent ne doit pas pâtir pour le coupable.
Cependant elle est déjà guérie, mais toujours est-il
Que cela nous coûta un bon pot d'eau-de-vie.
Dites-moi donc, etc.

[ocr errors]

141. vo prend [présent]. 142. que lo diablio l'ai pouisse [mafy, incompris, est un des nombreux noms du diable]. 143. Et poui, t'apporté çen. 144. Yổ vo la [la vo est plus patois]; dû la téta. 145. Quand l'ai penso, Messieux. 148. L'énocen ne dai på. 149. L'e portant dza garri, má de çen lo men [- une syllabe]. 150. bio pot.

lo vai.

[ocr errors]

151, Dité

155. Lo conto day craizu per yo y'é coumency, Ne vo-z-a pas enco eta fé a demi.

Ye m'én vé lo fini. Messieu, vo paudé craire,
Qu'ouna né yo defio qu'on tzat eussé pu vaire
Stu compagnon venie avoué de sé ami,

160. Environ la miné, que n'etia dza drumi,
Excepta la Zabet, que s'epudzivé encora,
A qui cria: veni on pou ver mé totora!
Vo-z-én prio, Zabet, y'é oquie de pressén
A vo coumunica, mode çay que vos mén!

165. Noutra fellie, qu'a zu, day sa pliu tendr'énfénce,
Por ti les grand valet beaucoup de compliézence,
- Car tzin de bouna race, a cén que tzacon dit,
Tsassé sovén solet, sén qu'on l'ausse dressi

Le récit des lampes par lequel j'ai commencé,
Ne vous a pas encore été fait à demi.

Je m'en vais le finir. Messieurs, vous pouvez croire
Qu'une nuit, où je défie qu'un chat eût pu voir,
Ce compagnon vint avec [quelques-uns] de ses amis,
Vers minuit, alors que nous étions déjà couchés,
Excepté Elisabeth, qui cherchait encore ses puces,
A laquelle il cria: venez un peu vers moi tout de suite!
Je vous en prie, Elisabeth, j'ai quelque chose de pressant
A vous communiquer, maudit soit qui vous ment!
Notre fille, qui a eu, dès sa plus tendre enfance,

Pour tous les grands garçons beaucoup de complaisance,
Car chien de bonne race, à ce que chacun dit,
Chasse souvent tout seul sans qu'on l'ait dressé

une syllabe].

157. mě vé vo lo.

[blocks in formation]

162. L'ai crié, veni vai, vers

155. d'au craizu. — 156. Ne vos a pas étá onco fé. - 158. né que défio. - 159. stu grivois [mis. 161. Hormi noutra; sé pudzive. mé on pou tot-ora. [= trop].

165. premire enfance.

[ocr errors]

166. valets qué trau dé

Sén ce fére pressa le revité son cheurtzo*,

170. Et dechen ver stu cor, qui'etay den noutron pouertzo.

To lo dray soupçouni que lli'avay de l'ougnion*.
Ne me trompavo pas, car stu fin compagnion,
Apré lay avay fé coqué faussé carresse,
Lay di que l'etay ten de faire day promésse;
175. Que le devay alla tzi son cousin Dubret,

Yo troverion day pliommé et l'ecrétéro pret ;
Que n'i'aray qu'a segni et que le devay craire,
Quié quand cén saray fé, lay ballieray bin d'aire.
Et cén lay dére ga, l'empougne per lo bré,
180. Fazen ti sé-z-efor por la fére alla lé.

Meday, quand le ve cen, le su bin se deffendre:
En lo grafounen fer, li'en dezén pi quié péndre,

Sans se faire presser, [elle] met sa robe

Et descend auprès de cet individu, qui était dans notre corridor.

Tout de suite je soupçonnai qu'il y avait du louche (de

l'oignon).

Je ne me trompais pas, car ce rusé compagnon,

Après lui avoir fait quelques fausses caresses,

Lui dit qu'il était temps de faire des promesses [de mariage].
Qu'elle devait aller chez son cousin Dubret,

Où l'on trouverait des plumes et l'écritoire préparés ;

Qu'il n'y aurait qu'à signer et qu'elle devait croire,
Que quand ce serait fait, il lui donnerait bien des arrhes.
Et sans lui dire gare, il l'empoigne par le bras,
Faisant tous ses efforts pour la faire aller là.

Ma foi, quand elle vit cela, elle sut bien se défendre:

En l'égratignant fort, lui en disant pis que pendre,

170. à noutron. 174. de [passé déf.]. 175. Debret. troverai. 177. Que n'arrai.

176. Yo

179. Tot en l'ai dezen çen.

182. lai

« PreviousContinue »