TRADUCTION. La lessive. Aussitôt que vous faites la lessive, On peut compter sur une tombée de neige; Ce serait très bien combiné. 5. Mais je pense bien que vous n'avez plus Ni essuie-mains ni draps de lit, Ni serviettes ni nappes, Ni mouchoirs ni jupons, Ni pantalons (bas?) ni caleçons 10. Qui ne soient tout sales. Votre fils en connaît le chemin Et vos filles aussi, A ce qu'on dit « par devers chez » nous, Et je ne le crois que trop. 15. Les jeunes gens d'à présent (Que ne sont-ils tous le derrière nu!) Donnent trois fois plus d'ouvrage Que ce n'était (le cas) du temps d'autrefois. Pour l'amour de Dieu! (« que Dieu nous bénisse ! ») [Attendez un peu: 20. Je suis chagrin comme un putois! Mais, comment ne le serait-on pas En revoyant de telles tombées de neige, Nous serions presque à l'été ! 25. Mais nous voulons espérer Qu'il reviendra après votre lessive. Traduction des principales variantes de B: v. 6 et suiv. ra = rien, v. 9 d'vanties tabliers; v. 13 à ce qu'é dia = à ce qu'ils disent; v. 14 po met pour moi; v. 19 voz n'sarie vous ne sauriez; v. 25 pâchasse = patience; v. 26 l'bé le beau. L. GAUCHAT. TEXTES - I. A la tsèri1. (PATOIS DE Rovray, Gros-de-Vaud.) Lò pèrǝ (ka tin lè kòrnè 2). Lè sin nò òra? Lò garson (ka min.nè lò Marki, dèvan). I! Marki !... Lò pèrə (kan san zu on bè). òhă! hæ ! Vouè kə vòlyan arètā!... òbā! hæ!..... on dərè kə san ti sòr !... àlà !... TRADUCTION Au labour (avec trois hommes et trois chevaux). LE PÈRE (qui tient les mancherons). — Y sommes-nous, main tenant ? LE FILS (qui chasse [les chevaux]). Je crois qu'oui.... LE PÈRE. Eh bien, allons! Dieu nous conduise! LE FILS (en faisant claquer son fouet). - Hue! Coli! Mani!... Devant!... Marquis! LE DOMESTIQUE (qui mène Marquis, devant). — Hue! Marquis !... LE PÈRE (quand ils ont été un bout), Halte! Arrêtez! Ouais qu'ils veulent arrêter!... Arrêtez! Arrêtez !... On dirait qu'ils sont tous sourds!... Arrêtez !... l'è inkòbyā! bòrgnò kǝ v'itè !... Sa n'avè rin də, l'alavan dincha kanty'å bè! Lò valè (apri avè dèkòbyā lò Mani). Lò père (dèvan d'arova à bè). Ardi! òra! Alin! Koli, Manī, Marki!... Kòrādzò! Dèvan, dèrè; ti trè parè3 !... Lò valè (in arəvin å bè). Ardi a bè! dèvan, dèrè; ti trè parè! Lò garson. Lò père. òbā! ha! N'aladè pa pye lyin, nə fin òna tsintra! Na volyin pa troupà la nòval' èsparsèt å vəzin Tyéna... (a son valè kan l'an zu rèpyantă la tsèri) Pè̟za! nə vin tru tezou! Peza, tè dyò! Vous ne voyez pas que LE PÈRE (tant qu'il peut crier). [le] Mani [il] est pris dans ses traits! borgnes que vous êtes!.... Si je n'avais rien dit, ils allaient ainsi jusqu'au bout! LE FILS (après avoir démêlé [le] Mani). — Hardi! à présent! LE PÈRE (avant d'arriver au bout [du champ]). - Allons! Coli, Mani, Marquis!... Courage! Devant, derrière; tous trois pareils! LE FILS (en arrivant au bout [du champ]). — Hardi au bout ! Devant, derrière; tous trois pareils ! LE DOMESTIQUE. - Viens... Marquis! Courage au bout! une chintre! Nous ne voulons pas piétiner la nouvelle esparcette du voisin Etienne... (à son fils quand ils ont eu planté à nouveau la charrue) Pèse! nous allons trop peu profond! Pèse, je te dis! Ya pèzò! Peza onkò mé! Pezò tan ka pu!... Mè asǝbin! Ma on nǝ lè fă pa pipéta"!... On rintsa8!... Rèkoulè!... Lò valè (in tənyin lò mandzò dè s'n èkourdja dèvan la tīta è tsèvó). Trouka! Kòlī! Mānī!... Lò pèrǝ (å tòr9 d'apri, in varin å bè). — Yó alā vò òra?... òtä! A la raya! Lò pèrǝ (a son valè). Tsanpa! Busa fermò! (on pou pya lyin) Tirə on bòkon! (apri) Pa sǝ ridò: n'akròtsin òna pyềra!... Laa ! La !... Lò valè. Laa! Laa! Koli! Mani!... Pèse encore davantage! Je pèse tant que je peux !... LE PÈRE. Moi aussi ! Mais on n'avance à rien !... On ne laboure plus!... Recule!.... LE FILS (en tenant le manche de son fouet devant la tête des chevaux). Reculez! Coli! Mani! LE DOMESTIQUE. Recule! Marquis! - LE PÈRE (au tour d'après, en tournant au bout [du champ]). - Où allez-vous à présent ?... A droite! Au sillon! LE FILS. A la raie! Coli! Marquis! LE PÈRE (à son fils). Appuie! pousse ferme! (un peu plus loin) Tire un peu! (ensuite) Pas si fortement: nous atteignons une pierre !... Doucement! Lentement!... LE FILS. Lentement! Lentement! Coli! Mani! LE DOMESTIQUE. Lentement! Marquis! ouè!... Nə van jamé kè d'òn-n-èkstrémǝ a l'ótra!... (a son valè). Alin! fă lè budzi; k'on pouésè fini sĩ tsan ouờ. Lò valè (in-n-èkourdzin lè tsèvó). patsin nò! Alin, tsaròpè! Dè Lò pèrǝ (ka vouètè då kòté då garson). - Ouè! Marki!... Vouèta vè yó va!... L'è lò tsèvó ka tè min. nè! Lò garson (din sa katsèta). N'a jamé tò bòrdənă... Lò pèra (R’a òyu). Lè vilyò dəzan ka yon kə nə savè pa brama nə valyè rin pò tani lè kòrnè!... Lò pèrə (è-z-invəron dè midzò). — Dèpondè mè xå bītè!... L'è bon pò sta vouarba 10. (Lò valè è lò garson dèpyèyan, pu dzin è bītè van sè rèpétrè.) LE PÈRE. A droite! A droite! (après quelques enjambées) A gauche! A gauche! Ils ne vont jamais que d'un extrême à l'autre !... (à son fils) Allons! fais-les bouger [afin] qu'on puisse finir ce champ aujourd'hui. LE FILS (en fouettant les chevaux). — Allons, paresseux ! Dépêchons-nous ! LE PÈRE (qui regarde du côté du domestique). A gauche ! Marquis!... Regarde donc où il va!... C'est le cheval qui te mène! LE DOMESTIQUE (à voix basse [dans sa poche]). jamais tout grondé.... [II] n'a LE PÈRE (qui a entendu). — Les anciens disaient que celui qui ne savait pas crier [réprimander] ne valait rien pour tenir les mancherons. LE PÈRE (à l'approche de midi). - Dételez-moi ces bêtes!... C'est bon pour cette matinée. (Le fils et le domestique détellent, puis gens et bêtes vont se repaître.) |