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REVUE DES PÉRIODIQUES

Le Moyen Age.

2e série, tomes XXI et XXII, 1919, 1920. Paris, Champion.

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M. Th. FERRÉ L'idée de patrie en France, de Clovis à Charlemagne (t. XXI, 1919, p. 45-66). A Clotaire II appartient l'honneur d'avoir le premier convoqué nos pères au nom et pour le salut de la patrie (pro salute patriæ), en 627. Les évêques de l'empire franc, au nombre de 40, répondirent à son appel. Le 27 septembre, réunis à Clichy, ils remettaient au roi un ensemble de lois qu'ils se promirent d'implanter dans leurs diocèses. L'œuvre de salut alors élaborée n'alla pas sans difficulté. Mais, lorsqu'au viie siècle, le nom de Patrie réapparaît avec Pépin le Bref, le mot semble le cri d'un peuple bien constitué, le cri qui, en 747, soumit les Saxons au roi franc.

Louis BRÉHIER: La situation des chrétiens de Palestine à la fin du VIIIe siècle et l'établissement du protectorat de Charlemagne (t. XXI, 1919, p. 67-75. Le manque de sécurité auquel étaient exposés les pèlerins des lieux saints, la rigueur avec laquelle les autorités musulmanes punissaient la propagande chrétienne et l'abjuration de l'islam, les pillages et les cruautés des Bédouins contre les monastères de Syrie décidèrent l'intervention du patriarche de Jérusalem qui, en novembre de l'an 800, alors que Charlemagne était à Rome, lui fit demander appui et protection. Les rapports d'amitié qui s'étaient noués entre Charlemagne et le calife Haroun-al-Raschid et qui reposaient sur des intérêts politiques communs, notamment la lutte contre l'empire byzantin et contre les Ommiades d'Espagne, expliquent comment le roi des Francs parut désigné pour jouer ce rôle de protecteur.

Ch. SAMARAN : Un diplomate français au XVe siècle, Jean de BilhèresLagraulas, cardinal de Saint-Denis (t. XXII, 1920, p. 50-83, 121-156, 217-258). Travail excellent, publié à part dans la « Bibliothèque du xve siècle » et dont nous rendrons compte prochainement.

V. CARRIÈre.

Revue des Études historiques. 86e année, 1920.

François ROUSSEAU: La Visitation du faubourg Saint-Jacques. 16261792, p. 1-34. Histoire du deuxième monastère de la Visitation de Paris jusqu'à la dispersion des religieuses au moment de la Révolution, avec un rapide récit du rétablissement de ce couvent, d'abord, en 1800, dans une maison de la rue de Sèvres, puis, sous la Restauration, dans l'ancien hôtel de Clermont-Tonnerre, 110, rue de Vaugirard, où il subsiste encore aujourd'hui. M. Rousseau donne d'intéressants détails sur l'installation des Visitandines, en 1626, dans l'hôtel Saint-André, vendu par Nicolas Leclerc, conseiller un Parlement, rue du FaubourgSaint-Jacques; sur les premières religieuses qui l'occupèrent, sur

l'agrandissement du couvent par les soins du commandeur de Sillery, en 1632. Il parle successivement des rapports de Mme de Sévigné avec cette maison, du rôle que les Visitandines durent jouer vis-à-vis des religieuses de Port-Royal lors des luttes engagées pour la signature du formulaire, des relations étroites qui s'établirent entre cette maison et la famille de Lamoignon, des fêtes de la canonisation de saint François de Sales et de sainte Chantal, enfin des épreuves subies par les religieuses au moment de la Révolution.

Gonzague TRUC: Calvin et les cinq prisonniers de Lyon, p. 43-54 Arrestation et condamnation de cinq jeunes calvinistes venus de Lausanne, avec des extraits des lettres que leur écrivit Calvin pour les soutenir et les encourager.

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B. COMBES DE PATRIS Un prélat d'ancien régime: Jean-Marie Champion de Cicé, évêque de Rodez (1770-1781), d'après sa correspondance inedite, p. 141-170. Étude sur son administration d'après sa correspondance avec l'abbé de Grun et l'abbé de Laval, ses grandsvicaires prohibition des inhumations dans les églises; soins pour la situation matérielle et morale de son clergé; surveillance des congrégations religieuses; plan d'une association de prêtres « réunissant les avantages d'un petit séminaire excellent à ceux d'une maison de retraite très décente pour les vieux curés »; action charitable pour soulager la misère de ses diocésains; organisation de l'enseignement.

Jean GAILLARD: Essai sur quelques pamphlets contre la Ligue, p. 368389 et 476-707. Cet article, qui fait suite à l'« Essai sur quelques pamphlets ligueurs » publié en 1913 et 1914 dans la Revue des questions historiques, traite tour à tour des pamphlets-discours et des pamphletschansons, répandus par le parti royaliste.

Gabriel VAUTHIER Les missions religieuses sous la Restauration, p. 390-412. L'auteur de l'article, qui puise la plupart de ses renseignements dans les rapports adressés par les préfets au ministre de la police et au ministre de l'intérieur, s'attache surtout à trois périodes: 18181819, 1826, année du jubilé, et la fin de la Restauration. Il développe particulièrement la mission de Grenoble en 1818, sur laquelle la correspondance du préfet, Choppin d'Arnouville, fournit de nombreux détails. Louis RIBALLIER : Un adversaire des Encyclopédistes. La querelle de « Bélisaire », p. 505-527. Récit de la lutte soutenue par l'abbé Riballier, syndic de la Faculté de théologie de Paris, contre Marmontel, auteur de Bélisaire, au sujet de la censure dont la Sorbonne frappa cet ouvrage. Léon LE GRAND.

Revue Mabillon. 10e année, 1920. Chevetogne (Belgique). Léon MAITRE: Les abbayes de Déols et Saint-Martial de Limoges et leurs sépultures insignes, p. 1-8. A propos de l'abbaye de Déols, l'auteur étudie, surtout au point de vue archéologique, les origines et les développements d'un des plus anciens monuments chrétiens du Berry, élevé sur le tombeau de saint Lusor, objet d'un pèlerinage très fréquenté au moyen âge; dès le ve siècle, une église dédiée à saint Étienne y fut érigée, et, dans la suite, Ebbes II, seigneur de Déols, y établit des moines (907).

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Dans la seconde partie de son étude relative à l'Abbaye de Saint-Martial de Limoges, p. 81-87, M. Maître insiste sur le fait de la réunion de deuxbasiliques juxtaposées au-dessus du tombeau de saint Martial celle de Saint-Sauveur qui avait été édifiée au Ixe siècle et celle, plus ancienne, de Saint-Pierre du Sépulcre où se trouvait la crypte proprement dite. Quant aux reliques, l'auteur suppose qu'elles furent transportées dans la basilique de Saint-Sauveur dès le Ixe siècle, d'abord dans un sous-sol, puis derrière l'autel majeur, à l'endroit où le plan de 1784 donne cette indication: : crypte de saint Martial.

M. LANGLOIS Gaignières au pays chartrain, p. 22-35. M. Langlois a groupé quelques lettres fort curieuses de Gaignières qui nous le montrent dans ses tournées d'amateur à l'abbaye de Bonneval en 1695, à la Trinité de Vendôme, à Saint-Jean-en-Vallée, à Saint-Père. Grâce à cette correspondance, M.Langlois précise quelques détails relatifs à l'exode des manuscrits de dom Guillaume Laisné, prieur de Mondonville.

F. UZUREAU: L'abbaye du Ronceray d'Angers au début du XVIIIe siècle, p. 36-41. Notice consacrée par M. Joseph Grandet, sulpicien, supérieur du grand séminaire et curé de Sainte-Croix d'Angers, à l'abbaye du Ronceray dans son ouvrage manuscrit (Bibl. Angers, ms. 621) « NotreDame Angevine » en 1704. L'abbaye des Bénédictines de Notre-Dame du Ronceray, dont les bâtiments sont occupés aujourd'hui l'École des arts et métiers, fut fondée en 1028 par Foulques Nerra, comte d'Anjou, auprès d'un oratoire beaucoup plus ancien dédié à Notre-Dame. Les religieuses n'étaient admises qu'après preuve de quartiers de noblesse; les observances, quoique basées sur la règle bénédictine, étaient assez curieuses, en particulier pour le noviciat.

par

P. DE MONSABERT: Dom Besse, p. 76-80. Cette brève notice nécrologique résume l'œuvre historique du fondateur et directeur de la Revue Mabillon. Né en 1861 à Saint-Angel (Corrèze), dom Besse fit profession à l'abbaye de Solesmes en 1883. Dès l'année 1892 il donne le Moine bénédictin et jette les grandes lignes d'un vaste plan d'études monastiques dont on retrouve les préoccupations dans Les études ecclésiastiques d'après la méthode de Mabillon (1900). Les travaux plus importants qui suivent: Le monachisme africain et Les moines d'Orient antérieurs au concile de Chalcédoine (1900-1902), lui inspirent la fondation de la Revue Mabillon (1905) et des Archives de la France monastique destinées à faciliter et grouper les publications d'études préliminaires à tout essai général. Il fut dès lors le principal ouvrier de l'œuvre naissante; en plus de nombreux articles dans la Revue, on lui doit les Moines de l'ancienne France, période gallo-romaine et mérovingienne (1906) et les 9 premiers volumes des Abbayes et prieurés de l'ancienne France, vaste publication laissée inachevée par la mort de l'auteur (1920), mais que d'autres se feront un devoir de continuer, résolus à s'en tenir au plan d'études monastiques conçu par dom Besse et dont la réalisation laisse place à des collaborations multiples.

Abbé R. DELAMARE : Quelques notes sur la liturgie dans les abbayes normandes, p. 88-95. Aperçu intéressant sur le développement de la vie et de la littérature liturgiques dont les abbayes normandes furent en

France un des foyers les plus importants au moyen âge. Le xre siècle en particulier, avec le mouvement de réforme monastique, marque un progrès dans l'œuvre de restauration qui enrichit la liturgie d'un grand nombre de compositions nouvelles. La liturgie des abbayes normandes à cette époque est nettement romaine et française pour le fonds et l'ensemble; mais de plus en plus elle accepte des rites particuliers, des cérémonies locales, des pièces à tendances plus lyriques. Les coutumiers et ordinaires des grandes abbayes nous fournissent sur cette variété d'usages des indications abondantes et fort utiles pour l'étude du développement liturgique; certains d'entre eux sont déjà, semble-t-il, des essais locaux de codification et d'unification.

Dom GUILLOREAU: Visite des monastères de la ville d'Angers par les commissaires du légat Stefano Nardini (août-octobre 1467), p. 96-105. Des différentes missions du légat concernant l'abolition de la Pragmatique sanction, la levée d'un décime destiné à l'équipement de troupes. contre les Turcs, la réconciliation du roi et de ses fidèles, la visite des abbayes du royaume, dom Guilloreau ne s'occupe ici que de cette dernière et nous le montre à l'œuvre dans des circonstances assez délicates d'abord, puisque l'évêque Jean de Beauvais venait d'être déposé par Rome. Mais les visites canoniques qui commencèrent le 4 août 1467 se passèrent sans incident dans les abbayes de Saint-Serge, chez les Augustins de Toussaints, chez les moniales du Ronceray; à Saint-Aubin et à l'abbaye de Saint-Nicolas où la commende s'était introduite, les abus nécessitèrent quelques mesures. Suit le texte des procès-verbaux.

P. DE MONSABERT: L'abbaye de Sainte-Croix de Poitiers et la troisième guerre de religion. Documents inédits, p. 106-127. Ces procès-verbaux, qui s'échelonnent du 29 décembre 1569 au 21 février 1570, nous renseignent sur les dégâts causés à l'abbaye de Sainte-Croix de Poitiers et à ses domaines situés à Poitiers, Rochereuil, Ayron, Maillé et à Vasles.

Revue bénédictine. 32e année, 1920. Maredsous, Paris.

Dom U. BERLIÈRE: Innocent III et la réorganisation des monastères bénédictins, p. 22-42, 145-159. En face de l'organisation féodale des grands monastères bénédictins à la fin du xne siècle, l'œuvre réformatrice d'Innocent III tend à un essai de groupement des maisons de l'Ordre devenues trop dispersées. La constitution de Citeaux alors à son apogée lui paraît porter en elle, par l'organisme de ses chapitres généraux, un élément pondérateur à la tendance excessive de l'autonomie bénédictine. L'action du pape, qui s'exerça particulièrement en France où elle eut d'importants résultats, porte surtout sur la liberté des élections abbatiales, le retour à une conception plus stricte de la pauvreté, le recrutement à la fois plus libre et plus sévère des sujets, le contrôle de la gestion financière par les communautés, et la fédération des monastères dispersés. Sur ce dernier point les résultats ne furent ni très importants, ni durables. Néanmoins l'œuvre de restauration contribua à relever la vie religieuse dans un assez grand nombre de monastères et à répandre l'institution des visites et des chapitres généraux, rendus obligatoires par le concile de Latran (1215).

Rivista storica benedettina. Rome, Santa Francesca Romana.

B. ALBERS: Il monachismo prima di S. Benedetto: Il monachismo nelle Gallie. S. Colombano, sue fundazioni e sua regola (avril 1915, p. 5-49). Cet article fait partie d'une série d'études dans lesquelles l'auteur passe en revue les manifestations de la vie monastique en Occident avant saint Benoît. Le présent travail a pour objet les origines du monachisme dans les Gaules avant l'introduction de la règle bénédictine et le premier essai de groupement avec saint Colomban.

P. LUGANO San Colombano, monaco e scrittore (542-615) (juillet 1916, p. 1-47). Excellente étude sur la vie, l'œuvre littéraire et l'action religieuse de saint Colomban, le fondateur de Luxeuil : l'influence exercée par les écrits spirituels du saint est particulièrement mise en valeur.

Studien und Mitteilungen zur Geschichte des Benediktinerordens und seiner Zweige. Stift St Peter in Salzburg (Autriche).

Les Bénédictins de Saint-Pierre de Salzbourg ont pu continuer la publication de leur revue d'une façon à peu près normale pendant la guerre. Nous n'y avons rencontré de particulier à la France que la notice du P. A. STEIGER sur Nicolaus, Mönch in Clairvaux, Sekretär des hl. Bernhard (année 1917, fasc. 1, p. 41-50). Ce personnage, mort en 1176, a laissé 55 lettres et 19 sermons qui n'ont rien de remarquable.

Cistercienser-Chronik. 1915-1920. Mehrerau, Bregenz (Autriche). Dans cette Revue d'histoire cistercienne publiée par l'abbaye de Mehrerau, nous signalons concernant l'ordre de Cîteaux en France :

P. MULLER: Beitrag zur Geschichte des chemaligen Cistercienserinnen Klosters in Metz (1915, p. 15-22). L'auteur rejette, en motivant son opinion, l'hypothèse d'après laquelle saint Bernard, lors de son voyage à Metz en 1133, aurait fondé le Petit Clairvaux. Pour lui, il ne saurait être question d'une fondation au sens strict, mais plutôt de l'incorporation d'une communauté déjà existante. Par contre, il reconnaît l'impossibilité de fixer une date à la fondation de ce couvent dont les biens furent réunis en 1755 aux hôpitaux de la ville.

R. P. DIETRICH: Reise nach Cîteaux zum Generalkapitel im Jahre 1765 (année 1915, p. 161-171, 198-203, 221-229, 290-293; année 1916, p. 9-17, 39-45, 65-70, 79-86, 111-117). C'est le voyage de deux abbés cisterciens de la province de Germanie se rendant au chapitre général tenu à Cîteaux en 1765, d'après un manuscrit de l'abbaye d'Ossegger intitulé : Viarium itineris Cistercium ad capitulum generale de anno 1765. On y trouve des notes de route très curieuses.

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G... Eine Nichte des hl. Bernhard Cistercienserin (année 1915, p. 233236). Brève notice sur une nièce de saint Bernard; il s'agit de la fille de son frère Guy, Adeline, qui devint abbesse de Poulangy; morte vers 1170. Son nom se trouve dans le Journal des saints de Cîteaux.

J.-B. KAISER: Das Visitations protocol des Klosters Werschweiler vom Jahre 1473 (année 1915, p. 258-262). Situé dans la région de la Sarre, REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE, 1921, t. vii.

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