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DOUBS

Mémoires de la Société d'émulation du Doubs.

Tome IX (8e série), 1914-1918. Besançon, 1919.

L. PINGAUD: La jeunesse de Charles Nodier, p. 1-121. Fin de l'étude analysée l'an dernier. Les pièces justificatives reproduisent d'intéressantes lettres échangées entre Nodier, Weiss et Pertusier.

Th. PERRENOT: Etudes de toponymie franc-comtoise: les noms de lieu en « ans » et « ange » (fin), p. 135-196. Cf. Revue, t. VI, 1920, p. 122. Année 1919, 2e semestre, Besançon, 1920.

Abbé BARDY : Les anciennes listes épiscopales de Besançon, p. 97-119. Les plus vieux évêques dont les listes bisontines nous ont transmis les noms semblent appartenir à la seconde moitié du me siècle.

M. PIDOUX : Les inscriptions liminaires de la ville de Dôle, p. 120-136. Presque toutes ces inscriptions, inscrites au seuil des maisons, sont des invocations religieuses.

JURA

Maurice PErrod.

Rien n'a été publié depuis notre dernière recension.

HAUTE-SAONE

Maurice PErrod.

Bulletin de la Société d'agriculture, lettres, sciences et arts du département de la Haute-Saône. 1919. Vesoul, s. d.

G. DE BEAUSÉJOUR, Ch. GODARD et Dr E. BOURDIN: Pesmes et ses seigneurs du XIIe au XVIIIe siècle; troisième partie, de 1461 à la Révolution française, p. 1-36. Nouveau fragment de la très consciencieuse monographie dont feu G. de Beauséjour avait donné la première partie en 1895, et une seconde (en collaboration avec Charles Godard) en 1909. L'article qui vient de paraître concerne la seconde moitié du xve siècle. (A suivre.) G. BLONDEAU : Les portraits de la famille de Camus, peints par Wyrsch, p. 37-68. Description de trois portraits peints par le Suisse Melchior Wyrsch, quelques années avant la Révolution. L'auteur y a joint des notes historiques intéressantes sur les modèles et leur famille qui appartenait à la noblesse de robe franc-comtoise.

G. BLONDEAU, Guy Gelinier, conseiller des comtes-ducs de Bourgogne, vice-président du Conseil ducal (fin), p. 74-100. Convaincu de prévarication et de rapt, Gelinier n'en parvint pas moins, sous le duc Philippe le Bon, aux plus hauts emplois de la magistrature. Il racheta ses fautes par de pieuses fondations et mourut vers 1442.

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L. SUCHAUX, Ch. GODARD et G. BLONDEAU Galerie biographique de la Haute-Saône (pagination spéciale), p. 95-141. A noter les articles consacrés aux généraux Carteaux (1751-1813), et Charnotet (1763-1843), à saint Colomban et à saint Colombin, au bénédictin dom Couderet (1712-1789), au philosophe Cournot (1801-1877). (A suivre.)

Max PRINET.

REVUE DES PÉRIODIQUES

Recherches de science religieuse. Années 1914-1918. Paris. Augustin NoYON Notes bibliographiques sur quelques théologiens du moyen âge. L'oeuvre théologique et oratoire de Ranulphe d'Homblières, évêque de Paris (an. 1914, p. 78-85). Cette œuvre, dont Daunou a parlé superficiellement dans l'Histoire littéraire, comprend deux Quodlibeta et quatorze sermons. L'auteur apporte quelques compléments et quelques corrections à la notice obscure et incomplète de l'Histoire littéraire. Il étudie également (p. 551-553) les Quæstiones de divina pagina de Robert de Melun et il en donne la table des matières complète, d'après le ms. lat. 1977 de la Bibl. nat., en attendant l'édition annoncée.

Marc DUBRUEL et Alphonse AUGUSTE : Les Filles de l'Enfance de la congrégation de Toulouse (an. 1914, p. 445-453). Les deux auteurs, après avoir travaillé la même question sans le savoir, ont mis en commun leurs matériaux et publient un inventaire des fonds principaux qui serviront à établir la future histoire des Filles de l'Enfance de Toulouse, création congréganiste originale, dont le destin et la suppression, accomplie malgré les représentations de plusieurs papes, sont restés jusqu'à présent assez mystérieux.

Yves DE LA BRIÈRE : Le jansénisme de Jansenius, étude critique sur les cing propositions (an. 1916, p. 270-301). L'auteur s'efforce de montrer que, si l'Augustinus est un livre hérétique, son auteur n'a pas eu pour intention d'entrer en conflit avec l'Église ou même de se soustraire aux condamnations qui pouvaient l'atteindre. Son loyalisme catholique paraît être resté intact.

Marc DUBRUEL Un épisode de l'histoire de l'Église de France au XVIIe siècle (an. 1917, p. 52-93 et 255-289). Il s'agit d'une étude, faite d'après un certain nombre de manuscrits, sur Nicolas Pavillon, évêque d'Alet, et Étienne Caulet, évêque de Pamiers. L'auteur étudie la réforme diocésaine qu'ils ont entreprise et menée à bonne fin, ce qui jette un jour nouveau sur l'attitude qui sera prise dans ces diocèses, au moment de la querelle de la Régale. Cet épisode fait partie d'un ouvrage plus considérable que l'auteur prépare, depuis de longues années, sur La Régale au XVIIe siècle. M. Dubruel poursuit l'étude de l'épisode que nous indiquons dans trois autres longs articles (an. 1918, p. 78-102, 222-250, 379-395).

Paul DUDON: Le livre du P. Pichon sur la communion fréquente, 1745. L'auteur consacre une longue étude à cet ouvrage, fort intéressant pour tous ceux que passionne la lutte contre le jansénisme au xviie siècle. Dans un premier article, il étudie la doctrine de l'ouvrage et le procès des Arnauld contre l'auteur (an. 1916, p. 513-531). Dans un second article, il montre l'attitude des protecteurs du P. Pichon et des criti

ques amis; puis, en regard de ce premier groupe, il dresse les adversaires et raconte les attaques jansénistes; enfin, il retrace les efforts du groupe moyen qu'il appelle « les conciliateurs » (an. 1917, p. 110-136). -Dans le troisième article, il s'attache principalement à mettre en relief les plaidoyers en faveur du livre incriminé (an. 1917, p. 255-289).Dans le quatrième article, il étudie une deuxième édition manuscrite du livre du P. Pichon sur la communion fréquente et montre toutes les retouches et même les remaniements théologiques dont le livre a été l'objet de la part de son auteur. Il en a supprimé tout ce qui mettait son livre hors de pair parmi les traités sur la communion. << Il s'est rangé au train commun » (an. 1917, p. 507-519). Dans le cinquième article, le P. Dudon étudie la lutte acharnée de Louis de Chapt de Rastignac, archevêque de Tours, contre le « pichonisme ». Ce haut prélat va jusqu'à saisir de la question l'assemblée du clergé de France de 1750, exigeant un verdict doctrinal. Vainement d'ailleurs, car il mourut pendant la session et sa requête s'éteignit avec lui (an. 1918, p. 102-122).

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Dans le sixième article, l'auteur étudie le rôle de Languet et de Rastignac dans les remaniements de la deuxième édition manuscrite du livre du P. Pichon (an. 1918, p. 256-266). Dans le septième article, l'auteur fait l'analyse d'une brochure inédite contre Rastignac, brochure qu'il a découverte à la Bibliothèque nationale et qui porte le titre : «< Réponse de J. C. à un de ses amis au sujet de l'Instruction pastorale de Mgr l'archevêque de Tours sur la justice chrétienne » (an. 1918, p. 415-418).

Pierre D'HÉROUVILLE Aristote et Bossuet (an. 1918, p. 252-255). L'auteur justifie pleinement, dans son court mais substantiel travail, le mot de Lanson : « Bossuet s'est nourri d'Aristote. » Parmi les cent et quelques Sentences pour Mgr le Dauphin choisies par Mgr l'évêque de Condom, on en compte jusqu'à quatorze de suite tirées du Stagirite. De même, nombreuses sont dans la Logique les réminiscences et les citations péripatéticiennes. Les autres œuvres du grand évêque n'en sont pas dépourvues non plus, même les sermons. Pour rendre sa démonstration plus convaincante, P. d'Hérouville choisit un sermon, parmi les derniers que prononça Bossuet, et montre l'influence aristotélicienne dans plusieurs de ses parties. L'évêque de Meaux s'est largement servi du Stagirite sans s'y subordonner.

H.-X. ARQUILlière.

Revue d'ascétique et de mystique. Tome Ier. Toulouse, 1920.

L. GOUGAUD: La vie érémitique au moyen âge (p. 209-240, 313-328). A toutes les époques, il y a eu des ermites dans la chrétienté, même au XIXe siècle; et il s'en rencontre encore quelques-uns de nos jours. Mais c'est au moyen âge, et principalement aux xe, xпe et xme siècles, que la vie érémitique a été le plus florissante en Occident. L'auteur se propose d'étudier les ascètes vivant isolément ou par petits groupes. Il écarte de son programme, d'une part, les ascètes qui se réuni ent pour former des communautés ou des colonies semi-érémitiques, comme les Camaldules, les Chartreux, les Ermites de Saint-Augustin; d'autre

part, les reclus et recluses, dont le genre de vie mérite une étude à part. Les sources sont extrêmement nombreuses, mais dispersées. En se bornant à un dépouillement consciencieux de la collection patristique de Migne, on laisserait de côté maint détail précieux, non point seulement pittoresque, mais même d'une réelle valeur documentaire. Dom Gougaud ne s'est pas tenu aux textes latins; il a mis résolument à contribution les textes français, anglais, allemands, irlandais; très particulièrement nos chansons de geste, les romans d'aventure, d'autres récits en langue vulgaire dus à des gens d'église : cette « littérature de grand air » émane d'auteurs pour qui l'ermite était une figure familière et qui l'ont peint de traits souvent expressifs. La somme de documents dépouillés est énorme; nous indiquerons les divisions d'un travail qui, par sa nature, se dérobe à une analyse détaillée. I. Position canonique des ermites. II. Ermites clercs, ermites laïques. III. Vie matérielle. IV. Vie ascétique. V. Rapports des ermites avec le siècle. - VI. Vrais et faux ermites. Il convient de citer une page; p. 219 : « C'est vers les bois et les forêts que les promesses évangéliques ont poussé le plus grand nombre de solitaires. « Ecce nos reliquimus omnia: voilà, dit saint Pierre Damien, les paroles qui ont rempli les forêts d'anachorètes. » Et saint Bernard dit combien excellente est la paix des bois pour la vie spirituelle : « Les forêts t'apprendront plus que les « livres. Les arbres et les rochers t'enseigneront des choses que ne << t'enseigneront point les maîtres de la science. » Le grand souffle d'ascétisme qui souffle sur toute l'Europe occidentale, aux xre et xe siècles, du sud de l'Italie au nord de l'Écosse, entraîne des foules d'ascètes au fond des bois. C'est alors que l'on vit les régions forestières des confins du Maine, de l'Anjou, de la Normandie et de la Bretagne se changer en une nouvelle Thébaïde. Des colonies de solitaires se groupèrent là autour de maîtres enthousiastes et austères, Robert d'Arbrissel, Vital de Mortain, Bernard de Tiron, Raoul de La Futaie, principes et magistri eremitarum. Les chansons de geste, miroir de la société du temps, se plaisent à esquisser maintes silhouettes d'ermites menant dévote vie << dedans le haut boccage », « au fond du bois ramé ». - Par l'abondance et la précision des références, l'auteur de ce travail très soigné a mis à la portée du lecteur une documentation d'essence "are. Il sera consulté avec fruit. A. D'ALÈS.

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Études. Tomes 139 à 160. 1914-1919.

Joseph BURNICHON Un siècle d'apostolat. Les œuvres des Jésuites en France au XIXe siècle, 1814-1914 (t. 139 [1914], p. 289-319). Esquisse rapide, brillante et, comme toujours, pleine de traits. Mais ce sont là ses moindres mérites. Ceux qui connaissent déjà la Compagnie, et qui la connaissent bien, trouveront qu'il est difficile d'être plus complet et de dire plus de choses en moins de paroles. Ceux qui connaissent déjà la Compagnie, mais qui la connaissent mal, seront surpris de retrouver là les objections ou les reproches qu'ils ont entendu tant de fois formuler contre elle. Ils admireront la loyauté de l'écrivain, sa franchise, la netteté concise de ses explications.

Alexandre BROU: Un aumônier français dans l'armée anglaise de Rhodesia. Le Père Marc Barthélemy, 1896-1913 (t. 144 [1915], p. 238-251). Cet aumônier est un prêtre catholique et un jésuite qui consacra les dix-huit dernières années de sa vie à la Rhodesia. Il y organisa une école, la première de la colonie. Puis la guerre s'allumant entre Anglais et Matabélés, il endossa l'uniforme d'officier, et alla porter le secours de son ministère aux soldats. Là il donna toute sa mesure, absolvant, administrant les catholiques, aidant avec un tact infini les protestants de bonne foi à bien mourir, les ensevelissant au besoin. Cecil Rhodes, dont il avait fait littéralement la conquête, disait à son sujet : « Il n'y a que les prêtres romains à faire de bon travail. »

Pierre GUILLOUX L'amour dans saint Bernard. II. L'amour de

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Notre-Dame (5 mai 1916, p. 301-315). Ici nous sommes en face

de citations admirablement choisies et enchaînées. Bernard est le chantre presque inspiré de la Vierge Marie. Il se trompa pourtant une fois lorsqu'il écrivit la fameuse lettre aux chanoines de Lyon, où il refusait d'admettre l'immaculée conception de Notre-Dame. C'est cependant à saint Bernard que l'Église emprunte les leçons VII et VIII du Bréviaire touchant l'apparition à Lourdes.

Alain DE BECDELIÈVRE: La dévotion à saint François-Xavier. Essai sur l'origine de « la neuvaine de grâce » et sa propagation en France (t. 150 [1917], p. 442-465). Cet « essai » se distingue par la brièveté et l'exactitude. Sur les origines de la neuvaine, la critique de l'auteur est plutôt sévère. Mais bien qu'il élague quelques détails répétés de confiance, il maintient fermement sa base, qui est le pouvoir de saint François-Xavier, et les faits surnaturels, qui sont les manifestations de ce pouvoir. D'Italie, où elle prit naissance, la neuvaine passa en Espagne, puis en Portugal, où elle reçut sa forme définitive. C'est par la Franche-Comté, c'est de Besançon, vieille ville espagnole, qu'elle vint en France, où elle est déjà très populaire à la fin du xvme siècle.

René RISTELHUEBER: L'établissement des missionnaires français au Liban (t. 150 [20 mars 1917], p. 703-719). Dès le temps des croisades, nous trouvons des missionnaires latins en Orient. Sans parler des évêques et des prêtres venus avec les croisés, Franciscains, Dominicains, Carmes travaillent à l'envi cette terre. Mais avec la fin des croisades et leur échec définitif, tout sombre un instant. Les Franciscains reparaissent bientôt, s'établissent solidement et gardent pour des siècles le monopole de l'apostolat, mais la France ne bénéficie qu'indirectement de leurs travaux : ils sont pour la plupart italiens; c'est seulement à la fin du xvre siècle que deux phalanges de missionnaires français mettent pied sur cette terre et s'y établissent, les Capucins et les Jésuites. Le fameux P. Joseph du Tremblay, l'Éminence grise, y envoie les premiers, que les seconds ne tarderont pas à suivre. Les Capucins apparaissent comme des initiateurs : ils ont déjà l'idée d'une imprimerie arabe, d'un collège ou séminaire, etc. A côté d'eux, les Jésuites se dépensent dans les travaux de l'apostolat. La protection du roi de France s'étend de plus en plus sur eux. Puis ils ont, comme les Capucins, un solide point d'appui dans la confiance des Maronites, de toutes les

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