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usage des comptes de la ville et de quelques chartes des archives cantonales. Si nous avions pu consulter les comptes des châtellenies qui, à dater du règne de Pierre de Savoie jusqu'en 1536, sont déposés dans les archives de la cour de Turin, nous aurions pu la rendre plus complète et plus exacte.

XIIIe siècle. Aymon de Sallenches.

Odon de Pontalier.

XIVe siècle. Pierre de Baulme. Il y avait déjà à Yverdon, en 1340, un Villierme de Baulme. Sa fille, dame Anthonie, épousa noble Jean de Neuchâtel, seigneur de Vaumarcus et lui apporta de grandes propriétés, situées en partie sur le territoire d'Yverdon.

Guillaume Mestraul, donzel. Mistralis, de
Mestral.

XVe siècle. Guillelme de Collombier.

Antoine Champion, donzel.

Pierre de Baulme.

Jean de Collombier.

Guillaume de Collombier.

Guillaume d'Avenches.

Humbert de Collombier.

Henri de Collombier.

Albin de Silinen.

François Cordey.

XVIe siècle. Jean de Collombier.

François de St-Saphorin.

Noble Louis Legier.

François de St-Saphorin. Pour la seconde

fois.

Tel fut le régime sous lequel la ville d'Yverdon se trouva placée jusqu'en 1536, époque où les Bernois firent la conquête du Pays-de-Vaud. Pendant près de 280 ans, la petite cité, abritée derrière ses murailles, protégée par ses franchises et traitée le plus souvent avec douceur et bienveillance par les princes de la maison de Savoie, eut une existence paisible et tranquille qui ne fut troublée que dans de rares occasions. Nous continuerons à rapporter les principaux événements qui composent sa petite histoire pendant ce laps de temps; mais nous pensons qu'il pourra être agréable à nos lecteurs de connaître auparavant d'une manière plus intime une localité qui avait déjà subi de si grands changements dans les siècles précédents. Cette description du territoire et de l'ancienne ville d'Yverdon fera le sujet des articles qui suivent :

I. Limites de la commune d'Yverdon.

Les priviléges dont jouissaient les habitants d'Yverdon étaient circonscrits à de certaines bornes au delà desquelles leurs franchises cessaient de s'exercer. Il était donc très-important que ces limites fussent bien déterminées. A la requête de la ville, Louis II, baron de Vaud, les fixa de la manière suivante : « Nous avons pour nous » et les nôtres, en cette part, déclaré et déclarons les >> limites et les bornes de leurs franchises se devoir en» tendre comme s'ensuit : Premièrement dès l'eau appe» lée vulgairement la Brinne (li Breyna) tendant à la » maison, soit grange, des hoirs d'un certain Mermod, » de Champvent, sise au bout de la chaussée de Treyco

> vagnes, au bas de la motte de Chamblon; et dès la dite maison, soit grange, tendant à nos nouveaux moulins » d'Yverdon; et dès nos dits moulins tendant à la côte,

sçavoir, jusques au chemin qu'on monte à Sermuz; et » dès le dit chemin tendant à la vieille Maladerie d'Yver» don; et dès la dite Maladerie tendant au noyer de Porcheyreux 'où l'on a coutume au temps des Rogations de » célébrer l'Evangile ; et dès le dit noyer de Porcheyruz » tendant à la fontaine de St-Lazare3 auprès du lac; et » dès la dite fontaine de St-Lazare contre la dite eau de » la Brinnaz à travers le lac d'Yverdon. Voulant et con>> cédant pour nous et les nôtres que tous et un chacun, » les nobles et bourgeois de notre ville d'Yverdon et >> leurs successeurs et héritiers jouissent et doivent jouir » perpétuellement dans les dites limites, des us, libertés, >> franchises et coutumes desquelles nos chers les nobles » et bourgeois de notre ville de Moudon jouissent et ont eu accoutumé de jouir jusqu'à présent et qu'ils ont

1 Ce lieu est ainsi désigné dans une autre charte de 1490: « In >> territorio versus Chesaul loco dicto Porcherioux juxta terram >> religiosorum de Thela. »

2 M. de Vos possède près de la route d'Yverdon à Yvonand, non loin de l'ancien Botzelet, un champ qui porte encore le nom de Champ de l'Evangile.

3 Cette source jaillit à peu de distance du petit port de Clendy: elle se trouve dans la propriété de Champittet, au bord du lac, et on ne l'aperçoit que lorsque les eaux sont basses. Elle est connue actuellement sous le nom de fontaine à Croquot, de Bernard Croquot, de Sancerre, français réfugié à Yverdon, qui en faisait un usage fréquent.

» dans les limites de leurs franchises de Moudon. Fait à » Yverdon le 18 Mai de l'an du Seigneur 1343'. »

Nous connaissons maintenant les frontières du petit territoire d'Yverdon; avant d'entrer dans la ville proprement dite, mentionnons certaines localités et certains édifices situés hors de ses murs et d'abord:

II. Le hameau de Clendy.

Il est déjà parlé de cet ancien hameau, en 885, dans la charte de donation de l'empereur Charles-le-Gros que nous avons citée plus haut. C'était primitivement une villa, désignée plus tard sous le nom de grange, espèce de métairie sur laquelle se trouvaient de grands bâtiments, servant à l'exploitation des terres et à la demeure des colons et des esclaves qui les cultivaient. Il est probable que l'évêque, Jean de Cossonay, fut obligé de se défaire de cette propriété avec les droits qui y étaient attachés, à la même époque où il engagea à Pierre de Savoie la plus grande partie du temporel de l'évêché. Ce qui est certain, c'est qu'elle passa entre les mains des sires de Belmont. Le couvent des Bénédictins de Lutry

2

1 Cette charte et les autres que nous serons appelé à citer, sont toutes écrites en latin et sont conservées dans les archives d'Yverdon. Nous nous servirons, autant que nous le pourrons, des vieilles traductions qui en ont été faites à diverses époques.

2 Le couvent des Bénédictins de Lutry fut fondé, en 1025, par Anselme, et fut donné au monastère de Savigny, de l'ordre de Saint-Benoît, dans le diocèse de Lyon, par l'empereur Henri IV. (Livre des copies de Titres aux archives de l'Etat, intitulé Bailliage d'Yverdon, t. I.)

en fit l'acquisition, en 1280, pour la somme de douze livres, de Contesset, veuve de Conon de Belmont, et y établit une chapelle sous l'invocation de St-Martin', qui fut desservie par un moine chargé en même temps de l'administration du prieuré rural. Les prieurs de Lutry, successeurs du prieur Cono, qui avait été chargé de faire l'achat de ce domaine, ne négligèrent rien pour faire valoir les droits que leur nouvelle acquisition leur avait procurés. Leurs efforts furent couronnés de succès, comme l'indiquent plusieurs chartes des archives cantonales. En effet, après de vifs débats avec le curé d'Yverdon qui, à ce qu'il paraît, depuis l'acquisition de la grange de Clendy, était à la présentation du prieuré de Lutry, ils firent décider qu'ils pourraient retirer les deux tiers des corvées et des autres revenus de l'église de Notre Dame. En 1368, ils prouvèrent également par leurs titres qu'ils devaient être mis en possession d'un vivier de poissons situé vis-à-vis de cette église, non loin de la vieille Thièle ou petite rivière. Enfin, en 1391, ils réussirent à se réserver pour leur usage particulier l'un des deux prés de la Pugissie ou pâquier commun d'automne, dépendants de leur propriété.

Les prieurs de Lutry et les évêques de Lausanne qui,

1 On lit dans une grosse de reconnaissance de l'hôpital marquée C, les lignes suivantes qui indiquent la situation de cette chapelle: << Pro duabus posis terrae sitis supra grangiam de Clendier in » fine sancti Martini juxta terram hospitalis Yverduni quam tenet >> Humbertus Piquyet, a parte orientalis terra occidentis; carreria » publica de Noreaz a parte borea, et carreria tendens apud Cuar» gnyer a parte venti. »

2 Livre des copies de Titres, etc.

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