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ANNALES

DE LA

VILLE D'YVERDON.

1541.

A partir du commencement du seizième siècle, les séances du conseil se tiennent au poêle neuf de la maison de ville, c'est-à-dire dans la maison qui touche à l'hôtel de ville actuel.

Vendredi, dernier jour de septembre, le premier bailli d'Yverdon, George Zumbach, prend congé de la ville «priant que si avoit fait chose si avoit fait chose que fusse au deplaisir » de la ville tant en general que en particulier, qu'il

plaise lui pardonner, car son office portoit estre ri» goureux, causant les choses precedentes à la te»> neur du prince de Savoie; s'offrant de sa personne » et de ses biens tant envers nosdits S.rs qu'autrement, » et aussi qu'il avoit trouvé tous ceux de la ville bons » sujets, priant perseverer toujours envers le ballif qui » vient. A quoi par lesdits de la ville la parole portée » de la part de ladite ville audit S.r ballif, comme on le

1 Selon notre habitude, nous conservons à ces extraits, autant que possible, le style et même l'orthographe de l'époque.

>> remercioit grandement des bonnes remontrances que >> par ci-devant et de present il a fait à la ville, et que il » n'étoit pas besoin de demander pardon à la ville, car il » n'avoit pas fait causes pourquoi, mais que de la part » de toute la ville ont prié audit S.r ballif pardonner si >> on ne lui a esté obeissant comme la raison portoit, et » que si on avoit fait chose qui ne fut de faire qu'il lui >> plaise pardonner, et que il lui plaise nous avoir pour » recommandés. >>

1542.

A la réformation plusieurs objets précieux provenant des églises d'Yverdon avaient été transportés à Pontarlier. On envoie, le 10 Février, Jaques Jocet dans cette ville pour savoir ce que sont devenues les chapes des prêtres et on lui donne charge de les vendre ou de les rapporter.

25 Avril. Nicolas Collon, maître d'école, se plaint de n'être pas payé. On ordonne au gouverneur de lui payer son salaire se montant à 30 florins, soit 71⁄2 florins par quartier. On exhorte les habitants à envoyer leurs enfants à l'école.

1543.

18 Mai. Chambaud Arnal, de la ville de Blois, ministre du St-Evangile, vient se fixer à Yverdon.

Vendredi dernier jour d'Août, Jean Correvon et Claude Pigueron, de Cuarny, et Guillaume Roulier, de Pomy, viennent déclarer au conseil qu'ils ne veulent plus payer la redevance annuelle due au clergé, si l'on ne vient prêcher chaque dimanche dans leurs églises.

1544.

1 Janvier. Sur l'invitation du bailli, on décide de faire faire des bancs et hallettes contre le mur de la chapelle de Notre-Dame, au-dessous du toit de l'église, tant pour les fromagers que pour les poissonniers.

21 Mars. On fait deux tables pour la célébration de la Sainte-Cène et l'on établit un tronc pour les pauvres.

25 Mars. Les chapes sont chez Claude Tissot à Pontarlier. On en offre 20 écus. Ordonné qu'on les fera venir dans un coffre neuf, semblable aux bossets de sel, le plus promptement possible, pour pouvoir les vendre à un prix raisonnable.

8 Juin. Antoine Dordotzgoski vient donner un cours d'arithmétique. On le loge à la maison de l'hôpital, audessus du logement des pauvres.

1545.

3 Octobre. Comme le temps est froid, on permet à Claude de Glant, maître d'école et diacre, de ne pas conduire les enfants au sermon tous les jours de la semaine, mais seulement à celui du dimanche.

1546.

Janvier. Le bailli et le conseil enjoignent à l'ancien clergé d'Yverdon qui avait encore l'administration des biens ecclésiastiques de rebâtir l'ancienne cure pour y loger le ministre, et se ne le veulent ainsi faire que la >> ville ou l'hôpitalier la doibve mettre en tache et puis » le leur faire payer sur leurs distributions. » Il ne paraît pas que cette reconstruction ait eu lieu.

4 Mars. Chaque foyer est taxé à trois sols par mois pour l'entretien de quatre compagnies chargées de la défense de la ville.

28 Avril. On décide de faire venir un certain homme de Fribourg pour visiter les bains de la ville

afin de >> les pouvoir séparer des eaux douces et autres. >>

Mai. Peste à Yverdon. On ordonne à Pierre Develey de faire sortir sa femme de la ville, de faire nettoyer sa maison et de s'y tenir renfermé avec sa famille jusqu'au bon vouloir de Dieu.

13 Août. François Chedel, roi des arquebusiers, vient présenter au conseil une lettre missive adressée aux arquebusiers et arbalétriers de cette ville de la part des arquebusiers et arbalétriers de Neuchâtel, par laquelle ils sont invités bien aimablement et honorablement à aller tirer à leur jeu. On décide d'envoyer les plus habiles des deux compagnies.

11 Septembre. Le bailli, noble Peter de Graffenried, fait savoir à messieurs du conseil de la part des très redoutés seigneurs de Berne que le pape envoyait plusieurs méchantes gens pour mettre le feu aux maisons, poursuivre les évangéliques et empoisonner les fontaines, et par suite de faire bon guet et de prendre garde aux allants

et venants.

13 Novembre. On ira après diner voir et visiter les bains afin de faire faire un terreau pour épurer toute >> l'eau des dits bains pour devoir et pouvoir plus facile>>ment reconnoistre la separation des eaux lesquelles l'on » pense il y avoit de la douce, chaude et froide et puis » pourvoir de quelque bon maître pour les mettre à bon » port pour le profit de la ville. »

1547.

11 Juillet. Constructions aux bains.

3 Novembre. Le gouverneur fera faire la paroi de la chambre chaude de la maison de ville du côté de la ter

rasse.

1548.

Janvier. Philippe Marchand, de Mausé, ressort et mandement de la Rochelle, est nommé bachelier de l'école. Il était aussi « sçavant chantre et bon escrivant. »

16 Février. Nouveaux débats entre l'ancien clergé et le conseil au sujet de la cure. Les prêtres se considèrent comme usufruitiers et ne se croient pas autorisés à toucher aux biens dont ils sont dépositaires. Quant au vin qu'ils retirent de leurs vignes, « ils ont toujours accoutu» més de les boire par ensemble et celui qui ne s'y trouve » pas n'y a rien. »

14 Juin. On adopte de nouveaux règlements pour le conseil. Nous en donnerons ici un court résumé: le commandeur ou huissier fera sonner chaque jeudi, pendant un quart d'heure, la cloche qui annonce la réunion du conseil, savoir, depuis la St-Michel à Pâques à sept heures du matin, et de Pâques à la St-Michel à six heures. S'il l'oublie, sa négligence sera punie de six sols d'amende. Lorsque la cloche aura fini de sonner, le gouverneur, le commandeur et les autres membres désignés dans ce but, de même que les deux plus jeunes du conseil devront se rendre les premiers au lieu de la séance et y attendre les autres conseillers pendant au moins un bon quart d'heure sous peine de six sols d'amende pour le gouverneur et le commandeur et de trois sols pour les deux plus jeunes.

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