habita de 1848 à 1850 rue Saint-André des Arts, 12, et qui eut aussi un atelier rue Hautefeuille. Plusieurs des ses œuvres le Pont-Neuf (1853), la Tourelle de Marat (1861), le Bain froid Chevrier (1864), intéressent le VIe arrondissement. M. Saunier se joint à M. Loys Delteil pour émettre le vœu que le nom de Meryon, qui évoqua si grandiosement l'ancien Paris, soit donné à une rue de la capitale. M. Herbet, à la demande du comité, se charge de transmettre le vœu à la Commission du Vieux-Paris. M. Masson lit l'acte d'inhumation, en 1787, de PierreAlexandre Royer, peintre de la Reine, qui demeurait rue de Sèvres, et qui fut enterré dans l'église Saint-Sulpice. Prochain ordre du jour : M. Raflin La Bruyère au Petit-Luxembourg. La séance est levée à dix heures cinq. Vendredi, 22 novembre, 9 heures du soir. Membres présents MM. H. Masson, Léo Mouton, Chastel, V. Dujardin, Enlart, Fromageot, Habert, Herbet, Laschett, Mimerel, Mouton, Nocq, Raflin, Saunier, Schurr, Sudre et Vuaflart. En l'absence de M. Dujardin, excusé, les fonctions de secrétaire sont remplies par M. Vuaflart. M. Herbet annonce que notre confrère, M. Caussinus, se charge gracieusement de remettre en état le buste de Huzard qui vient d'être offert à la Société. M. Raflin fait une communication sur le séjour de La Bruyère au Petit-Luxembourg, d'après la notice biographique parue en 1882 dans la Collection des Grands Écrivains de la France, chez l'éditeur Hachette. Au mois d'août 1679, La Bruyère demeurait rue des Grands-Augustins; il mourut à Versailles le 12 mai 1696 et, quelques jours après, inventaire fut fait du modeste mobilier qui garnissait l'appartement qu'il occupait au Petit-Luxembourg, en qualité de précepteur du duc de Bourbon. A propos d'un récent article de M. Valère Fanet sur le Numérotage des maisons à Paris avant et pendant la Révo lution, paru dans le Mois littéraire et pittoresque de novembre 1907, s'engage un échange d'observations sur les anciens procédés de numérotation des maisons. M. Masson, particulièrement compétent sur cette question, donne connaissance de l'état d'avancement de son travail d'identification des numéros des maisons de l'arrondissement, que l'abondance des documents à dépouiller retarde malheureusement trop au gré de tous. M. Victor Dujardin offre à la Société le fac-simile du plan de Paris gravé par Dheulland, édité par la maison Taride. M. Henri Masson signale les adresses de deux artistes. qui ont habité le quartier: le célèbre graveur Jacques-Louis Copia, qui mourut le 20 mars 1799, âgé de 35 ans, au no 9 de la rue du Théâtre-Français, et le sculpteur LouisFrançois Vernet qui décéda le 6 décembre 1784, âgé de 40 ans, rue des Fossoyeurs. M. Masson ajoute que c'est la veuve de cet artiste qui donna asile à Condorcet dans cette même maison de la rue des Fossoyeurs. Prochain ordre du jour : M. Léo Mouton Le n° 6 de la rue Bonaparte. La séance est levée à dix heures et demie. Vendredi, 27 décembre, 9 heures du soir. Membres présents: MM. Henri Masson, Léo Mouton, A. Bruel, Loys Delteil, Fromageot, Habert, Laschett, Nocq, Saunier, Semichon, Me Simon-Baudette, MM. Sudre, Tartrat, Thévenin, Vuaflart. En l'absence de M. Dujardin, excusé, M. Saunier remplit les fonctions de secrétaire. M. Mouton commence l'historique de la maison sise au n° 6 de la rue Bonaparte. Lors du morcellement de l'hôtel de la Reine Marguerite, son terrain fut acquis par un curieux. personnage, Louis Le Barbier, tour à tour ou à la fois, contrôleur des bois, entrepreneur du Pont-Rouge, traitant. Il fit à ces métiers une fortune considérable qui eut des hauts et des bas, à cause des banqueroutes d'État. Mme Le Barbier était d'humble extraction et ne put jamais se faire au luxe de son mari. Par contre ses deux filles pourraient être les prototypes des Précieuses ridicules. Le terrain du n° 6 et les constructions qu'il contenait passèrent en 1650 à la famille Hillerin déjà propriétaire de l'immeuble d'angle formant les nos 2 et 4 dont M. Mouton, sous le titre d'hôtel de Transylvanie, a précédemment conté l'histoire. En 1784 le n° 6 est acquis par Didier Delaborne, pour 40.000 livres, plus 1.200 livres de pot de vin. M. Masson donne ensuite de précieuses indications sur la numérotation royale et sectionnaire dans l'arrondisse ment. M. Fromageot, rappelle que, ce 27 décembre, le matin même, a été célébré, à Saint-Germain-des-Prés, le deuxième centenaire de Dom Mabillon. M. Semichon lit une intéressante étude parue dans le numéro du journal des Débats portant la date du 23 février 1907. Elle a pour titre Une ambassade Persane et résume le livre de M. Maurice Herbette qui raconte les péripéties qui signalèrent le voyage et le séjour à Paris, à l'Hôtel des ambassadeurs extraordinaires, rue de Tournon de l'ambassade envoyée à Louis XIV, par le Schah de Perse, en 1714. L'ambassadeur Méhémet Riza-Bey mit six mois à traverser la Turquie, se livra durant son séjour en France à mille excentricités et partit en 1715, en enlevant une jolie aventurière qui se faisait appeler la marquise d'Epinay. Intelligente, courageuse et véritablement éprise de son Persan, elle se fit musulmane lorsque Riza-Bey, craignant justement le courroux du Schah, s'empoisonna en arrivant à Erivan. C'est elle qui porta ce qui restait des présents de Louis XIV à Ispahan où résidait le Schah de Perse. Prochain ordre du jour : M. Léo Mouton : Le n° 6 de la rue Bonaparte. La séance est levée à dix heures quarante-cinq. NÉCROLOGIE M. HENRI DABOT. Notre collègue, M. Henri Dabot, docteur en droit, ancien avocat à la cour d'appel, est mort le 22 novembre 1907 et la foule qui se pressait à ses funérailles, malgré la température inclémente, attestait ses sentiments de profonde sympathie pour l'excellent homme qui venait de disparaître. Henri Dabot est né à Péronne, le 24 mai 1831, dans une antique maison aux pans de bois sculptés, qu'il a fait intelligemment restaurer. Après de fortes études au collège de Péronne, au Lycée Louis le Grand et à l'École de Droit, il se fit inscrire au Barreau de Paris, où s'écoula sa très honorable carrière, jusqu'au jour où sa santé l'obligea à prendre sa retraite. Je ne veux noter ici qu'un côté de son intelligente activité, qui constitue l'originalité de son esprit. Chaque soir, Dabot notait ce qui l'avait frappé pendant la journée, spectacle, promenade dans Paris, grand ou petit procès, article de journal, causerie amicale, événement intime ou révolution. C'était une habitude qu'il tenait de ses ancêtres, bourgeois de Péronne, qui n'avaient pas grand'chose à écrire sur leur vie quotidienne, tandis que notre ami, pendant les soixante années qu'il a passées à Paris, a été le spectateur de tous les faits mémorables, dont est composée l'histoire contemporaine. Spectateur seulement; ce n'est pas un philosophe, scrutant les causes et cherchant les vérités cachées, ni un lutteur, se jetant dans la mêlée politique. Mais ce qu'il regarde, ce qu'il entend, il le raconte avec tant de sincérité, tant de naïveté spirituelle que rien n'est plus savoureux que ces petits livres intitulés Lettres d'un Lycéen et d'un étudiant, Souvenirs et impressions, Griffonnages quotidiens, Calendriers d'un bourgeois du quartier latin, qui reproduisent ses notes journalières. Ce provincial était devenu un Parisien pur sang, un Parisien de la rive gauche, très curieux de son histoire, très attaché à nos Sociétés locales, du Ve et VI arrondissement. Sa vie s'est écoulée entre la Sorbonne, le Palais et le Luxembourg. Nous lui devions donc un souvenir ému, que notre vieille amitié, née de notre commune origine picarde et de la confraternité du Palais, est heureuse de lui apporter. Ste Hue DU VI. Félix HERBET. 1908. II |