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tient en abrégé les principaux événements, depuis le 1er octobre 1853 jusqu'au 29 septembre 1854. Peut-être serait-il possible, en changeant la place de cette chronique, de la pousser plus loin: imprimée à la fin du volume, elle ne s'arrêterait qu'avec l'année. Le rapport sur les travaux de la Société littéraire pendant l'année 1853-1854 constate la plus louable activité chez les jeunes membres de cette association, et leur zèle pour les études sérieuses. On peut en dire autant du rapport sur les travaux de la Société flamande. Les discours prononcés par M. le recteur, sur la tombe de deux professeurs défunts, MM. Waterkeyn et Demonceaux, sont d'excellentes notices biographiques. Viennent ensuite des documents relatifs aux traitements des professeurs de l'ancienne université de Louvain; des Lettres inédites de Lævinus Torrentius à Juste Lipse; une Notice sur le P. Jacques Lefebvre, docteur de Louvain, etc.

160. ANNUAIRE religieux de Genève, pour 1855. Genève, in-12 » 50 161. COURS complet d'instructions pratiques sur la doctrine chrétienne, à l'usage du clergé des villes et des campagnes; par C. Zwickenpflug, chanoine et conseiller épiscopal de Ratisbonne. Traduit sur la 2e édition allemande, par M. l'abbé Gyr, du diocèse de Liège. Tomes I et II. Bruxelles, H. Goemaere, 1854-55, 2 vol. in-12. 4

L'ouvrage complet formera 13 volumes et coûtera 26 fr.

162. DOGMES (les) catholiques expliqués, prouvés et vengés des attaques de l'hérésie et de l'incrédulité; par N.-J. Laforêt, professeur à la Faculté de philosophie et de lettres, et président du collège du Pape, à l'Université de Louvain. Tome Ier. H. Goemaere, in-8 de 450 pag. L'ouvrage complet formera trois volumes.

3 D

163. DONS (des) et legs charitables. Observations sur les principes fondamentaux du projet de loi du 15 janvier 1854; par le prof. C. Delcourt. Louvain et Bruxelles, Fonteyn, in-8.

1 50

164. ESQUISSES et études historiques sur la Réforme et son époque; trad. de l'allem., du docteur Jaske, par le comte de Villermont. Bruxelles, Goemaere, 1854, in-8.

5

165. FICTIONS et réalités, ou les Prétentions de Rome mises en regard des faits; discussion franche, mais amicale; par Ad. Bauty, pasteur. Lausanne, G. Bridel, 1854, in-12.

2.50

166. GESCHICHTE der Protestanten Frankreichs, seit dem Anfang der Reformation bis zur Gegenwart. Aus d. Franz. von G. de Felice uebertr. v. Gymn.-Dir. Dr Karl Thdr. Pabst. Leipzig, Fr. Fleischer's Verlag, gr. r. in-8 de xxij et 514 pag. 8 »

167. GESCHICHTE der Protestantismus in Frankreich bis zum Tode Karl's IX; von Dr Wilh. Glieb. Soldan. Leipzig, Brockhaus, 2 vol. gr. in-8, ensemble de xviij et 1,239 pag. 24 D

168. GRADUALE ROMANUM, juxtà ritum sacrosanctæ Romanæ Ecclesiæ, cum cantu Pont. Max. jussu reformato. Editio emendata. Malines, Dessain, in-fol. de 700 pag., en feuilles. 25 D 169. Leçons élémentaires du saint Évangile. Première partie. Vie de N.-S. Jésus-Christ. Liége, Dessain, in-18 cart.

170. LETTRES au « Journal de Genève » sur la séparation de l'Église et de l'État; par Jos. Hornung, professeur à l'Académie de Lausanne. Genève et Paris, J. Cherbuliez, in-8.

1 50

171. LETTRES françaises de Jean Calvin, recueillies pour la première fois

et publiées d'après les manuscrits originaux, par Jules Bonnet, Paris, Mey rueis et Co., 2 vol. in-8, ensemble de 1,100 pag. 12

Les Lettres de Jean Calvin, recueillies pour la première fois et publiées d'après les manuscrits originaux, par M. Jules Bonnet, apparaissent si à propos, que l'on pourrait croire cette publication faite pour quelque besoin d'une cause, si la Préface du savant et consciencieux collecteur ne nous apprenait que cette édition vraie et définitive de la correspondance de Calvin avait été dès longtemps préméditée et préparée. L'initiative de ce recueil appartient à M. Mignet, - c'est l'éditeur qui le déclare; il fut entrepris en vertu de missions données, pour les recherches nécessaires à l'étranger, par le département de l'Instruction publique, et il devait faire partie de la collection des Documents inédits de l'histoire nationale, Une tolérance éclairée, une décision judicieuse, ont permis qu'il parût pour le vrai public, pour tout le monde; c'est fort bien fait; le mot inédit, porte en soi-même sa condamnation, et c'est rester tel que prendre un numéro d'ordre en des compilations officielles, accessibles à l'infiniment petit nombre.

Si l'on veut savoir tout de suite ce que peut être l'intérêt d'une correspondance comme celle de Calvin, qu'on nous permette de citer ce véridique extrait de l'Avertissement placé en tête des deux compactes volumes renfermant les Lettres françaises; les latines viendront plus tard:

De son lit de souffrances et de labeurs continuels, Calvin suit attentivement le drame de la Réforme, dont il marque les triomphes et les revers dans tous les Etats de l'Europe. Investi par le droit du génie d'un apostolat presque universel, il exerce une influence multiple comme son activité. IĮ exhorte la noble sœur de François Ier, Marguerite de Valois, et le jeune roi d'Angleterre, Edouard VI; il s'entretient avec Bullinger et Melanchton, inspire Knox, anime Coligny, Condé, Jeanne d'Albret, la duchesse de Ferrare. Le même homme, usé par les veilles et les maladies, mais s'élevant par l'énergie de l'âme au-dessus des défaillances du corps, terrasse le parti des Libertins, pose les fondements de la grandeur de Genève, affermit les Églises étrangères, fortifie les martyrs, dicte aux princes protestants les conseils de la politique la plus prévoyante et la plus habile, négocie, combat, enseigne, prie, et laisse échapper avec un dernier soupir de grandes paroles, que la postérité recueille comme le testament politique et religieux de sa vie ».

Calvin mourant recommanda à son grand disciple, Théodore de Bèze, le soin de sa correspondance « et qu'un choix de ses lettres fût offert aux Églises réformées comme un témoignage de la sollicitude et de l'affection de leur fondateur ». Cela fut accompli avec un pieux zèle; mais pour les Lettres latines principalement, et d'une façon incomplète. On comprendra tout ce qu'a ajouté l'Éditeur à cette publication insuffisante, quand on saura que la plupart des lettres aujourd'hui données au public étaient inédites.

Les lettres de Calvin ne sont pas seulement un document biographique et historique de la plus grande valeur; elles sont aussi un monument de la langue, et le peu qu'en avait le dix-septième siècle a forcé l'admiration de Bossuet. Le caractère distinctif en est l'absence de tout ornement superflu, partant une clarté et une simplicité au-dessus de toute louange. La forme suit le fond entièrement et l'exprime, rien de plus et rien de moins. Quoique un peu antérieur à Montaigne, et quoique planant d'habitude dans des régions plus subtiles et plus abstraites, Calvin est plus lucide, pour le simple lecteur, que l'auteur même des Essais. Il est aussi plus vigoureux et plus net; il sait ce qu'il veut.

Il a fallu cinq ans à M. Jules Bonnet pour réunir et colliger dans toute l'Europe ces importantes Lettres, et pour les enrichir de notes savantes et succinctes, nécessaires à l'intelligence des personnages et des grandes questions agitées. C'est un sérieux et honorable travail, auquel nous applaudissons, non comme sectaire, non comme intéressé aux querelles religieuses, mais comme littérateur et comme ami de la belle langue et de l'histoire. Fél, MORNAND (Illustration, 19 mars 1855). 172. MAXIMES tirées de l'Écriture sainte sur les principales vérités de la religion; par un prêtre du diocèse de Liége. Liége, Grammont-Donders, in-32 de 125 pag.

173. MISSE defunctorum, etc.; 2e édition. Malines, Dessain, gr. in-fol., impr. en rouge et en noir, en feuilles.

Gr. in-8.

3 » 1.25

174. MISSALE Romanum, etc. 3e édit., illustrée de 10 magnifiques planches d'après les premiers maîtres de l'école flamande, etc. Malines, Dessain, 1854, gr. in-fol., encadré, rouge et noir. 29

175. MORALE (la) du Nouveau Testament, partagée en réflexions chrétiennes pour chaque jour de l'année; par le P. P. C. Frey de Neuville, de la compagnie de Jésus. (Nouv. édition.) Tournai, J. Casterman et fils, 3 vol. gr. in-18.

Le P. Frey de Neuville est mort en 1773. "

3 75

176. PANTHÉISME (du). Examen d'un ouvrage de M. Tiberghien, professeur à l'université de Bruxelles; par N. J. Laforêt, chanoine honoraire de la cathédrale de Namur, docteur en théologie, professeur à la faculté de philosophie et lettres, et président du collége du Pape à l'université de Louvain. Bruxelles, H. Goemaere, in-18 de 76 pag.

» 75

177. PÉLERINS (les) russes à Jérusalem; par Mme Bagréef-Speranski. Bruxelles, 2 vol. in-12.

7.

178. PIEUSE explication des principales prières du chrétien; par Mgr. Mulou, évêque de Bruges. Tournai, J. Casterman et fils, gr. in-18. 1 179. PONTIFICALE Romanum. 2a editio. Malines, Dessain, 3 vol. in-8, imprimés rouge et noir, et illustrés de 158 gravures. 12.50

180. PRAXIS celebrandi Missam, tum privatum, tum solemnem, juxta ritum Romanum, ad mentem rubricarum S. R. C. Auctore Romsée. Editio accurate revisa, novo ordine digesta variisque additionibus locupleta a J. H. Hazé. Malines, Dessain, 1854, 3 vol. in-8. 6 50

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181. QUATRE MAXIMES de sagesse chrétienne tirées de la considération de l'Éternité; par le rév. père J.-B. Manni, de la compagnie de Jésus. Traduites par Voordecker. Bruxelles, H. Goemaere, in-32 de 132 pag.

» 40

182. RÉFLEXIONs sur Jésus-Christ mourant, pour se préparer sur ce divin modèle à une mort chrétienne; par le R. P. Bernard Tribolet, de la compagnie de Jésus. Bruxelles, Goemaere, in-18 de 228 pag. 1.

183. SERMONS populaires sur les principaux points de la morale chrétienne pour tous les dimanches et les principales fêtes de l'année; du R. P. Fr. Hunolt, de la comp. de Jésus, ancien prédicateur de la cathédrale de Trèves; traduit de l'allemand par L.-H. Schoofs, vicaire de l'église Saint-Jean, à Liége. Liége, Dessain, 2 vol. in-8 de 500 et 486 pag.

5 50

184. UNION (l'); revue religieuse. Sixième année. 1855. Bruxelles, Périchon, in-8.

Recueil paraissant le 10 de chaque mois. Prix de l'abonn. annuel: 2. 185. VESPERALE Romanum, cum Psalterio ex Antiphonali Romano fideli

ter extractum, cum cantu emendato. Malines, Dessain, 1854, in-fol, de 700 25 n pages, en feuilles. 186. VIE de saint Nicolas de Tolentin, avec des réflexions morales et des prières nouvelles pour la messe, etc., par Philippe Schoofs, prêtre de la compagnie de Jésus. Anvers, Van Aarsen, in-18.

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1 D

187. BIEN (le) qu'on a dit des femmes; par Emile Deschanel. Bruxelles, A. Lebègue, Kiessling, Schnée et Ce, in-32 de 224 pag. 1 25 Bibliothèque diamant. Collection Hetzel. Edition autorisée pour la Belgique et l'étranger, interdite pour la France.

188. ÉTUDES critiques sur le « Traité du Sublime et les écrits de Longin; par Louis Vaucher, professeur honoraire de littérature classique à l'Académie de Genève, ancien principal et bibliothécaire. Genève, et Paris, Joël Cherbuliez, 1854, in-8 de viij et 444 pag.

Il est peu de gens instruits qui n'aient lu ou du moins entendu citer le Traité du Sublime. Cette œuvre exquise, M. Vaucher nous le rappelle, a été traduite à plusieurs reprises en latin et dans toutes les langues de l'Europe. Fénelon, Boileau, Rollin, La Harpe, Pope, Adisson, Gibbon, Blair, et les plus habiles critiques de nos jours, ont rendu un éclatant hommage à son mérite. C'est à ce titre, on le sait, que Longin a dû, depuis la renaissance des lettres, la renommée dont il jouit comme bel écrivain, habile critique et arbitre du bon goût. Mais ce célèbre rhéteur a des titres moins contestables au souvenir de la postérité. Non-seulement Longin a occupé, comme philosophe et comme littérateur, un rang distingué parmi ses contemporains; il a joué un rôle important à la cour de Zénobie, dont il fut le principalTM conseiller après la mort du roi Odénat, en même temps qu'il présidait à l'éducation de ses enfants. Longin sut inspirer l'énergique résolution de résister aux menaces d'Aurélien, et lorsque ce prince, irrité de l'obstacle qui l'arrê– tait, eut pris Palmyre (en 273), Longin paya de sa tête ses conseils et son dévoûment. Il subit son sort avec tant de fermeté, qu'il consolait lui-même ceux qui s'affligeaient de son malheur. Tel aurait été, selon la tradition, l'homme dont les écrits, après avoir fait pendant trois siècles l'objet des études les plus sérieuses, ont occupé les loisirs d'un savant helléniste génevois, M. Vaucher, et lui ont laissé des découvertes à faire.

Les maîtres de la critique philologique, Ruhnken, Wyttenbach et d'autres, ont signalé des rapports nombreux et remarquables entre les figures et les locutions employées par l'auteur du Traité du Sublime et celles qui se trouvent dans Plutarque. Toutefois, ces rapprochements curieux et la différence du style, de ton, de couleur que l'on remarque entre le Traité du Sublime et la rhétorique de Longin, n'éveillaient pas les soupçons de la critique, lorsque, il y a bientôt cinquante ans, un savant italien, Amati, annonça que le titre grec de l'un des manuscrits du Vatican attribuait ce Traité du Sublime à Denys ou à Longin. En présence de cette alternative, Amati se prononça pour Denys d'Halicarnasse, appuyant son opinion sur diverses considérations. Dès lors l'origine du Traité du Sublime a été souvent discutée, sans qu'on soit arrivé à un résultat satisfaisant. Ce que l'on apprit de plus positif, c'est que l'incertitude sur le véritable auteur de ce livre remonte bien haut, peut-être même au delà du dixième siècle.

A cette question d'authenticité, que M. Vaucher a reprise, il s'en rattache

une foule d'autres, qui ont trait à l'état littéraire, politique et social,'à l'état de la civilisation dans les premiers siècles de notre ère.

L'ouvrage de l'érudit génevois se divise en cinq parties. Après avoir exposé nettement le plan de ses recherches, M. Vaucher, dans la première partie, fait connaître successivement la vie de Longin, la carrière philosophique de ce personnage, l'état des lettres au troisième siècle, et la carrière litté raire de l'auteur présumé du Traité, chapitre dans lequel on trouve f'histoire de la découverte de la rhétorique de Longin, par Ruhnken, un des plus grands critiques hollandais. Dans la deuxième partie, le critique, abordant la question d'authenticité, passe d'abord en revue les opinions émises par ses devanciers. Le lecteur voit ici réunis, comme en un congrès, les maîtres de la science philologique, depuis Amati jusqu'à MM. Boissonnade, connu par sa vaste érudition et l'éloquence de ses écrits; K. F. Hermann, l'un des savants les plus éminents et les plus féconds de l'Allemagne; et J. Bake, qui représente dignement à l'université de Leyde l'école de l'illustre Wyttenbach, dont il fut l'un des meilleurs disciples. Les opinions des divers critiques sont exposées avec un talent qui donne à ce morceau l'intérêt d'un dialogue animé. Après ce résumé des débats, M. Vaucher discute les preuves et les témoignages allégués en faveur de Longin. Il joint à ce travail une étude comparative du Traité du Sublime et des fragments de Longin; il examine les rapports des mots, de locutions, de style, de pensées, de figures, etc. Il y a là, et plus loin encore, une sorte d'anatomie comparée, s'exerçant sur les éléments du style et du langage, dont il est permis d'attendre de la lumière. Dans la troisième partie, qui a pour objet la recherche de l'auteur, l'infatigable investigateur examine d'abord les données que fournit le Traité lui-même pour déterminer l'époque de sa composition. Il résulte de cette étude, que le Traité du Sublime ne saurait être l'œuvre de Cassius Longus, philosophe et critique du troisième siècle. Passant à la revue des rhéteurs qui ont vécu à l'époque où le Traité du Sublime a dû être composé, à la fin du premier siècle ou au commencement du deuxième, M. Vaucher en trouve un, Plutarque de Chéronée, qui est pour nous le vrai représentant de la rhétorique et de la critique de cette période. Nous l'avons déjà dit, les célèbres philologues Ruhnken, et surtout Wittenback, avaient signalé entre le style de l'auteur du Traité et celui de l'historien, du moraliste et rhéteur grec qu'on vient de nommer, des rapports frappants qu'on expliquait en disant que Longin avait imité Plutarque. La ressemblance est telle, que l'imitation supposerait chez le copiste une absence complète de naturel, d'originalité, de spontanéité, qualités qu'on ne peut refuser à l'auteur du Traité du Sublime. M. Vaucher revendique donc ce beau livre pour Plutarque. Les considérations dont il appuie son opinion la rendent très probable. A-t-il dissipé tous les doutes. Lui-même n'y prétend pas. Cependant, quoique son opinion résulte avant tout d'une étude comparative qu'il a faite lui-même, elle n'est pourtant pas dénuée de toute autorité extérieure, de tout témoignage propre à la confirmer, du moins en partie (p. 117-118). Nous pensons qu'il serait difficile d'élever contre l'opinion de M. Vaucher des objections bien sérieuses.

La quatrième partie comprend une intéressante introduction au Traité du Sublime, et une traduction nouvelle de ce Traité, avec le texte en regard et des notes critiques. La fidélité, la précision et l'élégance nous semblent constituer le principal mérite de cette version nouvelle. Les variantes et les notes au-dessous du texte donnent l'occasion d'apprécier l'érudition et la

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