Page images
PDF
EPUB

OEUVRES CHOISIES

DE DIDEROT

TOME SECOND

ÉVREUX, IMPRIMERIE DE CHARLES HÉRISSEY.

DE

DIDEROT

PRÉCÉDÉES DE SA VIE

PAR Mme DE VANDEUL

ET D'UNE INTRODUCTION

PAR

FRANÇOIS TULOU

TOME SECOND

PARIS

GARNIER FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS

6, RUE DES SAINTS-PÈRES.

[blocks in formation]

LE NEVEU DE RAMEAU'

SATIRE

(ÉCRIT EN 1762. – REVU EN 1773. - - PUBLIÉ EN 1823.)

[Vertumnis, quotquot sunt natus iniquis. (HOR. Serm., lib. II, sat. vii, v. 14.)

Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais-Royal. C'est moi qu'on voit toujours seul, rêvant sur le banc d'Argenson. Je m'entretiens avec moi-même

'Ainsi que nous l'avons fait remarquer dans notre Introduction, le texte du Neveu de Rameau donné par M. Assézat dans son édition des OEuvres complètes de Diderot, et que nous reproduisons ici, n'est pas, comme celui des éditions de MM. Bry et Génin, une copie du texte de M. Brière. M. Assézat ayant eu la bonne fortune de découvrir une copie du Neveu de Rameau, sans date, mais évidemment du siècle dernier, se livra à un sérieux travail de comparaison des trois textes, celui de Goethe, celui de Brière et le sien, et, ce travail fait, résolut de donner la préférence à ce dernier.

Voici comment M. Assézat justifie cette préférence :

Notre copie, dit-il, ne porte pas ce titre vague: Dialogue, que portent les deux autres, mais bien celui de Satire, que lui donne Naigeon. Elle ne diffère du texte de Brière que dans les points assez nombreux où celui-ci laissait à désirer sous le rapport de la correction ou de la clarté. Elle contient tous les noms pro

pres supprimés dans l'édition Brière, et ils y sont analogues à ceux qui se trouvent dans la traduction de Goethe. Les passages de cette traduction qui manquent dans Brière s'y rencontrent à leur place. Enfin, la seule anecdote que Goethe a cru devoir supprimer, en en donnant la raison, est où elle doit être, et telle que l'abstention de Goethe le faisait pressentir.

<< Nous ne voulons pas affirmer que c'est sur une copie identique à la nôtre que Goethe a fait sa traduction; il y a une ou deux légères différences, mais ces différences sont telles qu'elles peuvent passer pour une défaillance du traducteur plutôt que pour une modification du texte.

« Ajoutons, pour bien déterminer le caractère de cette nouvelle version qu'elle ne s'éloigne de l'ancienne que parce qu'elle est plus personnelle, plus exacte, plus correcte. Les critiques qui voudront se livrer à une confrontation minutieuse reconnaîtront, nous n'en doutons pas, la vérité de nos assertions. Nous pen

« PreviousContinue »