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N connaît le mot de Mérimée, qui, de l'histoire, n'aimait, dit-il, que les anecdotes : c'est qu'elles nous offrent presque toujours la peinture vraie des mœurs et des caractères qui furent propres à une époque. Aussi aux historiens de profession préférait-il les auteurs de mémoires, plus amusants et, à le bien prendre, plus instructifs.

C'est à ceux qui pensent comme lui que s'adresse notre livre. Notre Dix-huitième Siècle n'est point une histoire c'est le tableau de la société, non certes la plus solidement ordonnée, mais la plus élégante, la plus brillante, la plus humaine, la plus ouverte qui fùt jamais aux séductions délicates de l'art comme aux audaces généreuses de l'esprit. Et pour que ce tableau fùt fidèle et que le lecteur y retrouvât les choses et les hommes tels qu'ils furent dans la réalité, nous avons le plus possible, en retraçant tant de scènes de la vie

PENDULE STYLE LOUIS XVI. (Collection de M. Luuyt.)

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de la cour, des salons, de Paris, de la province, laissé parler ceux-là mêmes qui en furent les témoins ou les acteurs. Depuis les lettres de Voltaire, jusqu'aux correspondances anonymes du temps de Louis XVI, depuis Saint-Simon jusqu'à Mme du Hausset ou à Mme Campan, écrivains, philosophes, hommes politiques, gens du monde, comédiens, gazetiers, lectrices ou femmes de chambre, il n'est point de contemporain, quelle qu'ait été sa condition, dont nous avons dédaigné le témoignage, quand il semblait véridique, ou les récits, quand ils étaient piquants.

Mais, à évoquer une telle époque, la plume du narrateur ne saurait suffire. L'esprit d'un siècle ne se manifeste complètement ni par les actions d'éclat de quelques grands personnages, ni mème par la vie journalière des gens du peuple; il se traduit encore dans l'œuvre des artistes, et notre livre serait trop incomplet si l'illustration ne se joignait au texte pour faire la place qu'ils méritent à Watteau et à Largillière, à Nattier et à La Tour, à Boucher et à Lancret, à Greuze et à Chardin, à Pigalle et à Clodion, à Houdon et à Caffieri, à Cochin, à Moreau le Jeune, aux Saint-Aubin, à Gravelot, et, après eux, à ces artisans de génie, aux maîtres de l'ameublement, de la céramique et de l'orfèvrerie, qui décorèrent de tant d'exquises merveilles les salons du xvin siècle.

TÊTE DE BACCHANTE.

(Legs Jones. Musée de South Kensington).

Nous avons, pour cette partie de notre tâche, eu besoin de bien des collaborateurs et nous ne saurions trop remercier MM. les conservateurs du Louvre et ceux du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, du Garde-Meuble et du musée Carnavalet, M. de Nolhac, conservateur du musée de Versailles, M. Macon, conservateur du musée Condé, à Chantilly, M. Weckerlin, bibliothécaire du Conservatoire, M. Nuitter, bibliothécaire de l'Opéra, M. Jules Claretie, administrateur de la Comédie-Française, nous ne saurions trop les remercier de leur obligeance à nous guider parmi les

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