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tableaux, les objets d'art, les pièces célèbres dont ils ont la garde ou à nous en faciliter l'étude.

Les collectionneurs sont en général plus jaloux de leurs trouvailles et qui saurait les en blåmer? Il en est un grand nombre pourtant qui ne nous ont pas envié le plaisir de reproduire les chefs-d'œuvre qu'ils ont su rassembler : Mme la comtesse de Béarn, Mme la comtesse de Biencourt, Mme Depret, Mme Georges Duruy (collection Jubinal de Saint-Albin), Mme Guyon, M. le duc des Cars, M. le marquis et M. le comte de Castellane, M. le marquis de Fontanges, M. le comte d'Haussonville, M. le vicomte d'Harcourt, M. le vicomte de Lestrange, M. Germain Bapst, M. Boucheron, M. Aymé Darblay, M. Jules Goüin, M. Edmond Guérin qu'il nous soit permis de leur en exprimer ici toute notre reconnaissance.

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Lilia,

Chapitre I

LA COUR

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de

BE LA

YON

$899

TILLE

LOUIS XV ENFANT.

LE DUC D'ORLÉANS, RÉGENT DE FRANCE.

(D'après la gravure de Picart.)

I

LA COUR DU RÉGENT

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(Bibliothèque nationale. Collection Hennin.)

LR

OUIS XIV était mort le 1er septembre 1715.

Comme il n'avait donné aucun ordre pour ses funérailles, on se conforma à ceux que Louis XIII avait jadis prescrits pour les siennes. Les entrailles furent déposées à Notre-Dame, et le cœur aux Jésuites. Le corps fut, le 9 septembre, porté à Saint-Denis.

Ce jour-là, l'affluence fut prodigieuse dans la plaine. On y vendait toutes sortes de mets et de rafraîchissements. On voyait, de toutes parts, le peuple danser, chanter, boire, se livrer à une joie scandaleuse; et plusieurs eurent l'indignité de vomir des

injures quand le char mortuaire passa devant eux.

Certes, cette attitude du peuple à l'égard de la mémoire du grand roi, quelques justes rancunes qui puissent l'expliquer, a quelque chose de révoltant et de sinistre. Mais l'exemple du mépris venait de plus haut.

Dès le lendemain de la mort de Louis XIV et de l'avènement du petit Louis XV, qui venait d'avoir cinq ans et demi, le Parlement s'était assemblé sans être convoqué.

« Le duc d'Orléans', neveu du feu roi et héritier présomptif de la couronne, y prit séance avec les princes et les pairs.

((

« Le régiment des gardes entourait le palais, et les mesures avaient été prises avec les principaux membres pour casser le testament du feu roi, comme on avait cassé celui de son père.

«Avant qu'on fit l'ouverture de ce testament, le duc d'Orléans prononça un discours par lequel il demanda la régence, en vertu du droit de sa naissance. plutôt que des dernières volontés de Louis XIV.

Mais à quelque titre que je doive aspirer à la régence, dit-il, j'ose vous assurer, messieurs, que je la mériterai par mon zèle pour le service du roi, par mon amour pour le bien public, et surtout étant aidé de vos conseils et de vos

LE RÉGENT ET LA FRANCE SOUS LES TRAITS DE MINERVE.
D'après une estampe anonyme. L'original, par Santerre, est au musée de Versailles.)

sages remontrances.

« C'était flatter le Parlement que de lui protester qu'on se conduirait par ces mêmes remontrances que Louis XIV avait proscrites.

« Le testament fut lu à voix basse, rapidement, et seulement pour la forme.

<< En réalité, ce testament ôtait la régence au duc d'Orléans. Louis XIV avait établi un conseil d'administration, où tout se devait conclure à la pluralité des voix, comme s'il eût formé un conseil d'État de son vivant et comme s'il

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1. VOLTAIRE, Histoire du Parlement de Paris, chap. LIX.

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