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Zimmerli: muscam, scalam (XV).

Lavallaz, § 236, B, 7.

Atlas linguistique: échelle (436); raisə (afr. rusche), « écorce » (442); éséli, « escalier » (480); fraîche (607); mouche (876); krāsa (it. crusca), « son de farine » (1242).

scala: èsyèla, à Hérémence, Painsec, Vissoie, Luc, Montana et Ayent, d'après les auteurs cités; à Chippis, Miège et Venthône, d'après M. Jeanjaquet; à Lens, d'après le même et le Glossaire de Vissoie; à Randogne, d'après le 1. d. ij esyèlè; -èchyèla, à Evolène et Chalais (Z. et E.), à Lens (E.); -lej èvilè, à Grimentz et Chandolin (J.).

musca: mòsa, dans toutes les localités visitées par MM. Zimmerli et Edmont, à Hérémence et, d'après M. Jeanjaquet, à Chippis, Miège et Venthône. Dérivé: mauchilyon, à Evolène et Lens, mauchǝlon, à Vissoie (A. L., 877), afr. mouchillon. Cf. maisǝlyon et motsə à Blonay.

Afr. maresche ou maresse: lieux dits a la marès, à Evolène, i marèsa, à Chandolin, u marèsa pauryè, à Arbaz, en Maressi, à Sierre, en 1812, Maressen, à Louèche-les-Bains; i marèsè (au XVIIIe siècle Maressuel), à Venthône.

Fichelin, ancienne mesure de 15 litres: fiscilini, XIIe siècle, fischilinos, 1228 (M. R., XVIII, pp. 386 et 415), fissilinos, 1448 (ib. XXXIX, no 3009, p. 397), fèsèlin (Vissoie et Lens).

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Chandolin, village d'Anniviers, Escandulyns, v. 1250 (M. R., XXIX, p. 455): en sandalin; Essandulin, 1685 (archives de Sierre). On prononce de même le nom des mayens de Chandolin (S. 487) ou Sandulin, à Saint-Martin. Comparez Chandolin, village de la commune de Savièse, a tsandòan, et la Chandoline, 1. d. des commune de Sion et de Salins, en tsandòlina (Salins), i tsandóènè (Savièse)1.

1 L'aphérèse de l'e initial, que l'on constate dans toutes ces formes, en les comparant avec les anciennes mentions (Romania, XXXVII, p. 32), est sans doute la conséquence de l'emploi fréquent de la préposition << de» avec les noms de lieu.

Avant l'a diphtongué en ie du mot scala, afr. eschiele, le groupe sc(h) a été différemment modifié suivant les localités, tout comme, dans les patois de la Suisse romande, le e de capra, afr. chievre, est représenté tantôt par ts, tantôt par tch, tantôt par ty. Dans mouchillon, ce n'est pas seulement la consonne issue de sc, mais également l'ou protonique, dont il faudrait rendre compte. Les autres mots nous offrent partout l's, qui répond également, dans les patois étudiés ici, au c latin prononcé avant e ou i et que nous allons retrouver dans un grand nombre de lieux dits. La graphie fissilinos de 1448 est à retenir comme point de repère chronologique.

ei sablò, prés à Saint-Martin.

i sāblò, prés, champs, incultes, situés au-dessous du châble de l'òrben, à Chalais: Sabloz, 1904, 1880; Tzabloz, 1851. << châble », couloir servant à dévaler les bois

De tsablò,

abattus.

i salmètè ou sarmètè, 1. d. situé aux confins des montagnes de Colombire et de Merdechon, à Mollens: Salmettes, 18781904.

u sèrmèta, mayens à Arbaz : Sermettes, Scermettes, 1879.

Diminutif de calmis, chaux (Bull., IV, pp. 1 ss.). Cf. les lieux dits Charmettes (Jaccard, art. Charmet, p. 74), Tschalmeten, à Louèche-les-Bains.

i samaran, 1. d. d'Ayent: Samarain, 1906, 54.

Peut-être dérivé par le suffixe - anus du gentilice Camarius, ou identique au cognomen Camarinus 1? Ou bien formé du

1 W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen, p. 139. Sur la foi d'un sujet qui prononçait samarẹn, j'ai naguère dérivé ce nom du gentilice Camarenus (Romania, XXXVII, p. 541, n. 3). Mais de nouvelles informations m'ont persuadé que la désinence en est identique à celle des mots «< sapin », « moulin » ou «chien », et différente de celle de << torrent » ou de « plein ». Il n'y a aucune raison plausible de situer à Ayent le lieu mentionné vers 1250 dans les termes in valle Chamarey (Jaccard, p. 67, art. Chamarin).

mot campus (cf. l'art. suivant) et du nom de baptême Marinus, encore en usage dans nos contrées au xe siècle (Regeste genevois, no 138)?

i sāmilyen, 1. d. à Randogne.

Peut-être formé du mot campus (cf. l'art. précédent) et d'un nom de personne comme déterminatif? Celui d'Emilien est aujourd'hui prononcé mèlien à Randogne, mais peut avoir eu jadis une prononciation différente. Cf. le nom de famille français Millien.

dèjò lè san, 1. d. à Hérémence.

é tsan dei san, champs à Evolène.

i san, 1. d. à Ayer: San, 1902; Sang, Sangt, 1873, 1859; à Mollens: Isand, 1875.

i san dālā, 1. d. à Ayer: Sandaillard, 1908, 1873, 1859. Daillard, en patois dālā, est le nom d'une famille éteinte. De tsan, « champ ».

i sampik, prés et champs à Ayer: Sampill, 1902; Sampily 1902, 1873, 1859; Sampyl, 1859.

Peut-être dérivé de campus par le suffixe collectif -ilia? Dans le 1. d. ij èsanpilyè, à Lens, Echampilles, 1889 (S. 481), es Essempilles, 1863, on reconnaît le même nom, probablement avec agglutination de l'article.

i sanpalet, mayens à Saint-Jean: y Sampelet, Sempelet, 1878, 1863, 1858.

i sampèlèt, mayens situés aux confins des communes de Vissoie et de Chandolin: Sempellet, 1880, à Chandolin. Diminutif de « champ », afr. champelet.

éi sanyérè, 1. d. à Evolène: Sagneres, 1878, 1850. Dérivé, par le suffixe aria, de tsanyó, « chêne », usité à Evolène, Lens (A. L., 265), Arbaz.

i sapé, 1. d. à Ayent.

De tsapéy, « chapeau » (Vissoie)? Cf. le 1. d. ó tsapé, à la montagne de Chandolin, et le Chapeau, à Chamonix.

ī savanè, 1. d. à Luc: Savanes, 1880; Savannes, Savanne, 1880, 1863, 1851; à Vercorin: Savanne, 1904, 1880, 1851.

De tsavana, usité dans d'autres patois pour désigner la hutte où les pâtres font le fromage, ou l'une des pièces de l'habitation. Cf. les nombreuses localités du nom de Chavannes (Jaccard, p. 82).

ī savanètè, 1. d. à Ayer: Savanettes, 1902; Savanette, 1873. Diminutif du précédent. Cf. les chalets de Chavanette, audessus de Morzine (Haute-Savoie).

éi sébéks, 1. d. de la montagne de Veisivi, à Evolène.

Cf. les lieux dits au tsebek, forêt et pâturage, et en la tseba, mayens et bois, à Hérémence: ou Tzébec, in la Tzébe, 1878. A Evolène, le mot tsébə désigne un grand arbre mort, gisant dans la forêt (P. Gaudin).

éi senntrè, 1. d. à Evolène: Ceintres, Zeintres, Seintres, Tzintre, 1878, 1850.

i sen intrè, l. d. à Grimentz: y Cintre, 1908, 2; Sintre, Zintre, 1853, 1851.

i sèntrè, prés à Saint-Jean: y Sintre, Sinctre, 1878, 1863, 1858.

i sentra, «prés, jardins et tzintres », à Ayent: Ztientre, 1906, 48; Tzintre, 1906, 41, 1880, 1858; Tzeintre, 1880, 1858.

u sentra, «prés et sérandes », à Arbaz : Seintre, 1879, 1865, 1851; Zeintre, 1879; Ceintre, 1865.

D'un mot dialectal « chaintre » 1, qui désigne le talus d'un pré, ou un pré de qualité inférieure; spécialement, à Ayent et Arbaz, comme son synonyme local sérande, un pré « que l'on ne fauche pas et où l'on fait paître le bétail. » Pour l'étymologie, voyez Romania XXXII, pp. 626-627.

ī sèjā, 1. d. à Saint-Jean: y Segea, Segeaz, 1878, 1863, 1858. i sèja, 1. d. à Ayer: Segea, 1902; Seja, 1873, 1859.

1 Cartulaire de N. D. de Lausanne (M. R., VI, p. 449): apud sanctum Simforianum... unam chantri prati (1217); Cartulaire de Romainmôtier (M. R., III, p. 523): tres chentrias pratorum (1281).

Cf. les lieux dits éi tsèjās, à Evolène, i tséjās, à Montana, et les nombreux Chesal et Chesaux (Jaccard, p. 86). De casale, afr. chesal, usité dans nos patois pour désigner un emplacement à bâtir ou les ruines d'un bâtiment (Gilliéron, Patois de Vionnaz, art. tsèzo du glossaire).

ī sèjalī, 1. d. à Saint-Jean: y Segeali, Sejali, 1878, 1863, 1858. Dérivé du précédent par le suffixe -arius.

ei sanās, 1. d. à Evolène.

De tsina, conduite d'eau en bois, canal d'étable pour fumier» (Vissoie). Cf. les lieux dits Zenal, Zinal, etc. (Jaccard, P. 354).

i sənèira ou sinirè, 1. d. à Hérémence: i Seneires, 1878. — Cf. ib. le 1. d. i tsinṛrè, chenevières à Euseigne.

éi sènèvṛrè, 1. d. à Evolène.

D'une forme dialectale de « chenevière ».

lè ay di siniret, chemin à Hérémence.

i sanèrètə, 1. d. à Ayent: Senerettes, 1906, 21. Diminutif du précédent.

ó plan dé sèvas, 1. d. de la montagne de Pragras, à Evolène. De tsavā, « cheval» (A. L., 269, et Zimmerli).

ei sèvalịch, prés à Evolène: Sevaliss, Scevaliss, Schevaliss, 1878, 1850.

en luè sèvali, 1. d. de la montagne de la Meina, à Evolène. a la sèvalir, 1. d. de la montagne de Châté,) à Evolène a la savalir, 1. d. de la montagne de Cotter, (cf. p. 53). Probablement d'un ancien nom de famille, correspondant à ceux de Chevalley (Vaud et Saint-Maurice), Chevallay (PortValais) ou Chevalier. Un Perrodus Cheualer ou Cheualeir est mentionné en 1352, 1367-68, 1398, à Bramois (M. R., XXXIII, pp. 64 et 318; Zimmerli, III, p. 28).

i sirijoulè (ou chijiroulè, d'après M. François-Joseph Huber, né en 1812), haut pâturage situé au-dessus de Vercorin: A[lpe de] Zigeroulaz, 1889-91 (S. 487); Sigeroula, 1904, 1880; Sirigeoule, 1850-58.

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