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anglais l'ou consonne articulé dans oui, ouais et fouet; par ā, non seulement un a particulièrement long, mais tout a vélaire, ou « fermé », comme on dit improprement en français. Trois consonnes rares dans nos dialectes ont exigé l'emploi de signes nouveaux. Par n je représente l'n vélaire, notée en allemand par ng dans Nibelungen et les noms de lieu en -ingen; par le À grec l'l vélaire russe et polonaise; par une h barrée la prononciation du ch allemand après a, o, u, dans bach, hoch, suchen ou kuchen.

S+P>f

Gilliéron, Petit Atlas: vespam, spinam.

Le même, Romania, XXV, pp. 429, 436 et 437.
Zimmerli: sponsum (VII), spinam, vespam (XV).
Lavallaz, § 235.

Atlas linguistique, cartes 471, 474B, 476, 477, 483, 493, 672, 1238, 1553, 1711.

L'f, presque constante dans tous ces exemples, est encore attestée, grâce aux enquêtes de M. Jeanjaquet, à Miège et Venthône, dans les mots spina et vespa; à Hérémence, Saint-Martin, Evolène, Grimentz, Painsec, Ayer, Saint-Luc, Chandolin et Chalais, dans la formule de salutation bonum vesperum, « bonsoir ». L'enquête sur les noms de lieu me fournit deux autres exemples du changement de sp en ƒ dans le corps d'un mot :

B. lat. raspa, « râpe»: rafa, « mauvais terrain »>, à Randogne; 1. d. i rafè, à Saint-Jean et Ayer.

Raspille (la), torrent formant limite entre les communes de Sierre et de Sarquène, les districts de Sierre et de Louèche (S. 482): aqua que dicitur Raspilly, 1299 (M. R., XXX, P. 535); li rafṛlyǝ (Veyras). - Lieux dits en la rafika (Anniviards), all. rāfili, à Sierre; en rafṛlyi, à Miège, en rafi̟lyi, à Mollens, a la rafilyè, à Lens; räfilyè, à Sarquène, rafilyi,

à Louèche.

i fachon, prés à Ayer.

De pachon ou passon (Bridel), « petit échalas, piquet, jalon » ? La comparaison avec le 1. d. i plan pachọn, à Saint-Jean, rend cette étymologie douteuse.

i falèta, prés à Ayent: Falettes, 1906, 25.

De palèta, « palette » (Vissoie). Cf. les lieux dits i palètè, à Montana, et Palettes, all. palètè, à Bramois.

i falouk, 1. d. à Ayer: Falouc, 1902, 1873, 1859; Faluc, 1873, 1859.

i falous, prés à Chermignon: Phalux, 1856.

De paludem « marais ». Cf. le 1. d. a la palaup, à Montana, et la place de la Palud, à Lausanne.

i far, prés à Luc: y Fards, 1880; Pfards, 1863, 1851. De par, « parc à bestiaux ».

Dans le 1. d. farchonk, pâturage de la montagne de Varonne (Varneralp), je crois pouvoir reconnaître le diminutif fréquent partson1. La forme romane en farchon, que j'ai recueillie de la. bouche d'un pâtre de Venthône, peut être influencée par l'allemand.

u făzèr, 1. d. à Arbaz: Fahier, 1908, 31, 32.

De pascuarium, « pâquier » (Bull., X, p. 21). Cf. les lieux dits au pazer, à Montana, au payer dau bis, à Icogne.

ī fèjèlis, prés à Ayer: Fégeris, 1902, 1873, 1859. i fèjèrį, champs à Vercorin: Fegeri, 1904; Fegery, 1880. Cf. le 1. d. au pèjərik, à Ayer, identique à l'afr. peseril, << champ où l'on a récolté des pois » (Romania, XXXVII, pp. 439 ss.). La prononciation fèjèlis résulte sans doute d'une métathèse.

i fourta, 1. d. à Ayent.

De porta, porte», prononcé parta à Lens, Montana et. Ayent.

1 Lieux-dits à Grimentz, Mollens, Randogne, Ayent, Finhaut, Dorénaz et Lavey (au Parchon, 1816).

ei fră dǝ la zó, 1. d. à Evolène : Fra et Pra de la Zau, 1878; Pra de la saur, 1850.

ei mayen dei frã də lãch, 1. d. de la même commune. Cf. le 1. d. prādèlachè, à Albinen: Pradalaschi et Pradalasche,

1881.

dèjò lè frã, l. d. à Grimentz: Dèjolefras, 1878; Dèjolefra, 1878, 1863, 1851; Sous les fras, 1863.

i fra kamna, forêt à Grimentz.

i frās, hameau de Saint-Jean: Frasse, 1889-91 (S. 487); y Frasse et Fras, 1878, 1863, 1858, Pras, 1863, 1858, dans les registres du cadastre; Sacellum d'ys Pras, 1881, d'Ys Fras, 1861, in Pras vulgo Fras, 1820, in Pras seu Fras, 1809, ys Pras (var. in prass), 1764, de Sacello deys pras, 1687, dans les actes de visite épiscopale conservés aux archives de la paroisse d'Anniviers.

en chò lè frãs, champs à Chermignon: Salophrasses, 1856. u fró, 1. d. de la Combe d'Arbaz.

frānòvé, 1. d. à Albinen: Franowe, 1881.

Cf. les lieux dits èm prānòvé̟, à Nax, en prã nòvé̟ (Pré Nouveau), à Arzierle-Muids (Vaud).

De prã ou pró, « pré ».

ó plan dé fréilach, pâturage de la montagne d'Arzinol, à

Evolène.

Dérivé de pratellum (cf. fris), par le suffixe -aceus. Cf. le 1. d. ó préilèt, autre montagne d'Evolène.

frèviri, 1. d. à Albinen: Frewire, 1881.

Cf. les lieux dits en la prèvèiri, à Evolène, ī prā prèvṛrò, à Saint-Jean, Praz Preveyros, Praz Prévire, etc. (Jaccard, p. 365), de presbyterum, afr. prouvoire.

i frīs, prés et champs d'Ayent limitrophes des pris de Grimisuat (p. 51): Frisse, 1906, 4, 7.

De *prat-ellum, diminutif de pratum, it. pratello, afr. prael, d'où « préau ».

i fujès, mayens à Ayent: Fugesses, 1906, 47.

Dérivé de puteus, « puits », par le suffixe -olus ou le suffixe -ittus (Gauchat)?

Dans quelques cas il y a doute si l'on est en présence d'une ƒ primitive ou d'un p modifié par sa liaison avec s finale. Je suis enclin à reconnaître le mot « pont » plutôt que le mot << fond », au pluriel, dans les lieux dits 7 fons et prā dī fò·n, situés dans la commune de Chandolin, au bord d'un torrent, le second tout près d'un pont. Il y a dans la même commune un 1. d. i pons.

S+ Pl

Aucun exemple à moi connu dans le corps d'un mot. En liaison, sp se continue par ƒ, aussi bien avant / qu'avant r ou les voyelles, à Hérémence, Saint-Martin, Evolène, Chalais, Randogne, Chermignon, Sarquène, Varonne et Albinen. Mais, ƒ ayant été changée avant / en h, ħ ou %, à Grimentz, SaintJean, Painsec, Vissoie, Ayer, Ayent et Arbaz, l'ancien groupe sp a subi les mêmes vicissitudes. A Lens, la prononciation du nom de lieu i zlyannte est en désaccord flagrant avec les données fournies par MM. Edmont et Jeanjaquet concernant le groupe fl; mais y remplace également ƒ avant / dans le lieu dit èm pra xlyauren, où l'on ne saurait hésiter à reconnaître le participe florentem ou le nom de baptême Florent. Entre les différentes enquêtes il y a, d'ailleurs, quelque divergence dans la perception de la consonne qui a succcédé avant 7 à l'ƒ latine.

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Zimmerli flamma, flancum, conflare (XII).

:

Atlas linguistique: enfle (462), flamme (579), fleurs (582), fleurir (583), gonfler (654 B), ronfler (1164), souffler (1249). Evolène: flanma, flan, gonfla (Z.); enfla, floouch (E.).

Grimentz. M. Jeanjaquet, en 1899, avait noté zlanma, chola (il « souffle »), xloou (« fleur »); mais, dans une enquête postérieure faite en commun par lui et M. Gauchat, le premier a noté lanma et le second hlanma.

Painsec: zlanma, plan, gonɣlā (Z.); mais olyou (J.). — La prononciation hl, que j'ai notée dans les noms de lieu, m'a été récemment confirmée par le correspondant du Glossaire des patois, qui a également renseigné par écrit M. Zimmerli et verbalement M. Jeanjaquet. Elle est sans doute en corrélation avec la prononciation vélaire qu'on donne à l'ancienne mouillée dans les patois d'Anniviers.

Vissoie enħla, hlanma, hla, hlaurik, ronħla, choħla (E.). Lens: enfla, flyanma, flærik, ronflya, choflya (E.); flyour (E. et J.).

Ayent: zlanma, xlen, gonɣla (Z.).

Ajoutez le nom de famille Florey, prononcé florei, à Randogne; hlòré, à Saint-Jean et Ayer.

ei flacha, lieux dits à Saint-Martin.

la bis dei flach, canal d'irrigation traversant une partie du territoire de cette commune: aqueductum deys plasses, 1558 (Heusler, Rechtsquellen des Kantons Wallis, no 360, art. 10, P. 345).

i flachè, 1. d. à Chalais.

i flyacha, prés et habitations à Chermignon: Flaches, 1867; ys Phlaches, 1859.

i ħlachè ou lachè, 1. d. à Grimentz; y Flaches, 1908, 19; Hlache, 1878, 1863; Flasse, 1863, 1851.

i ħlachè, hameau de Zinal, commune d'Ayer: Flache, 1902; y flaches, 1873.

u hlach, prés à Arbaz : y ou u Hlache, 1879; Flache 1875; y Place, 1851.

i zlacha, 1. d. à Ayent: Flaches, 1906, 40.

flache, 1. d. à Albinen: Flaschen, 1881.

De plache ou plyachə (Z.), « place ».

ei et i flachètè, lieux dits à Saint-Martin, Evolène et Chalais.

u plyachèta, forêt à Arbaz : Flachette et Hlachette, 1883.

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