Page images
PDF
EPUB

rême & des Difcours fur les principaux Myfteres.

PACHACAMAC, nom que les Idolâtres du Pérou donnoient au Souverain Etre qu'ils adoroient avec le Soleil. Le principal Temple de cette fauffe Divinité étoit dans une vallée, à quatre lieues de Lima, & avoit été fondé par les Incas ou empereurs du Pérou. Ils lui offroient ce qu'ils avoient de plus précieux, & ils avoient pour lui une fi grande vénération, qu'ils n'ofoient le regarder. Les rois mêmes & les prêtres entroient à reculons dans fon Temple, ayant toujours le dos tourné à l'autel, & en fortoient fans fe retourner. Les ruines de ce Temple témoignent encore aujourd'hui la magnificence de fa ftructure & de fa grandeur prodigieufe. Les Péruviens y avoient mis plufieurs Idoles. PACHECO, gentilhomme Portugais, l'un des affaffins d'Inès de Caftro. Voyez INÈS.

PACHECO, (Jean de) marquis de Villena, grand-maître de l'ordre de Saint-Jacques, devint le favori de Henri IV, roi de Caftille, avec lequel il avoit été élevé. Son autorité fut fi grande, qu'il difpofa prefque de tout au-dedans & au-dehors du royaume. Ce perfide miniftre paya fon fouverain d'ingratitude. Louis XI, roi de France, trouva le fecret de le corrompre moyennant une penfion de 12000 écus. Il le fit confentir, en 1463, à plufieurs articles préjudiciables à Ton maître au fujet de la Catalogne. Henri IV, inftruit de cette prévarication, lui en fit des reproches; mais Pacheco, au lieu de reconnoître fa taute, chercha à se venger du monarque fon bienfaiteur. Il voulut le faire enlever de fon palais, pour mettre fur le trône le prince Alphonfe, frere de ce roi, fous prétexte que celui-ci étoit impuifiant, Alphonse fut en effet pro

clamé roi de Caftille, en 1465, par les foins de Pacheco, après avoir déclaré, avec des cérémonies injurieufes, Henri déchu de la couronne. Cependant le nouveau roi mourut peu de temps après, & le bruit courut que Villena lui avoit ôté la vie par le poifon, après lui avoir procuré le trône. Quoi qu'il en foit, après cette mort précipitée, le miniftre turbulent se réconcilia avec fon légitime fouverain, & n'eut que plus d'afcendant fur ce trop foible monarque. Il profita de fon crédit, pour fe faire remettre, par rufe ou par force, des villes, des châteaux & d'autres places. Ce fut au milieu de ces injuftices criantes, qu'il mourut d'un abfcès dans le gofier, en 1473. Ce qui eft étonnant, c'eft que Henri IV, qui avoit eu tant à fe plaindre de ce monfire de perfidie, le regretta beaucoup, & le fit enterrer avec autant de pompe, que s'il avoit honoré le miniftere par les plus grandes vertus.

PACHOME, Voyez PACOME... & de même PACORUS.

PACHYMERE, (George) naquit à Nicée, & fe diftingua de bonne heure par fes talens. Michel Paléologue l'emmena avec lui à Conftantinople, lorfqu'il reprit certe ville fur les François. Il parvint aux premieres dignités de l'Eglife & de l'Etat, & mourut vers 1310. Nous avons de lui une Hiftoire d'Orient, qui commence à l'an 1308. Cet ouvrage eft estimable. L'historien a été non - feulement témoin des affaires dont il parle, mais même il y a eu très-grande part. Son ftyle est à la vérité obfcur, pefant & chargé de digreflions; mais il eft plus fincere que les autres historiens Grecs. Son ouvrage remplit d'ailleurs la fuite de 1 Hiftoire Byzantine, qui étoit interrompue depuis le temps où Nicetas & Acro

polite finiffent, jufqu'à celui où Cantacuzene commence. Le P. Pouffines, Jefuite, le donna au public en 1666 & 1669, à Rome, in-fol., avec une traduction latine & de favantes notes. Le préfident Confin l'a auffi traduit en françois. L'édition du P. Pouffines eft quelquefois reliée en 2 vol., dont le 1er contient ce que fit Michel Paléologue avant qu'il fût fur le trône & après qu'il y fut monté, & le 2, ce que At Andronic-le-Vieux. On attribue encore à Pachymere une Paraphrafe des Ouvrages de Saint Denys l'Aréopagite. Le P. Cordier l'a inférée, avec les Scolies de Saint Maxime, dans l'édition qu'il a donnée de Saint Denys. On trouve dans le recueil d'Allatius, (Rome, 1651 & 1659, 2 vol. in-4°,) un Traité fur la Proceffion du Saint-Efprit, de Pachymere.

à Florence, 1489, in-4, édition très-rare, réimprimée à Boulogne, 1523, in-8°; & avec fes autres Ouvrages, à Parme, 1691, in-4°. On a retranché les vers licencieux dans cette derniere édition. La maladie vénérienne paroît fi bien décrite dans fes Poéfies, qu'on croiroit que ce poifon avoit infecté l'Europe avant le voyage de Christophe Colomb en Amérique, en 1493, puifque notre auteur en fait mention dans un ouvrage imprimé en 1489. L'opinion de ceux qui regardent l'introduction de cette maladie comme une épidémie qui régna dans ce temps-là, n'eft donc point à rejeter.

PACIUS, (Jules) chevalier de Saint-Marc, philofophe, né à Vicence en 1550, compofa un Traité d'Arithmétique dès l'âge de 13 ans Son humeur inconftante & des tracafferies que lui fufcita fon évêque, l'ayant tiré de fa patrie, il alla enfeigner le Droit en Suiffe, en Allemagne, en Hongrie. Pacius vint enfuite en France, & il y profeffa à Sedan, à Nîmes, à Montpellier, à Aix & à Valence, avec tant de réputation, qu'on lui offrit des chaires de droit à Leyde,

PACIEN, (S.) évêque de Barcelone, floriffoit fous le regne de Valens. Il mourut vers l'an 390, fous celui de Théodofe, après avoir gouverné faintement fon troupeau, & s'être diftingué par fes vertus, fon favoir & fon éloquence. Il nous refte de lui: 1. Trois Lettres au Donatifte Sempronien, dans la 1re defquelles on trouve ces paro- à les fi connues: CHRETIEN eft mon nom, & CATHOLIQUE mon furnom. II. Une Exhortation à la Pénitence. III. Un Difcours fur le Baptême. Son latin eft pur & élégant, fes raifonnemens juftes, fes penfées nobles. L'auteur fait à la fois infpirer la vertu & détourner du vice. Ses Ouvrages ont été mis au jour par Jean du Tillet, à Paris, en 1538, in-4°. PACIFICATEURS, Voyez

COUGHEM.

PACIFICUS MAXIMUS, né à Afcoli d'une famille noble, l'an 1400, vécut un fiecle. Ses Poéfies latines ont été imprimées fous le titre de Hecatelegium, fivè Elegia, &c.

Pife & à Padoue. Il préféra cette derniere ville; &, après y avoir enfeigné quelque temps avec un fuc⭑ cès qui lui mérita le collier de Saint-Marc, il revint à Valence, où il mourut en 1635, à 85 ans. Un de fes amis fit ce diftique:

Itala dat cunas tellus, Germanica famam,

Gallica jus civis : dic mihi qua patr'a?

Il vit le jour fous le ciel d'Hefpérie, Dut aux Germains l'eclat de fes talens ;

La France l'adopta pour un de fes

enfans:

Germain-Franc-Italien, quelle eft donc fa patrie?

On a de lui un grand nombre d'ouvrages de Droit. Les principaux font: I. De Contractibus, à Lyon, 1606, in-fol. II. Synopfis Juris, ibid. 1616, in- fol. III. De Jure Maris Adriatici, à Francfort, 1669, in-8°. IV. In Decretales Libri V, in-8°. V. Corpus Juris civilis, à Geneve, 1580, in-fol. VI. Ariftotelis organum, Francfort, 1598, in-8°. C'eft une traduction fidelle de la Logique d'Ariftote. Huet parle avantageufement de lui dans fon Traité De claris interpretibus... Pacius étoit un Proteftant zélé; Peirese, qui avoit été fon difciple, tenta en vain de le ramener à la religion Catholique; mais il y rentra avant que de mourir. PACOME, (S.) né dans la haute Thébaïde, de parens idolâtres, porta les armes dès l'âge de 20 ans. Les vertus des Chrétiens le toucherent, & dès que la guerre fut finie, il reçut le Baptême. Il y avoit alors dans la Thébaïde un faint Solitaire, nommé Palémon; il fe mit fous fa difcipline. Le difciple fit des progrès fi rapides dans la vertu fous cet excellent maître, qu'il devint luimême chef du monaftere de Tabene fur le bord du Nil. Ses auftérités & fes lumieres fe répandirent au loin; les folitaires accoururent en grand nombre. La haute Thébaïde fut bientôt peuplée de monasteres, qui reconnurent ce faint homme pour leur fondateur. Ses difciples étoient difperfés dans différentes maifons, compofées de 30 à 40 moines. Il falloit autant de maifons pour former un monaftere, de façon que chaque monastere comprenoit depuis 12 jufqu'à 1600 cénobites. Ils s'affembloient, tous les dimanches, dans l'Oratoire commun de tous les monafteres. Chaque monaftere avoit un abbé, chaque maifon un fupérieur, & chaque dizaine de moines un doyen,

Tous ces différens membres reconnoiffoient un même chef, & s'affembloient avec lui pour célébrer la fête de Pâques ; quelquefois jufqu'au nombre de 5000. La foeur de S. Pacôme, touchée des exemples de fon frere, fonda elle-même un monaftere de filles, de l'autre côté du Nil, gouverné par la regle que fon frere avoit donnée à fes moines. Le faint Solitaire, affligé d'un mal contagieux qui avoit défolé fon monaftere, mourut le 3 Mai 348. Nous avons de lui : Í. Une Regle, qu'on trouve dans fa Vie. II. Onze Lettres, imprimées dans le Recueil de Benoît d'Aniane. Un ancien auteur Grec écrivit la Vie de cet illuftre patriarche; Denys le Petit la traduifit en latin, & Arnauld d'Andilly l'a mife en François. On la trouve parmi celles des Peres du Défert.

PACONIUS, ( Agrippinus) fénateur Romain, enveloppé fous Néron dans la difgrace de Soranus & de Thrabea, étoit un philofophe Stoïcien, qui avoit toutes les vertus de fa fecte. Lorfqu'on lui eut annoncé que le fénat l'avoit banni d'Italie & qu'on lui avoit laiffé fes biens: Allons, dit-il froidement, allons dîner à Aricia... Tibere avoit fait mourir fon pere Marcus PACONIUS, parce qu'il avoit déplu à un nain dont ce prince bateleur fe fervoit dans fes divertiffemens.

PACORI, (Ambroife) né de parens obfcurs à Ceaucé dans le bas Maine, devint principal du college de cette ville. Un de fes écoliers, ayant tenté de l'empoifonner en mettant du vert-de-gris dans fa foupe, il quitta cet emploi & fe retira en Anjou. Peu de temps après, Coiflin, évêque d'Orléans, le chargea de fon petit Séminaire de Meun. Pendant 18 ans qu'il eut la conduite de ce Séminaire, il procura au diocese d'Or

léans l'établiffement d'un grand nombre d'écoles pour l'éducation des jeunes clercs. Après la mort du cardinal de Coiflin, il fut obligé de fortir du diocefe. Il vint alors à Paris, où il paffa tout le refte de fa vie dans la retraite. Il y mourut en 1730, à près de 80 ans. La pureté de fes moeurs donnoit beaucoup de luftre à fes talens. La haute idée qu'il avoit de l'augufte caractere de prêtre, ne lui permit pas de recevoir le facerdoce, quoiqu'il eût été élevé au diaconat. On a de lui un grand nombre de Livres de piété. Les principaux font: I. Avis falutaires aux Peres & aux Meres pour bien élever leurs Enfans, in-12. II. Entretiens fur la fanctification des Dimanches & des Fêtes. III. Regles Chrétiennes pour faire faintement toutes fes actions. IV. Journée Chrétienne, V. Les Regrets de l'abus du Pater. VI. Penfées Chrétiennes. VII. Une Edition, augmentée des Hiftoires choifis: livre utile & agréable à la jeuneffe, pour laquelle l'abbé Génevaux, prêtre du collège de Fortet, l'avoit rédigé. VIII. Une nouvelle Edition des Epitres & Evangiles, en quatre vol. in-12. Ces ouvrages eurent beaucoup de cours dans un certain parti, quoique écrits d'un ftyle pefant & prolixe..

PACORUS, fils d'Orodes, roi des Parthes, neveu de Mithridate, le fignala par la défaite de Craffus, dont il tailla l'armée en pieces, lan 53 avant J. C. Il prit le parti de Pompée, & fe déclara pour les meurtriers de Céfar. Après avoir ravagé, la Syrie & la Judée, Ventidius marcha contre lui, & lui ôta la victoire & la vie, l'an 39 avant J. C... Il ne faut pas le confondre avec PACORUS roi des Parthes, & ami de Décébale, roi des Daces. Il mourut l'an 107 de J. C.

PACTYAS, fut chargé de la

garde des tréfors de Créfus, après la deftruction du royaume de Lydie. Cet emploi, qui devoit faire fon bonheur, ne contribua qu'à le perdre: il crut pouvoir fe fervir des richeffes qu'on lui avoit confiées, pour fe rendre indépendant. Il attira à lui par fes largeffes beaucoup de vagabonds, ou de gens qui haïffoient la domination des Perfes. On le vit bientôt à la tête d'un parti confidérable, auquel rien ne manquoit qu'un bon chef. Patyas ayant affiégé en vain la citadelle de Sardes, prit honteufement la fuite, dès qu'il apprit que Mazares, l'un des généraux de Cyrus, approchoit. Il erra enfuite de ville en ville, jufqu'à 'ce les infulaires de Chio le livrerent aux Perfes.

que

PACUVIUS, (Marcus) fils d'une foeur du poëte Ennius, fe diftingua dans la poéfie & dans la peinture. Il publia des Satires & diverfes pieces de théâtre, dont la plus applaudie fut celle d'Orefte. Son ftyle n'a ni élégance ni pureté. Il nous refte de lui quelques fragmens, qu'on trouve dans le Corpus Poetarum Latinorum de Maittaire. Ce poëte étoit né à Brindes, & il mourut à Tarente, âgé de plus de 90 ans, l'an 154 avant J. C. Voy.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

III. Un Traité De lapfu Hebrai corum Interpretum, & d'autres ouvrages.

PADOUAN, (Louis LÉON, furnommé le) peintre, natif de Padoue, mort âgé de 75 ans, fous le pontificat de Paul V, fe confacra au portrait, genre dans lequel il a excellé. Il a auffi gravé, fur l'acier & fur l'argent, des Médailles fort recherchées des curieux connoiffeurs. On a gravé d'après lui. Il eut un fils, qui fe faifoit pareillement appeler le Padouan, quoique né à Rome, où il mourut âgé de 52 ans. On confond fouvent les ouvrages du pere & du fils, qui font dans le même goût & dans le même genre.

PÆTUS, Voyez ARRIE.

[ocr errors]
[ocr errors]

pape. Voici quelques-uns de fes raifonnemens, tels que Fleury les rapporte. "Comme Jefus Chrift eft feul pontife, roi & feigneur de tout, ainfi il a fur la terre un feul vicaire-général pour toutes » chofes. Jefus-Chrift, (ajoute-t-il, ) » établiffant Pierre fon vicaire, n'a » pas partagé la puiffance qu'il » avoit; mais il faut entendre qu'il

[ocr errors]
[ocr errors]

la lui a donnée pleinement, com» me il l'avoit lui-même... Le pape (continue-t-il ) n'eft pas vicaire » d'un pur homme, mais de Dieu : Or toute la terre eft au Seigneur, avec ce qui la remplit donc tout, eft auffi au pape. Les empereurs païens n'ont jamais poffede l'empire justement; car celui qui; » loin d'être foumis à Dieu, lui PAETZ, ou PAATZ, ( Adrien eft contraire par l'idolâtrie ou » l'héréfie, ne peut rien pofféder de) Pacaus Hollandois fonda juftement fous lui. Aucun eml'école de Roterdam en faveur de Juricu & de Bayle. Il avoit beau» pereur n'a exercé légitinfèment » le droit du glaive, s'il ne l'a coup de talens pour les négociations, dont il donna des preu, cipalement depuis que Jefus-Chrift » reçu de l'Eglife Romaine, prinves dans fon ambassade d'Espagne. „ a donné à S. Pierre l'une & l'autre Il mourut en 1685, à 55 ans. On a de lui une Lettre, qui parut en 1685, fur les derniers troubles d'Angleterre, où il eft parlé de la tolérance de ceux qui ne fuivent pas la Religion dominante. On trouve auffi plufieurs de fes Lettres dans le Recueil intitulé: Præftantium ac eruditorum Epiftola, Amfterdam, 1704, in-fol. Paetz avoit le caractere doux & l'efprit conciliant.i

- I. PAEZ, (François-Alvar) théologien Portugais, fe fit Cordelier en 1304, & devint péni

puiffance. Car il lui a dit: Je te "donnerai les Clefs du Royaume des Cieux; non pas la Clef, mais les Clefs l'une pour le fpirituel s'enfuivroit de ces propofitions, Pautre pour le temporel. mais tous les rois & tous les prinque, non-feulement les empereurs ces, font vaffaux du pape. II. Une Somme de Théologie, III. L'Apologie de Jean XXII, Ulm, 1474; Lyon, 1517; Venife, 1560, in-fol. Ce favant évêque mourut à Séville le 8 Mai 1352. I H

tencier du pape Jean XXII. Ce coup d'érudition not a beaut

pontife lui donna l'évêché de Coron, puis celui de Sylves, & la qualité de nonce en Portugal. On de lui: I. Un fameux Traité De planetu Ecclefiæ, où il foutient avec une chaleur outrée les opinions des Ultramontains fur l'autorité du

fmuant.

un efprit in

II. PAEZ, (Balthafar )'docteur en théologie, de l'ordre de la Trinité, natif de Lisbonne, mort dans fa patrie en 1638, étoit pieux & favant. On a de lui des Sermons & des Commentaires fur l'Epître de

« PreviousContinue »