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fils du pair de France Vincens de Mauléon, marquis de Causans, et petit-fils du lieutenant général député aux États généraux;

la baronne Lemot, veuve du statuaire;

en 1863-1864, le marquis et la marquise de Forget;

de 1867 à 1869, Louis de Loménie, professeur au Collège de France et membre de l'Institut. Né en 1815, descendant des Loménie du xvi° siècle, il commença par publier sous le psudonyme de Un homme de rien une série d'études biographiques qui eurent un grand succès de 1840 à 1845. Nommé ensuite professeur au Collège de France, d'abord comme suppléant, puis titulaire en 1864, il fut élu le 30 décembre 1871 membre de l'Académie française en remplacement de Mérimée. Il a publié de remarquables ouvrages historiques sur la comtesse de Rochefort, les Mirabeau, Beaumarchais et son temps, etc. Une intéressante lettre autographe de lui, datée du 12 juillet 1867, nous confirme son adresse rue du Cherche-Midi 36 (1).

A la même époque, M. de Guerny conseiller référendaire à la Cour des comptes, occupait jusqu'en 1877 l'appartement du premier étage;

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puis Alfred Michiels, littérateur, critique d'art, né en 1813, mort en 1892, qui a publié de nombreux ouvrages sur la peinture flamande, sur les Van Dyck, Rubens et autres. Très voyageur et très répandu dans le monde littéraire et artistique, nous avons de lui plusieurs lettres autographes confirmant l'adresse de sa demeure;

William Priestley professeur de mathématiques, dont la veuve habitait encore en 1877 un appartement au rezde-chaussée dans le bâtiment entre cour et jardin.

(1) Coll. pers.

de 1875 à 1890, Eugène Charpentier artiste-peintre de talent. Né à Paris en 1811, fils et petit-fils d'artistes, il fut l'élève de Gérard et de Léon Cogniet, obtint une médaille en 1841 avec rappel en 1857, et fut décoré en 1880. Fixé à Versailles pendant trente ans environ, il fut professeur au lycée de cette ville, et s'y livra spécialement à la peinture militaire. Il a fait à cette époque un grand nombre de compositions importantes qui ont trouvé place dans divers Musées et collections. C'était un excellent homme et un habile artiste, très consciencieux, connaissant à fond les détails de la vie militaire, et dont les tableaux sont des documents historiques précieux en même temps que d'intéressantes œuvres d'art. Quittant Versailles en 1875, il vint demeurer rue du ChercheMidi, 36, où il est mort en 1890.

A la même époque, habitait là aussi le docteur Maisonneuve, médecin éminent et réputé.

Depuis la mort de M. Charles de Liborel en 1851, la propriété resta indivise pendant quarante-trois ans entre les nombreux représentants de la même famille où se rencontraient beaucoup de noms connus et honorés dans la magistrature, comme les Desjardins, Perrot de Chezelles, De Sèze, Du Teil, de Bastard, de la Tombelle, Lascoux, de Maleville. Ce ne fut qu'en 1894 que ces co-propriétaires, qui se trouvaient alors au nombre de quinze, se décidèrent à une licitation. Le 28 juin, la maison fut adjugée, moyennant 250.000 francs en sus des frais s'élevant à 18.325 francs, à M. Hippolyte-Alexandre Charles, artiste peintre, demeurant rue du Dragon.

En 1906, à la veille de l'expropriation nécessitée par le percement du boulevard Raspail, on mentionnait parmi les habitants :

Mme de Bastard, née Marie de Maleville;

- la comtesse Paul Bruyère,

le baron de Mézières;

M. Dainville, artiste-peintre;

M. de Sèze, docteur en droit;

M. Hardy-Alan, marchand de couleurs et toiles pour la peinture, locataire d'une des boutiques depuis 1867. Et le propriétaire lui-même, M. Charles, artiste-peintre dessinateur, qui, comme nous l'avons dit, a continué d'occuper encore actuellement le petit corps de bâtiment resté seul debout et donnant maintenant sur le boulevard Raspail.

No 38 (anciennement n° 61-64, 277-281, et 36).

Thibault et Nicolas Darguin. - Léonard Laudouin. Priou. Brunier. Madame de Combé. Le Bon Pasteur.- Madame de Gesne. - Magasins et manutention. Prison militaire.

Ici le boulevard Raspail cesse; la sombre et laide bâtisse de la Prison militaire apparaît intacte formant l'encoignure peu aimable de la grande et belle voie nouvelle.

Mêmes origines qu'aux n° 32, 34 et 36. Puis les anciens cueillerets et documents de 1628 à 1689, nous indiquent qu'il y avait là trois ou quatre maisons avec jardins appartenant à Thibault et Nicolas Darguin et à Jean Langelé, que l'une d'elles avait pour enseigne : la Porte Saint-Louis, puis, qu'une autre appartenait à ce maître-maçon Léonard Laudouin rencontré déjà en 1689 au n° 26, enfin qu'une dernière s'y trouvait en la posses

sion du sieur Priou barbier-chirurgien. Mais la délimitation en est assez vague.

Par contrat du 28 avril 1689, passé devant Caillet et Carnot notaires, Léonard Laudouin vend sa maison, moyennant 15.000 livres, à Messire Pierre Dugué de Méridon (1). Observons en passant qu'il y a lieu de penser que le produit de cette vente dut servir à payer l'acquisition faite le 14 mai suivant par Laudouin de la propriété de la veuve Mareschal. D'autre part, il était mentionné dans l'acte du 28 avril que la maison vendue était, par ordre du roi, déjà occupée par les Filles du Bon Pasteur, et l'on verra que cette occupation remontait au moins au commencement de 1688.

Quelle était cette communauté nouvelle si favorisée par le roi? - Elle venait d'être fondée à Paris par une. femme aux allures étranges mais d'une vertu héroïque, appelée Marie de Cys, veuve d'Adrien de Combé. Née à Leyde, en Hollande, de parents protestants, elle fut mariée par eux à dix-neuf ans à un sieur de Combé si brutal et grossier qu'après dix-huit mois de vie commune, elle demanda et obtint sa séparation. M. de Combé, mourut d'ailleurs dans l'année, et cette jeune femme se trouva veuve à vingt et un ans. Elle avait une sœur mariée qui l'emmena en France où, à la suite d'une grave maladie, elle se convertit à la religion catholique, et se livra avec une ardeur extrême à la pratique de la charité, visitant les pauvres et ne reculant devant aucune misère.

Mme de Combé provoquait les moqueries par son langage moitié hollandais moitié en mauvais français; elle imagina en outre un jour de se vêtir d'une « robe de bure longue

(1) Arch. nat. S. 2855.

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