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municipalité du XI arrondissement, se transporta à la maison La Guiche, dont le concierge était Jacques-CharlesRené Couteux.

Les objets provenant des petites écoles se trouvaient dans un hangar, à gauche de la cour, sous scellés; l'agent du domaine fit poser sur la porte principale un tapis vert, ce qui veut dire une affiche de vente, et « s'étant trouvé un nombre suffisant de marchands il commença les enchères.

Quatre poêles, dont un en faïence, cassé, furent vendus 10 livres. Une vieille armoire, 10 livres; trois planches, <«< dont deux servaient à l'arithmétique et l'autre à l'alphabet »>, 2 livres; dix vieux tableaux de dévotion, trois Vierges et cinq Christs en plâtre, des chandeliers, des vases, des croix, des devants d'autel, firent ensemble 9 livres. Ajoutons quatre fauteuils de classe, une pendule, des bancs, la plupart cassés, et un lot de vieilles planches de sapin et de chêne qui montèrent à 21 livres, et nous aurons énuméré tout le matériel scolaire des petites écoles de la rue des Aveugles, dont la vente produisit 70 livres 13 sous, et il n'est pas bien sûr que ce ne soit pas en assignats.

Quant au mobilier du concierge, avec ses vêtements et son pauvre linge, il atteignit 27 livres 9 sous.

Au total le domaine récupéra 98 livres 2 sous. La donnée la plus intéressante de cet inventaire est la présence de quatre poêles et de quatre fauteuils, qui paraissent indiquer que l'école de la rue des Aveugles comportait quatre classes.

Le second document (24-834) est un rapport fait par le citoyen Bourla, architecte adjoint des Domaines au citoyen.

Huguier, receveur des Domaines dans les XI et XII arrondissements, et qui nous indique « l'état des reverbères qui peuvent être au compte de la régie des domaines dans le XI arrondissement ». Il n'y en avait qu'un seul au séminaire Saint-Sulpice, « petit applique entretenu aux frais de M. Hombrusquer, concierge ».

Mais d'autres, très nombreux, étaient situés au Palais de Justice, qui n'est plus maintenant de notre compétence territoriale.

Les reverbères assez nombreux du Marché Saint-Germain étaient entretenus par le citoyen Goulet.

Le troisième document (468.20 et 1893) est le plus intéressant c'est une description de la municipalité du XI® arrondissement en l'an IV, faite par le citoyen Montamant, architecte pour l'administration des domaines, le 27 germinal an IV.

Elle était située dans la maison dite Tersac, rue Mignon et rue du Battoir. Cette maison, comme l'on sait, était l'ancien collège de Grandmont ou de Mignon (1).

Elle avait été complètement rebâtie en 1748 par le sieur Carpentier, architecte, et dès avant la Révolution, était donnée en location et occupée entièrement, y compris la chapelle, par Simon, imprimeur au Parlement (Hurtaut et Magny).

Mais elle appartenait à un ordre religieux, le Collège régulier de Grandmont, et fut pour cette cause saisie avec les biens du clergé en 1792 : elle devint en conséquence propriété nationale, et on y installa la municipalité du XI arrondissement.

(1) Robert Lindet, l'ennemi des Girondins, aurait, d'après Lefeuve, habité l'hôtel Mignon, avant qu'on en fit la mairie du XI arrondissement.

Elle est figurée sur le plan de Turgot et sur ceux de Piganiol de la Force: on la retrouve sur le plan de Maire, et la description que j'ai trouvée au Fonds des Domaines correspond parfaitement à ces diverses figurations.

La cour, ouvrant sur la rue par une porte cochère, encadrée de deux petits pavillons dont celui de droite servait au portier, était entourée de trois corps de bâtiments formant double équerre.

Sur la rue du Battoir était la Chapelle, que le plan de Turgot nous montre surmontée d'un petit clocher mais. en l'an IV on n'en parlait pas. Le corps de logis de ce côté comportait deux étages. Au rez-de-chaussée était une grande pièce servant au prononcé des mariages et divorces (sans doute la chapelle). Au premier était le Bureau de l'État-Civil, et une salle pour les assemblées de familles qui, nous dit l'état des lieux, servait en même temps de dépôt d'effets militaires.

Au second étage, une grande pièce était consacrée à la délivrance des cartes de sûreté, des certificats de résidence, des passe-ports et des cartes de bienfaisance.

Le corps de logis de gauche comprenait seulement un rez-de chaussée qui abritait le corps de garde, et différentes pièces servant au logement du concierge. Dans le bâtiment du fond, qui devait être le principal, nous trouvons au rez-de-chaussée la salle du Tribunal, et celle du Conseil; au premier, la salle de délibérations de la Municipalité. Au deuxième étage étaient le Bureau et l'appartement du commissaire du Directoire exécutif, qui était logé, comme on le voit; au 3 étage était son secrétaire greffier, également logé.

Voilà à quoi se réduisaient les bureaux d'une administration municipale en l'an IV: le local était plus que

suffisant, puisqu'on avait pu, sans peine, loger le commissaire du Directoire et son greffier.

La valeur des bâtiments est estimée 6.000 livres : ils étaient en assez mauvais état le 13 Fructidor an VI, il pleuvait dedans et l'on demandait des réparations.

En Brumaire an XII, la municipalité déménagea et alla s'installer 765, rue du Vieux-Colombier, dans l'immeuble devenu depuis celui de l'Athénée Saint-Germain.

Quant à la maison Mignon elle appartint, en vertu de la loi de Messidor an V, au Prytanée français, qui fut, comme l'on sait, le premier essai de reconstitution d'une Université nouvelle, et auquel on attribua ce qui restait de biens de l'ancienne Université. On avait installé là le dépôt des archives du trésor royal; puis elle fut occupée par l'imprimeur de l'Almanach royal, et aujourd'hui la rue Danton passe sur son emplacement, à peu près à la hauteur de l'Hôtel des Sociétés savantes.

PH. DALLY.

NOTULES

CONGRÈS DES SOCIÉTÉS D'HISTOIRE DE PARIS.

Les séances de ce congrès, organisé sous les auspices des Sociétés suivantes : Société de l'histoire de Paris et de l'Ilede-France; Sociétés historiques des IIIe et IVe arrondissements (La Cité), Ve et XIIIe La Montagne Sainte-Geneviève et ses abords), VI, VII, VIIIe et XVII, IXe et XVIIIe (le VieuxMontmartre), et XVIe (Auteuil-Passy); Société d'iconographie parisienne; Société Jules Cousin ou des Amis de la Bibliothèque de la Ville de Paris, commenceront le mercredi 12 février et se termineront le samedi suivant.

Elles sont ouvertes à tous les membres des sociétés représentées.

En dehors du programme arrêté d'avance et comprenant des questions intéressant l'histoire générale de Paris, il sera fait, par les soins des représentants des sociétés d'arrondissement, des communications sur des points particuliers.

Le congrès songe particulièrement à résoudre la question des archives notariales antérieures à 1789 qui sommeillent inutilisées dans les greniers ou les caves des études parisiennes, alors que, si leur consultation était rendue possible, mainte énigme serait facilement solutionnée.

Rappelons à ce sujet que M. Coyecque, qui a particulièrement étudié cette question, a publié un plan de classement des archives notoriales qui a été distribué par les soins de la Société de Paris et de l'Ile-de-France à toutes les études de Paris et aux principales de la banlieue.

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