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Dieux, et vous rois, leur image,
Le voilà, ce pur hommage
Qu'obtient de nous la bonté.

Il vit, ce roi qui nous aime;
Tout se ranime avec lui.
Au plaisir la douleur même
Daigne sourire aujourd'hui (1).
L'avarice est libérale;

La pauvreté, sa rivale,
Fait des efforts inouïs (2).
L'art s'épuisant en miracles,
De mille nouveaux spectacles
Frappe les yeux de LOUIS.

Quel triomphe! quelle fête !
O le plus doux des vainqueurs,
Ta véritable conquête
Fut la conquête des cœurs.
Du palais à la chaumière,
Comme une vive lumière,
Le bonheur s'est répandu :
Ton peuple est une famille,
.Et ta noblesse une fille

A qui son père est rendu.

(1) Dans l'illumination de Paris, pour la convalescence de Louis XV, on vit ces mots écrits en lettres de feu à la grille d'une prison: Gaudet et ipse dolor.

(2) La même nuit l'on aperçut, au coin d'une rue, un Savoyard, qui, d'une chandelle coupée en quatre, faisait, selon ses moyens, une illumination sur les quatre coins de sa sellette, le seul espace qui fût à lui. Les filles de joie furent trois jours désintéressées. Ces traits expriment naïvement quel esprit animait le peuple.

Il vit, mais c'est pour la gloire;
Et, par un sublime effort,
Il revole à la victoire,

Sortant des bras de la mort.

Tournai, puissante barrière,
D'une attaque meurtrière
Voit l'appareil menaçant.
L'Anglais vole à sa défense;
Mais cette fière espérance
S'évanouit en naissant.

(1) Voltaire.

O toi, mon guide et mon maître,
Poëte illustre (1), après toi
M'est-il permis de paraître
Dans les champs de Fontenoi?
Oui, les hôtes des bocages
Voltigent sous les feuillages

Dont leur nid est entouré,
Quand l'aigle, au-dessus des nues,
Par des routes inconnues,
Fend l'élément azuré.

Tel que du haut des montagnes,
Dans un silence effrayant,
S'avance sur les campagnes
Un nuage foudroyant :
Le murmure du tonnerre
Bientôt annonce à la terre
Le choc des vents en fureur;
Et déja sur les rivages
Que menacent leurs ravages
Se promène la terreur.

Telle à Fontenoi s'avance
La phalange des Anglais.
La mort repose en silence
Dans ses bataillons épais.
De ses flancs, à son passage,
Comme du sein d'un nuage
L'éclair commence à jaillir.
A travers ce feu rapide,
Toute une armée intrépide
Se dispose à l'assaillir.

Pour le combat qui s'apprête,
En les voyant se ranger,
Grand roi, ton fils, à leur tête,
Veut courir même danger.
A ce beau feu qui l'inspire,
D'un sévère et doux empire
Oppose tout le pouvoir.
Et puisse, long-temps encore,
Dans ce prince qu'on adore,
Se prolonger notre espoir.

La colonne, d'un pas ferme,
Traversant nos bataillons,
De la flamme qu'elle enferme
Vomit d'affreux tourbillons.
De cette enceinte mouvante,
Le carnage et l'épouvante
Environnent les remparts.
Sur les ailes de la foudre
La mort vole, et dans la poudre
Nos plus vaillants sont épars.

Vingt légions autour d'elle

Ont eu beau se rallier;

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