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traversaient. Enfin, dernier argument, on ne voit pas, - si un «< chemin de Chevreuse» avait vraiment existé près de Paris, comment ce tronçon minuscule, de 70 mètres de long, en aurait seul conservé le souvenir, alors que nous avons bien d'autres vestiges des vieux chemins de Vanves et de Châtillon.

Donc l'étymologie de la Nomenclature officielle me paraît le résultat d'une méprise. Mais j'ai cru pouvoir maintenir dans ma nouvelle édition du Guide Pratique (page 461) la seconde explication du marquis de Rochegude, supposant l'existence d'un hôtel de Chevreuse et de Rohan-Guéménée. Je crois aujourd'hui qu'elle est aussi erronée que la première (1).

On connaît assez bien les maisons de campagne qui se construisirent au XVIIIe siècle, surtout de 1770 à 1790, le long du Nouveau Cours (2). Or, on n'en voit aucune du nom de Chevreuse. La rue figure sous sa dénomination actuelle sur le plan de Verniquet (1791) et c'est la seule qui existe alors entre la rue d'Enfer et la rue du Mont-Parnasse. Mais, en relisant récemment la première édition du Provincial à Paris, connu sous le nom de son éditeur Watin, en réalité de l'avocat Prévost de Saint-Lucien, j'ai constaté qu'elle existait dès 1787 et qu'elle s'appelait alors rue Chévreuse, nom probable du propriétaire bourgeois qui avait loti le terrain.

T

En attendant qu'on en fournisse la preuve certaine, je pense donc que la dénomination actuelle est une déformation de Verniquet, qui en a d'autres à son actif. MAURICE DUMOLIN.

(1) La correction sera faite sur la nouvelle édition (6o mille) en préparation.

(2) Au XVIIe siècle on ne connaît que l'hôtel Thomé (vers 1660-1665), au 25 boulevard du Montparnasse.

ACTE D'ÉTAT CIVIL

FRANCE (Anatole-François THIBAULT, dit Anatole), Membre de l'Académie française.

Extrait du registre des naissances du

Xe arrondissement de Paris pour l'année 1844.

Acte de naissance du dix-huit avril mil huit cent quarantequatre, à deux heures de l'après-midi. Ce jourd'hui nous a été présenté Anatole-François, du sexe masculin, né avanthier à sept heures du matin, quai Malaquais, 19, fils de sieur François-Noël Thibault, âgé de trente-huit ans, libraire, et de Antoinette Gallas, âgée de trente-deux ans, son épouse, tous deux demeurant quai et n° susdits. Constaté par nous Auguste-Jean-Charles Thierriet, maire du dixième arrondissement de Paris, chevalier de la Légion d'honneur, faisant fonctions d'officier de l'état civil, sur la déclaration dudit sieur François-Noël Thibault, père de l'enfant, en présence du sieur Henri-Joseph-Adolphe Rochas, âgé de vingt-sept ans, rentier, demeurant rue d'Anjou au Marais, 13, et du sieur Jacques Charavay, âgé de trente-quatre ans, rentier, demeurant rue de Lille, 20. Le déclarant et les témoins ont signé avec nous après lecture à eux faite de l'acte.

Signé: THIBAULT FRANÇOIS. ROCHAS. THIERRIET.

CHARAVAY.

(Communiqué par M. Henri MASSON).

BIBLIOGRAPHIE

LEO MOUTON: Le Duc et le Roi d'Epernon, Henri IV, Louis XIII (Perrin).

PAUL JARRY: Le dernier logis de Balzac (Éditions du Sagittaire);

Mis de ROCHEGUDE et M. DUMOLIN: Guide pratique à travers le Vieux-Paris. Nouvelle édition entièrement refondue avec croquis (Ed. Champion).

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Par l'énoncé de ces titres, on peut voir combien a été importante, ces derniers mois, l'activité littéraire de nos collègues. Nous avons signalé précédemment le remarquable ouvrage de M. Léo Mouton sur le duc d'Epernon: Un demi-roi, qui révélait les débuts du favori de Henri III et le suivait dans sa période de prospérité. Le Duc et le Roi est la suite de ce premier volume. On voit d'Epernon vieilli, intriguant toujours et jusqu'au moment où, son énergie disparaissant, il doit demander grâce à Richelieu.

Comme à l'ordinaire, M. Léo Mouton, a su faire ici de l'histoire alerte et vivante, palpitante comme un roman.

Avec des soins infinis notre collègue Paul Jarry a reconstitué l'histoire de la dernière demeure parisienne de Balzac, celle de la rue Balzac, dans le quartier Beaujon. C'était une vieille construction, ancienne dépendance de la Chartreuse que s'était fait contruire, au XVIIIe siècle, le financier Beaujon. Quand Balzac l'acquit elle était en assez pauvre état et il duaccomplir force réparations, car c'est ici qu'il comptait amener celle qu'il aimait depuis si longtemps et qu'il s'apprêt tait enfin à épouser Mm de Hanska.

Hélas! il jouit peu de son acquisition! En 1848, l'hôtel devenu la propriété de Balzac depuis 1846, était encore en réparations. Son propriétaire partait en Pologne pour n'en revenir que marié, fin mai 1850, et décédait peu de semaines. après son retour qui eut lieu en août suivant.

Ici, comme partout, Balzac avait cru faire une spéculation. Cette fois il ne s'était pas trompé, mais ce furent d'autres que lui qui en eurent le bénéfice. Achetée cinquante mille francs, sa propriété était vendue cinq cent mille, en 1878, à Mme Salomon de Rothschild.

On sait le succès obtenu par le Guide pratique du Vieux Paris, du marquis de Rochegude. Cependant ce n'était là qu'une compilation reproduisant sans critique les erreurs des devanciers. Tel quel l'ouvrage connut, cependant, de beaux tirages, car il répondait à un besoin.

Mais voici qu'il reparaît, entièrement refondu par les soins de notre étrudit collègue M. Maurice Dumolin. S'il est toujours de même format et continue utilement à être entoilé de vert, on peut dire qu'intérieurement il est méconnaissable. Car, M. Dumolin utilisant et ses travaux personnels et les si utiles recherches consignées dans les diverses publications éditées par les Sociétés locales d'histoire de Paris, s'est attaché à faire disparaître les erreurs qui foisonnaient et les a remplacées par des indications contrôlées aux meilleures sources.

Ajoutons que cette nouvelle édition est enrichie de plans qui indiquent les itinéraires à suivre pour voir avec soin et facilité tout ce qui reste du Vieux Paris.

Ainsi composé le Guide pratique à travers le Vieux Paris. devient un outil de travail sûr et de haute utilité.

Charles SAUNIER.

COMMISSION DU VIEUX-PARIS.

Samedi, 29 janvier 1921. Adoption d'un vœu de la première sous-commission demandant le classement de la Cour du Dragon parmi les monuments historiques.

Renvoi à l'Administration, avec avis favorable, d'une proposition de M. Mareuse demandant le rétablissement du monument de Descartes qui serait placé non loin de son emplacement ancien, dans l'ancien cloître de Sainte-Geneviève devenu l'une des cours du lycée Henri IV. (On sait qu'un monument lui a été élevé dans l'église Saint-Germaindes-Prés, en 1819, par les soins de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en même temps que ce qui restait de ses cendres y était transporté; quant à l'ancienne inscription française, elle a été déposée à l'École des Beaux-Arts où malheureusement elle a été brisée en partie.)

Samedi, 30 avril. - Rapport de M. Tesson sur les réserves proposées à l'occasion de la démolition d'un hôtel ancien rue Visconti, no 14, dit à tort hôtel de La Rochefoucauld. Intéressant historique, à ce propos, sur l'origine de la rue Visconti, dont le nom, en 1548, était Des Maretz, du nom d'un propriétaire voisin. Jean Cousin y avait une maison. Martin Frété, l'espion et le dénonciateur des réformés, avait son domicile à l'angle septentrional de la rue Visconti et de la rue Bonaparte.

A propos de la grande peinture exécutée par Édouard Detaille, pour la salle du Budget de l'Hôtel-de-Ville de Paris et représentant les Enrôlements volontaires sur le Pont Neuf en 1752, M. Lucien Lambeau signale un anachronisme : le peintre présente les tourelles du Pont-Neuf sans édicules alors qu'en cette époque elles se trouvaient garnies de constructions formant boutiques, dessinées par Soufflot et qui, construites en 1775, ne furent démolies qu'en 1852.

M. Paul Marmottan signale incidemment, conservé dans l'hôtel de Brancas, 6, rue de Tournon, un délicieux petit

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