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II. Ald a batsi, aller à baptême », en qualité de parrain ou de marraine (Vd Odin). Pr. Kan on va à noce L'in cote; | A batzi | Onco pi, quand on va à noces, il en coûte; à un baptême, encore plus (Lien vaud. 1904, 13), donné par Mme Odin sous cette forme: a nòè | On va a sé kò̟đè | A batsi | Onkò mi, à noces, on va à ses frais; à un baptême d'autant plus, c'est-àdire que la responsabilité est encore plus grande dans le dernier cas. Pr. Apri la batsi prå parin, après le baptême, assez [de] parrains (F Broye, cf. la forme donnée sous I, 1). 2. Nan min fé de batzi (Dumur, Voc.), ils n'ont pas fait de repas de baptême, se dit si les parents se sont bornés à l'accomplissement de la cérémonie religieuse. L'han fé on batzi On batzi dé tzein, ils ont fait un repas de baptême de chien (dégoûtant), Rec. Corbaz, p. 171. 3. On bi batzī, un beau cortège de b. (Vd).

Hist. L'emploi comme subst. est secondaire. C'est l'inf. ou le part. p. substantifié, cf. intèrā pour enterrement. Le verbe est tiré du grec ẞantitev, baptiser, répandu par le culte. Le suffixe -iev, lat. pop. idiare est rendu phonétiquement dans les formes baptoier du vieux français, batéja du provençal moderne et notre batèyi. Ce type représente par conséquent la couche la plus ancienne. Il est exclusivement employé dans les cantons du Valais, de Genève et de Berne; traces isolées dans ceux de Vaud et Neuchâtel. Il appartenait autrefois à tout le Midi de la France, voir la carte 1454 B de l'Atlas ling. La forme de Grimentz fait seule difficulté; elle s'explique sans doute par quelque contamination. Quant au type batsi, on pourrait le tirer de *bapticare, mais cette formation n'est pas suffisamment attestée, de sorte qu'il vaut mieux y voir une ancienne adaptation du mot vieux-français baptisier (formation plus savante que baptoier). Il appartient exclusivement aux cantons de Vaud, Fribourg et Neuchâtel. La dérivation proposée est confirmée par l'emploi du mot fr. baptisé pour baptême en fr. pop. et par l'introduction récente de la forme moderne baptiser dans nos patois. « Inviter à un baptisé, il y a

un baptisé à trois heures » (Grangier); « j'assistai hier au baptisé de cet enfant (Péter, Cacol.), cf. Bonhôte, sous baptiser. << Ne laissant guère de festins sans y aller, surtout ès baptisés d'enfants (J. Olivier, Canton de Vaud, t. II, XC, cf. LXXXIX). Bātizi, v. (Vd Ormont-dessus), batazi, v, et s. (Vd Leysin), batiză, v. (V Leytron), batijé, v. (V Liddes), batizi, v. (G Bernex), batizia, v. (B Boncourt). Cf. les emplois de ce mot cités sous batema, 5. Le sens I, 5 existe aussi en provençal mod., cf. Mistral, Trésor : batéja, mettre le prix à une chose qui doit être vendue à l'encan.

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Chanson pop. parodiste souvent reproduite1, voir Bibliogr.. Index. Donnée ici sous la forme notée par M. Cornu, à Epagny

1 En dernière ligne dans le volume Po recafá (Lausanne, Payot, 1910), p. 214.

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(Gruyère). Air dans la Gruyère ill. IV-V, p. 59. Trad.: Le baptême de la grange du dîmeur. I. A la grange du dîmeur, vous le savez bien, refr. II. Ils ont trouvé une fille qui a « le bec si petit. III. Ils ont pris pour compère le notaire Dandin. IV. Ils ont pris pour commère la tante Catin. V. Ils ont porté baptiser dimanche matin. VI. Ils ont fait bonne chère d'un ventre de chien, VII. D'une tête d'âne cuite dans un pot de terre, VIII. D'une grenouille verte fricassée si bien. IX. Mais il y a l'oncle Jacques qui s'est trouvé plein; X. Dans sa poche de gilet il a fait les chiens (vomi); XI. Sur les marches du poêle, par dessus les voisins.

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Coin inférieur d'un tapis de baptême employé à Leysin (Vaud)

depuis une centaine d'années.

TEXTES

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I. Lǝ taboeou.

CONTE POPULAIRE EN PATOIS D'ORSIÈRES (Valais)1.

On dza da faire, na mirè l'avé dè a son boubo kè yé l'alave a la fairè pòr adzǝté on tsavó, è l'avé dè u baubo də məné la bouǝya è də mètrè din l'ètchefo tò sin ky erè də nyè din la barak. Kan la mirè l'è jua via, la baubo l'a atǝló̟ l'ano è l'a fòtu din l'ètchefo tò sin kə l'a tròvó̟ də nyè: li

Le benêt.

Un jour de foire, une mère avait dit à son garçon qu'elle allait à la foire pour acheter un cheval, et elle avait dit au garçon de « mener » la lessive et de mettre dans le cuvier tout ce qu'il y avait de sale (litt. de noir) dans la maison. Quand la mère a été partie, le garçon a attelé l'âne et a mis dans le

1 Recueilli à Orsières en 1896. Les aventures burlesques du garçon simple d'esprit, qui interprète toujours d'une façon stupide les ordres et les recommandations de sa mère, sont un des thèmes populaires traditionnels les plus répandus et se retrouvent presque identiques d'un bout à l'autre de la France. La Suisse romande ne les ignore pas non plus. En dehors de notre version, qui, malgré le peu de talent du conteur, reproduit assez fidèlement les épisodes habituels du récit, on trouvera deux autres rédactions valaisannes dans la collection de M. Jegerlehner, Sagen aus dem Unterwallis (Bâle, 1909), l'une de Salvan: Les tribulations de Tampagnon (p. 30-34), l'autre, très sommaire, de Bourg-Saint-Pierre: Der dumme Sohn (p. 83-84). Nous avons entendu le même conte, avec des variantes, à Evolène. Sous la signature de Pierre d'Antan, le Papillon du 30 septembre 1903, p. 154-155, a aussi publié une version en français populaire vaudois : Le dadou des Ormonts. A comparer également un texte engadinois recueilli par G. Barblan, et intitulé Jaquan Schambocker, dans les Annalas della Societa reto-romantscha, XXIV (1909), p. 287-292.

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