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Pliétou quié d'alla lé por avay cé affron,
Et ce verre moqua per on tau compagnon.
Dité-mé don, messieu, ti per voutra conchense,
60. Ce cén est oun'akchon!

Ce lo souverain dit que cén say oun'akchon,
Pachense!

Ouna veilla, tzi no, eten pré dau mortay *,
Yo fazay quié sémblian dé s'edzauda lé day.
65. Cin qu'on s'en apperçu, ye sor de sa cadzétta
De la pudra, avoué quié vo fa ouna gueliétta*.
Et volien la sedzi, la laissé dchay au fu;
Se bin qui'en folien* et fasén sliau biau dju,
To d'on cou sén vo fa, messieu, ouna voilaye *,
70. Que ma maison risqua d'etré toťémbrasaye.

Plutôt que d'aller là pour avoir cet affront,

Et de se voir ridiculiser par un tel compagnon.
Dites-moi donc, etc.

Un soir (veillée), chez nous, ils étaient près du brasier,
Où il ne faisait que semblant de se chauffer les doigts.
Sans qu'on s'en aperçût, il sort de sa poche

De la poudre, avec quoi il vous fait une « guillette » ;
Et voulant la sécher, il la laisse tomber au feu;

De sorte qu'en badinant et en faisant ces beaux jeux,
Tout d'un coup cela vous fait, messieurs, une [telle] flambée,
Que ma maison risqua d'être tout embrasée.

64. Yo fasai ensemblian

57. stu affron. — Dité lo vai. 63. l'étai pré. dé sé tzaudâ. — 67. tjai. Recueil Corbaz : tjaire [le manuscrit et l'imprimé représentent la même forme: tchyāy, venant directement de cadere, tandis que les patois modernes possèdent des formes analogiques tchāyrə ou tsizi]. — 68. stu biau dju. · - 69. çen vo fe [passé déf.] onna tóla voilaye.

Pliu ma fellie etay quié, lo vo deri to net,
Sa conollie a la man, fasin lo cafornet,
Et lo fu que sauta é s'émpré ay-z-etopé,

Fe quié sa mère et lli ne furont pas mau sotté. 75. Ditte-mé donc, messieu, ti per voutra conchense, Ce sin est ouna akchon!

Ce lo souverin di que cén say oun'akchon,
Pachense!

Nos avia-z-ouna bouna et balla galéry, 80. Que y'é éta contrin de fère démoly.

Ne poëvo* pas di min por l'honneur de ma fellie,
Que volié conserva entier dén sa couquéllie.

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Puis ma fille était là, je vous le dirai franchement,

Sa quenouille à la main, faisant le « cafornet» (en posant les pieds de part et d'autre du « mortier »).

Et le feu qui sauta et prit à la filasse

Fit que sa mère et elle ne furent pas mal sottes.
Dites-moi donc, etc.

Nous avions une belle et bonne galerie,

Que j'ai été obligé de faire démolir.

Je n'en pouvais pas à moins pour l'honneur de ma fille,

Que je voulais conserver entier dans sa coquille,

Car il venait taquiner chez nous toutes les nuits;
Quelquefois le matin, d'autres fois à minuit,

plus patois].

71. noutra fellie était tie [pliu au lieu de pupuis est le résultat d'une confusion avec le mot plus]. 73. sautu alla prendre [notre texte est -74. Dé quié sa mère. 75. Dité lo vai. 80. fére-à déguelly [plus pittoresque, mais signifie plutôt abattre, jeter à bas, et convient peu ici]. 81. N'en poivo pas dé men. 83. per chautre - autre la né [voir appendice].

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82. entire-en.

--

85. Por tzertzi l'occasion de pouay feré ripaille,
En forcin d'on certin cabinet la serraille.
Slia galeri m'avay cotta cinquante Ecu:
C'est sa fauta portant, ce y'e to cén perdu.
Dite*-mé don, messieur, ti per voutra conchense,
90. Cé cén est oun'akchon!

Ce lo souverin di que cén say oun'akchon,
Pachense!

Noutré vezin avion aberdzi ouna né

Por vo deré bin quand cen ne fa rin au fé 95. On certin novien* qu'étay bon violare.

To ce ressemblia quié, tant lé féllie quié mare.
Stu galand lay etay, yo fazay lo finden,
Sin fére pi simblian de pi vouaiti lé dzen.
Lay sauta* et densa* sliau qu'etion a sa potta,

Pour chercher l'occasion de pouvoir faire « ripaille,
En forçant la serrure d'un certain cabinet.
Cette galerie m'avait coûté cinquante écus :
C'est sa faute pourtant, si j'ai perdu tout cela.
Dites-moi donc, etc.

Nos voisins avaient hébergé une nuit

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Pour vous dire [la chose] exactement, quoique cela ne
fasse rien au fait

Un certain aveugle qui était bon joueur de violon.
Tout se rassembla là, tant les filles que les mères.
Ce galant s'y trouvait, faisant le petit maître,
Sans faire seulement semblant de regarder les gens.

Il y fit danser et sauter celles qui étaient à son gré (litt. à
[sa lèvre).

87. Ma galéry. 88. L'é sa fóta, orendrai. 89. Dité lo vai. 93. Noutro vezin avai [moins bon]. 96. L'ai sé rassemblian ty, lé fellie avoué lé márẻ. — 97. que fasai. — 98. sen féré ensemblian. dansa, l'ai sauta stau.

99. L'ai

100. Et lé mollavé* bin a la fin de la notta*.
Adon, coumen tzacon sondzivé a s'en alla,
Et dén lo tén qu'allé noutra fellie appalla,
La pré et lien mena enfin ouna petita,

Mé cen slia que besa ne mola ouna mitta!
105. Dité, brave messieurs, ti per voutra conchensa,
Ce cén est oun'akchon!

Ce lo Souverin di que cén say oun'akchon,
Pachense!

Vo saray don encor, et sta et la pliou forta,
110. On dzor quié la Zabet iré su noutra porta,
Cettay l'hyver passa que fazay cé gran fray
Et qu'on ne savay pliu yo ce catzi lé day,

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Stu cor s'approutze et pui, sen dere quié so quotte,

Et les embrassait bien à la fin de la danse.
Alors, quand chacun songeait à s'en aller,
Et au moment où j'allais appeler notre fille,

Il la prit, et lui en fit danser enfin une petite.

Mais il s'en fallut bien qu'il la baisât ni embrassât un peu (une miette)!

Dites, braves messieurs, etc.

Vous saurez donc encore, et celle-ci est la plus forte:

Un jour que Elisabeth était sur notre porte,

C'était l'hiver passé, qu'il faisait ce grand froid

Et qu'on ne savait plus où se cacher les doigts Cet individu s'approcha et puis, sans hésiter (sans dire: que coûte cela ?)

102. Ye fú tzi mon vezin [= je fus, etc., le manuscrit offre un texte plus clair]. — 103. la mena onna tota petita.

105. Dité lo vai [le refrain est uniformisé dans l'imprimé]. 111. L'étay l'hiver; stu grand frai. — 113. s'approutza [passé déf., impossible à cause de la mesure], et poui, sen derė porquié [porquié, accentué sur o, cfr. les vers 46

112. Yo on ne.

Apré quoquie rézon qu'iquié lay vo marmotte,
115. Et avay fé lé tor qué fon les tcharlatan,
Volie lé lay fora dedén son catzeman*.
Dite-mé don, messieu, ti per voutra conchense,
Ce sen son des akchon!

I 20.

Ce lo Souverain di que cén say oun'akchon,
Pachense!

Vaicé on autro tor qué lay fe l'an passa,
A qué ne pu djamé de sang fray repensa.
Les fellie et valet s'etion bouta én teta,

De s'alla promena on certin dzor de feta. 125. Coumén l'etion ti quie au dessu d'on recor*,

Après quelques paroles qu'il lui marmotte là,

Et après avoir fait les tours que font les charlatans,

Il voulut les lui fourrer [les doigts] dans son cache-mains ».
Dites-moi donc, etc.

Voici un autre tour qu'il lui fit l'année passée,

Auquel je ne puis jamais « repenser de sang froid.

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Les filles et les garçons s'étaient mis en tête

D'aller se promener un certain jour de fête.

Comme ils étaient tous là au haut d'un tertre (?),

et 47, rime mal avec marmotte, la locution offre peu de sens ici, et remplace évidemment l'expression sen dere quié so quotte tombée en désuétude, et que l'éditeur de l'imprimé a cependant dû laisser subsister au vers 185, ne trouvant rien à mettre à sa place. L'expression doit signifier: sans hésiter ou quelque chose d'approchant, et est peut-être née dans des phrases comme: il partit avec son larcin, sans demander: que cela coûte-t-il, c'est-à-dire au plus vite; la forme quié me fait présumer qu'il s'agit plutôt d'une proposition interrogative que relative]. 114. résons, adon que l'ai m. [peu satisfaisant]. 116. volliai [imparfait] fourra sé dai. 117. Dité lo don. 122. Au quẻ nẻ jame pu. — 123. Lê fellie et le valets. 125. l'étian setiet [aujourd'hui on dirait satā pour assis, la forme setiet m'est inconnue et repose peut-être sur une faute de lecture], au coutzet d'on.

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