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e, o, a sans accent sont des voyelles moyennes.

a (e renversé) e sourd (brebis [brabi]).

an, in, on, un, sont les voyelles nasales des mots français temps [tan], main [min], rond [ron], lundi [lundi].

in, ün, oun désignent les nasales de i, u, ou, qui ne se trouvent que dans certains patois du Jura bernois et du Valais.

å, voyelle intermédiaire entre a et ò.

ä è très ouvert.

Les diphtongues sont notées ay, èy, òy, aou, àu, etc., ou ya, yè, yò, oua, ua, etc., suivant la nature et le mode de combinaison des éléments qui les composent.

B. CONSONNES

b, p, d, t, j, ch, v, f, s, z, l, m, n, r ont le même son qu'en français. g représente partout le son dur de goût [gou].

k

ly

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mouillée dans l'ancienne prononciation taille [taly'].

nyn mouillée comme dans vigne [viny'].

y s'emploie comme dans le français yeux [y], fusion [fuzyon],

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son de l'allemand ich; h = son de l'allemand ach.

C. GÉNÉRALITÉS

Les voyelles particulièrement longues sont surmontées d'un trait horizontal: ā, etc.

Les sons faiblement articulés sont notés en caractères plus petits, par exemple ai, ao, our, etc.

Un petit trait sous une voyelle (a) indique qu'elle porte l'accent tonique.

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LES CRIS DE GENÈVE

Les cris traditionnels par lesquels, dans les grandes villes surtout, les vendeurs ambulants signalent leur présence aux clients et annoncent leur marchandise, ont excité depuis longtemps la curiosité des observateurs des mœurs populaires. Ces cris, plus nombreux et plus variés autrefois qu'aujourd'hui, jouaient un rôle moins effacé et constituaient un facteur important de la physionomie populaire de certaines cités. Dans la brève introduction qu'il a mise à sa collection des cris des vendeurs de Naples1, K. Sachs a énuméré les principaux ouvrages où ont été réunies ou étudiées des collections analogues. Presque tous se rapportent aux cris de Paris. Dans la capitale de la France, ce sujet est devenu dès le moyen âge un thème littéraire. Au XIIIe siècle déjà, Guillaume de la Villeneuve compose en 194 vers son « dit des Crieries de Paris. Mais c'est le XVIe siècle surtout qui mit à la mode les productions littéraires sur les cris des marchands. La plus connue et la plus étendue est celle du peintre Antoine Truquet: Les cent et sept cris que l'on crie journellement à Paris. De nouveau composé en rhimme françoise pour resjouir les esperits, où chacun des vendeurs signale sa marchandise en un quatrain approprié, plus ou moins plaisant. Le succès de la pièce est attesté par les multiples éditions qui se succédèrent de 1545 jusqu'à la fin du XVIIe siècle et par les additions qu'on fit

1 Die Schreie der Verkäufer, dans la Zeitschrift f. rom. Philologie, XX (1896), P. 492-499.

2 Un a pour objet les cris de Dijon et deux les cris de Londres. M. Lambert s'est occupé récemment des cris des rues dans le Midi de la France (Revue des langues rom., 1910, p. 5-25).

bientôt au texte primitif. Des recueils d'images, avec ou sans texte, représentent dès la même époque les types caractéristiques de vendeurs et témoignent aussi de la vogue du sujet. Celui-ci fut même transporté au théâtre. Les appels des marchands ambulants ayant chacun leur mélopée propre et traditionnelle, les musiciens y pouvaient aussi trouver matière à composition, et ce côté musical n'a pas non plus été négligé. En 1550, un des plus célèbres compositeurs de l'époque, Clément Jannequin, entreprit de rendre dans un quatuor les principaux cris de Paris. Au XIXe siècle, le musicien Georges Kastner en a tiré une symphonie. Mais ces grandes composi tions ne purent naturellement jamais prétendre à la popularité. En revanche, la forme de la chanson à couplets sur un air connu parvint à renouveler la vogue du thème usé des cris de Paris. Dès 1572 apparaît une Chanson nouvelle de tous les Cris de Paris, se chantant sur l'air de la Volte de Provence, qui fut réimprimée jusque dans le courant du XVIIIe siècle 3.

Il n'était pas inutile de rappeler ces vicissitudes littéraires et cette diffusion des cris de Paris pour expliquer l'apparition et apprécier l'originalité de la chanson patoise des Cris de

1 Voir la Farce nouvelle, très bonne et fort récréative pour rire des cris de Paris, imprimée à Lyon en 1548 et reproduite par Viollet-le-Duc, Ancien théâtre français, II, p. 303-325.

2 Les Voix de Paris. Essai d'une histoire littéraire et musicale des cris populaires de la capitale........ suivi de LES CRIS DE PARIS, grande symphonie humoristique, vocale et instrumentale. Paris 1857.

3 Toutes les pièces anciennes mentionnées ci-dessus ont été réunies par A. Franklin dans le volume de la collection « La vie privée d'autrefois» auquel nous avons emprunté nos renseignements et qui est intitulé L'annonce et la réclame. Les cris de Paris (Paris 1887). C'est à cette édition que se rapportent nos références dans la suite de ce travail. Une réimpression facsimilé des Cris de Paris de Truquet a paru en 1872 dans la « Bibliothèque gothique » du libraire Bailleu. La chanson de 1572 et le texte de Truquet sont aussi reproduits dans Paris burlesque et ridicule au XVIIe siècle, par P. L. Jacob (Paris 1859), mais d'après des éditions de beaucoup postérieures aux originaux et qui présentent de nombreuses altérations.

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