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Nan, gardi vtrò-z-éku, ma vað n'è på tyèrd

u pri ka d vò l'é fé.

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Vò pòvi garanti son térm'? Asa vré ka d sä itya. L arå ptétr on rtår d kåk dar, mé vò pòvi étr sur də s kɔ d vò dịɔ. Voli vò dou éku d plya? Nan, d'a oua nònantå. Katr va tra!

-- Ꭰ

Nonantå È ban! tni, partadan la difrä: ouitantsän éku poué karantå sou pè la fǝly'. Sä y è-t-ờ? — Da pérya di fran, tan pi, alän bar on var.

C. Fleuret, instituteur à Bernex.

Non, gardez vos écus, ma vache n'est pas chère au prix que je vous l'ai faite. - Vous pouvez garantir son terme? - Aussi vrai que je suis ici. Elle aura peut-être un retard de quelques jours, mais vous pouvez être sûr de ce que je vous dis. Voulez-vous deux écus de plus? Non, j'en veux nonante. Quatrevingt-trois. Nonante. Eh bien! tenez, partageons

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la différence: huitante-cinq écus puis quarante sous pour la fille. Ça y est-il? Je perds dix francs, tant

pis, allons boire un verre.

ETYMOLOGIES

I. Mots d'origine allemande pour désigner le taureau Les patois de la Suisse allemande ont donné à leurs voisins romands pas moins de quatre mots signifiant bœuf ou taureau.

1. ourno s. m. taureau châtré, mot particulier aux Alpes vaudoises; aux Ormonts c'est un bœuf élevé pour servir de bête de trait, à l'Etivaz c'est un bœuf

âgé par opposition à tsaron taureau on y dit baou.

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jeune bœuf; pour

Le mot vient sans aucun doute de l'allemand suisse Urner s. m. taureau coupé étant veau, mot attesté par le Schweiz. Idiotikon I 464 pour les cantons de Berne (Oberland), de Fribourg et de Glaris. Un Urner est, toujours d'après l'Idiotikon, un taureau traité ou coupé à la façon des Uranais.

2. chvits s. m. taureau, mot employé dans le Gros-deVaud, probablement pour une bête de race schwytzoise;

mot rare.

3. mouni s. m. taureau d'un troupeau (Vully vaudois et Glossaire de Bridel). Le mot allemand est Munni, mot particulièrement suisse, d'un usage général dans la Suisse centrale et orientale, à l'exclusion de l'Oberland bernois, v. Idiotikon IV 316.

4. mani s. m. 1. nom donné au bœuf d'attelage (Vully vaudois); 2. taureau, avec le diminutif:

maniyon s. m. jeune taureau (Franches-Montagnes). Ce mot semble venir de Männi, qui signifie 1. attelage, 2. bête de trait, mot très répandu depuis les Grisons jusqu'à l'Oberland, ou de Manni, diminutif de Mann (comparez (Bärə-)mani, nom donné à Berne au plus vieil habitant mâle de la fosse aux ours).

II. pǝfă

E. T

pafa s. m. Les exemples de ce mot que j'ai notés proviennent tous de la Montagne neuchâteloise. Dans ce passage: travallî kema dè pefâ = travailler comme des... (Le tin don viedge, p. 2, 13), une dame de la Brévine qui m'a fourni un grand nombre de mots

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patois, n'a pas su me définir exactement le sens du mot; elle n'a pu m'en indiquer que l'emploi suivant: i va viť kma on pafā. Les exemples suivants, tirés du chansonnier manuscrit d'Ami Huguenin, le fondateur du Cercle du Sapin, à La Chaux-de-Fonds, ne laissent plus de doute sur la signification: Nots in à faire à dets pefâ que fouiya et nots vouéta = nous avons à faire à des diables qui fuient et nous guettent; et surtout: pol r'compeinsie du service d'tus les peufà qui m'vantave pour le récompenser du service de tous les diables qu'il me vantait. Je retrouve le mot avec un sens un peu différent dans la nouvelle patoise de M. Michelin-Bert: On dmindge et Piaintschtets (Un dimanche aux Planchettes): mâ c'et k'i iann ai fâ de stet peu få mais c'est que j'en ai fait de ces méfaits. Il est donc clair que pafă est un des nombreux noms du diable, et qu'il remonte à putidu factu « le vilain fait ou putide factu« celui qui est laidement fait ». Pour le développement de actu comparez les mots få et må (magis) de la phrase de M. Michelin-Bert. Le Glossaire de Bridel indique maffi un des noms du diable, que je serais disposé à tirer de malefectus malgré les difficultés phonétiques (comparez en allemand ein Malefizkerl Teufelskerl), et qui présenterait une analogie frappante.

III. pila

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pila s. f. Mot fribourgeois signifiant « omelette », dérivé de la pila, la poêle (latin patella) au moyen du suffixe - ata, comparez l'expression allemande Pfannkuchen.

L. G.

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Ce petit bâtiment si rustique et si fruste, construit à bois rond' et à coches, représente un des plus primitifs spécimens du genre chalet2; c'est seulement un fenil, un tout petit mazot pour abriter, lors de la fenaison, le foin d'une très petite propriété isolée ou des places humides d'une montagne, en attendant qu'on le fenate, c'est-à-dire qu'on le lie' pour l'amener sous forme de faix3, en hiver, au bas de la vallée où loge le bétail. Ce bâtiment est construit sur la terre nue. S'il était plus élevé et qu'il eût à son plain-pied une étable à vaches 10, on l'appellerait une grange ou plutôt une grangette11, construction fréquente dans toute la vallée des Ormonts et environs, notamment au Plan des Isles.

Forme carrée ou peu s'en faut. Une courte échelle 12, appuyée contre le seuil13 de l'aire, placé sur les premières

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pièces ou soubassements15, et entre deux porte-soliveaux 16 à peine saillants, permet d'arriver à la porte du fenil. Celle-ci est à deux battants, ou deux portes avec pentures1 jadis de bois, portes parfois « à chardonne » 18. Cette ouverture est suffisamment grande pour pouvoir y faire entrer d'un coup une charge de foin portée sur la tête. Les deux portes viennent parfois aboutir à un piédroit mobile1 ou montant central, assujetti par des mortaises et une cheville20. On les tire à soi par une boucle11 ou une poignée22 de bois, et on en a vu qui fermaient avec une simple clef à languettes23 qui faisait avancer ou reculer un pène ou loquet de bois dur, à bord en dents de scie25.

La pièce de faite est soutenue par une poutre très caractéristique, bifurquée et équarrie, mais tout d'une pièce vers le haut, serrant, comme une pince, la paroi en dedans et en dehors, contribuant ainsi à en maintenir l'aplomb vertical, de même que les dagnes qui l'escortent parfois parallèlement sous deux frêtes secondaires. A la paroi opposée à la porte, ce bouatsou28 ou batsó29 descend au moins à mi-hauteur du fenil. Il fallait probablement courir, un bon moment, la forêt jusqu'à ce que l'on trouvât une pièce qui se prêtât à cet assemblage.

L'éterpyao, qui remplace parfois la porte, n'est fermé que par des étèrpanon, planches placées verticalement les unes après les autres.

Des deux côtés de la porte, les deux portions de paroi adjacente s'appellent les cantons31, comme en héraldique. Aux quatre angles, on voit les coches saillantes 32. Les chevrons 33

15 lou-z-asse, s. m. pl. 22 on.na pouɔnya.
16 lou portasòlay,s.m.pl.23 ya a linvoualeta.

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28

en patois d'OrmontDessus.

29 du patois des Alpes

d'Ollon.

30 la dsao; la dzorèta.

26 la fréta; la gróssa 31 lou kanton.

fréta.

27 la bouatsou, s. m.;

dagna, s. f.

32 lou kārə də lè kòtsè. 33 la tsevron; lou tse

vron.

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