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ailes se rencontrent aux mêmes endroits. Pour l'en distinguer, il faut se rapporter aux caractères généraux des Culex et des Anophélès.

Le sommet des 2 premières fourches se trouve sur la même ligne, l'un en dessous de l'autre. Les 2 cellules basales sont également

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longues. Les 2 nervures transverses médiane et discoïdale se trouvent l'une en dessous de l'autre, sur la même ligne verticale.

Le Culex nemerosus à environ 6 millim. de longueur. La femelle ressemble beaucoup à la femelle de l'Anophélès bifurcatus. Les palpes courts l'en distinguent.

Les genoux sont d'un blanc argent. Le scalpus de la 1re fourche est long. Le sommet de la re et de la 2e fourche se trouvent l'un en dessous de l'autre, sur la même ligne verticale. La 2e cellule basale est plus courte que la ire.

Attitude.

L'attitude qu'affecte le moustique au repos est généralement bien différente chez le Culex et chez l'Anophélès. Chez l'Anophélès, le grand axe du corps est presque perpendiculaire à la surface sur laquelle est attaché l'insecte ; tandis que chez le Culex il est parallèle à cette surface. C'est ce que montre bien la figure cidessous.

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Cette différence dans l'attitude peut s'expliquer par les particularités suivantes :

Chez le Culex, la 3e paire de pattes est généralement relevée au dessus du corps, tandis que chez l'Anophélès, elle pend en dessous du corps.

Quand le Culex est posé sur un objet, l'espace libre qui sépare son corps de cet objet est très petit, parce que les pattes du Culex sont assez courtes. Cet espace est beaucoup plus grand quand il s'agit d'un Anophélès, chez lequel les pattes sont beaucoup plus longues.

La partie postérieure de l'abdomen du Culex vient presqu'en contact avec l'objet sur lequel l'insecte se repose. Chez l'Anophélès, cette extrémité postérieure est relevée, et très éloignée du point d'appui.

Le Culex est bossu; la bosse correspond au thorax. La tête et le thorax, d'une part; l'abdomen d'autre part, forment chez l'insecte un angle un peu plus grand que l'angle droit. Chez l'Anophélès, ce

même angle est fort obtu, et peut même atteindre 180o; dans ce cas, la tête, le thorax et l'abdomen se trouvent presque sur une même ligne droite.

Cette attitude sur deux paires de pattes est générale pour le Culex et l'Anophélès. Il peut néanmoins se faire qu'on observe, quoique rarement, quelques uns de ces insectes se reposant sur leurs trois paires de pattes. Dans ces cas, les caractères généraux que nous venons d'esquisser sont un peu moins prononcés.

En résumé, quand on tient en main un moustique, on cherche d'abord à déterminer son sexe : Si ses antennes sont fortement barbelées, c'est un mâle; si de plus, les palpes labiaux sont plus longs que la trompe, c'est un Culex mâle. Si les palpes sont aussi longs que la trompe, c'est un Anophélès mâle.

Si les antennes ne sont pas barbelées, c'est un moustique femelle. Si de plus, les palpes labiaux sont aussi longs que la trompe, c'est un anophélès femelle. Si les palpes labiaux sont beaucoup plus courts que la trompe, c'est un Culex.

CHAP. IV.

CEUFS, LARVES, NYMPHES.

§ 1. EUFS.

Eufs de Culex.

La ponte de ces œufs est facile à obtenir et à observer in vitro. Le matin, en se levant, on fait durant la saison d'été la chasse, dans sa chambre à coucher, aux Culex femelles gorgées de sang, qui y sont restées enfermées. On sera alors généralement étonné de constater d'une part, le nombre assez grand de moustiques qui ont pu satisfaire leurs appétits sanguinaires; et d'autre part, le nombre de piqûres dont on a conservé les traces, et qu'on n'a point ressenties. Ces traces peuvent même avoir complètement disparu au moment du réveil ; d'autres même ne se remarquent plus deux heures après la visite de l'insecte.

Les différents moustiques capturés seront tenus prisonniers séparément dans des tubes à réactif, au fond desquels on aura préalablement laissé tomber quelques centimètres cubes d'eau. Dans ces conditions, l'insecte pond sûrement dans un temps qui varie généralement entre deux et trois jours, mais qui peut se prolonger jusqu'au delà de huit jours si la température ambiante est peu élevée. Cette

FIG. 42

ponte a toujours lieu la nuit, et comporte de trois cents à quatre cents œufs. Lorsque l'insecte sent approcher le moment où il va se débarrasser de ses œufs, il se dépose à la surface de l'eau ; il étend ensuite en arrière ses deux pattes postérieures, et les croise en X, tandis que la partie postérieure de son abdomen effleure la surface du liquide. Le premier œuf qui sort est pincé dans l'angle que font les pattes postérieures, et y est tenu verticalement, le gros pôle en bas. Une ou deux secondes après, sort un deuxième œuf qui est accolé au devant du premier; le troisième est placé latéralement, touchant en partic le premier, et en partie le deuxième. La même place, sur la face latérale opposée, est réservée au quatrième. Le cinquième se place audevant du second, et ainsi de suite. (fig. 42)

Au fur et à mesure que le nombre d'œufs pondus devient plus considérable, le croisement des pattes postérieures s'opère de plus en plus en arrière. Il arrive ainsi un moment, à la fin de la ponte, où les deux pattes postérieures ne se touchent plus que par leurs extrémités; de croisées qu'elles étaient, elles sont devenues pour ainsi dire parallèles.

La ponte achevée, l'insecte écarte le produit d'un léger coup de pattes, et s'envole.

Au moment où il est déposé, le produit de la ponte est blanc ;

il devient noir deux ou trois heures plus tard. Il est formé par une petite masse ovalaire de 13 millimètres environ de longueur sur 3 à 7 millimètres de largeur, légèrement incurvée, de façon à présenter une face inférieure convexe qui flotte sur l'eau, une face supérieure concave, et deux extrémités pointues et relevées; les deux faces latérales sont relevées également. Cette disposition générale rend la masse

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Eufs de Culex vides de leurs larves, et dissociés sous le microscope. De ci de là, quelques opercules.

éminemment apte à la flottaison, ce qui justifie absolument la dénomination de bateau qu'on lui a donnée. On a comparé ce bateau à la fiente de souris dont il a d'ailleurs la grandeur. Les œufs sont accolés les uns aux autres au moyen d'une substance gélatineuse; tous les gros pôles se trouvent à la face inférieure, dans l'eau, tandis que les pôles pointus sont à la face supérieure qui est aérienne. C'est cette disposition qui engendre la concavité de la face supérieure, et qui fait que cette face est moins large que la face inférieure.

Si on examine la face inférieure du bateau à un faible grossisse

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