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la premiere maîtresse de Henri II, roi d'Angleterre, et une des plus belles femmes du royaume. Elle habitoit le palais du roi à Woodstock, où a été bâti le château de Bleinheim; elle quitta ce lieu pour aller s'enfermer dans un couvent, où elle mourut pénitente. Addisson a fait de Rosamonde le sujet d'un de ses drames.

Page 29, vers 15.

Ah, pour comble d'honneur, puisse un Spencer nouveau...

Spencer, nom de famille du duc de Marlborough.

Page 30, vers 23.

Adieu, Bleinheim, Chambord à son tour me rappelle.

Chambord est un château situé près de Blois, qui a été construit pour le maréchal de Saxe

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NOTES

DU

SECOND CHANT.

Page 37, vers 5.

Il est des temps affreux où des champs de leurs peres
Des proscrits sont jetés aux terres étrangeres.

M. Thomas WELD ESQUIRE a fourni un établissement aux religieux de la Trappe, sur ses terres à Lulworth, près Wareham.

BAR, dans sa description des ordres religieux, etc., donne sur les peres de la Trappe les détails suivants :

L'abbaye de la Trappe a été fondée en 1140, par Rotrou, comte du Perche. Elle fut long-temps célebre par l'éminente vertu de ses abbés et de ses religieux ; mais elle eut enfin le sort de plusieurs autres maisons de cet ordre, où les religieux, dégénérant de la vertu de leurs peres, abandonnerent les observances régulieres. Cette abbaye ayant été saccagée plusieurs fois pendant les guerres survenues en France, les religieux, réduits à manquer de tout, se soutinrent pendant quelque temps; mais ils furent enfin

contraints de se séparer, et ne revinrent dans leur maison que lorsque les troubles furent finis. Ils étoient alors bien différents de ce qu'ils avoient été, par la corruption qu'ils avoient contractée dans le monde. Depuis cette époque le déréglement fit de si grands progrès dans cette abbaye, que les religieux devinrent le scandale du pays, vivoient dispersés çà et là, et ne se rassembloient que pour faire des parties de chasse et de divertissement. Tel étoit l'état des choses quand Armand-Jean le Bouthilier de Rancé, qui en étoit abbé, conçut le dessein de les réformer, et de rétablir parmi eux la discipline monastique autant que le malheur des temps pouvoit le permettre. Peu-à-peu on vit renaître dans cette maison les pratiques les plus austeres, et ceux qui avoient embrassé la réforme s'efforcer de tendre à la plus haute perfection; leur vie étoit partagée entre la lecture, le travail, et la priere. A l'heure du travail chacun quittoit sa coule, et, retroussant l'habit de dessous, suivoit la tâche qui lui étoit assignée; car il ne leur étoit pas libre de choisir ce qui convenoit le plus à leur inclination.

Page 53, vers 24.

Je t'en prends à témoin, jeune Potaveri.

de

C'est le nom d'un habitant d'O-Taïti, amené en France M. de Bougainville, célebre par plus d'un par genre courage, et connu si avantageusement et comme militaire et comme voyageur. Le trait que je raconte ici de ce jeune O-Taïtien est très connu et très intéressant. Je

n'ai fait que changer le lieu de la scene, que j'ai placée au jardin royal des plantes. J'aurois voulu mettre dans mes vers toute la sensibilité qui respire dans le peu de mots qu'il prononçoit en embrassant l'arbre qu'il reconnut, et qui lui rappeloit sa patrie. C'est O-Taïti, disoitil; et en regardant les autres arbres, Ce n'est pas O-Taiti. Ainsi ces arbres et sa patrie s'identifioient dans son esprit, J'ai cru que ce trait si touchant et si nouveau pourroit fournir un épisode heureux.

Page 53, vers 26.

Où l'amour sans pudeur n'est pas sans innocence.

Ona remarqué, dans tous les peuples où la société a fait peu de progrès, une certaine innocence dans les mœurs, très différente de la réserve et de la pudeur qui accompagnent toujours la vertu dans les femmes des nations civilisées. Dans l'isle d'O-Taïti, dans la plupart des autres isles de la mer du Sud, à Madagascar, etc., les femmes mariées croient se devoir exclusivement à leurs maris, et manquent rarement à la fidélité conjugale: mais les filles n'y attachent aucune idée de crime, ni même de honte; elles ne s'assujettissent, ni dans leurs discours, ni dans leur habillement, ni dans leurs manieres, à ce que nous regardons comme des devoirs pour leur sexe. Mais chez elles c'est simplicité, et non corruption: elles ne méprisent point les regles de la décence; elles les ignorent. Dans ce pays la nature est grossiere; mais elle n'y est pas dépravée : voilà ce que j'ai essayé de rendre par ce yers.

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