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termine, m'a toujours paru faire plaisir aux juges instruits et faits être écoutés.

pour

LVIII.

Page 192. Le lendemain, jour où la lune avoit acquis toute sa splendeur, on décida dans le calme ce qu'on avoit discuté dans l'ivresse.

de

«Coeunt, nisi quid fortuitum et subitum inciderit, certis «diebus, cum aut incohatur luna aut impletur. (Tacit., «Mor. Germ., x1.) De reconciliandis invicem inimicis, et «jungendis affinitatibus, et adsciscendis principibus, de «pace denique ac bello, plerumque in conviviis consul« tant... Gens non astuta nec callida, aperit adhuc secreta «pectoris licentia joci. Ergo detecta et nuda omnium mens «postera die retractatur: et salva utriusque temporis, ratio «<est. Deliberant, dum fingere nesciunt; constituunt, dum «<errare non possunt.» (TACIT., de Mor. Germ., XXII.)

REMARQUES

SUR LE HUITIÈME LIVRE.

Ce livre, qui coupe le récit, qui sert à délasser le lecteur et à faire marcher l'action, offre en cela même, comme on l'a déjà dit, une innovation dans l'art qui n'a été remarquée de personne. S'il étoit difficile de représenter un ciel chrétien, parce que tous les poëtes ont échoué dans cette peinture, il étoit difficile de décrire un enfer, parce que tous les poëtes ont réussi dans ce sujet. Il a donc fallu essayer de trouver quelque chose de nouveau après Homère, Virgile, Fénelon, le Dante, le Tasse et Milton. Je méritois l'indulgence de la critique, je l'ai en effet obtenue pour ce livre.

PREMIÈRE REMARQUE.

Page 194. Il admiroit la peinture de l'état de l'Église, etc.; jusqu'au troisième alinéa.

Festinat ad eventum. L'objet du récit est rappelé, l'action marche; les nouvelles arrivées de Rome, le commencement de l'amour d'Eudore pour Cymodocée et de Cymodocée pour Eudore, promettent déjà des événements dans l'avenir. Ce sont là de très petites choses, mais des choses qui tiennent à l'art et qui intéressent la critique. Si cela ne fait pas voir le génie, du moins cela montre le bon sens d'un auteur, et prouve que son ouvrage est le fruit d'un travail médité.

par

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Page 195. Combien le fils de Lasthénès est grand le cœur et par les armes, etc.

Quam forti pectore et armis !

Heu quibus ille

Jactatus fatis! quæ bella exhausta canebat!

(Eneid., liv. IV, v. 11.)

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Page 196. Quelle est cette religion dont parle Eudore?

Premier mouvement de Cymodocée vers la religion.

Ive.

Page 196. Comme un voisin généreux, sans se donner le temps de prendre sa ceinture.

Εἰ γὰρ τοι καὶ χρῆμ ̓ ἐγχώριον ἄλλο γένηται,

Γείτος ἄζωστοι ἔικον, ζώσαντο δὲ πηοί.

(HÉSIOD., Opera et Dies, v. 342.)

ve

Page 196. Allons dans les temples immoler des brebis à Cérès, etc.

Principio delubra adeunt, pacemque per aras
Exquirunt mactant lectas de more bidentes
Legiferæ Cereri, Phœboque, patrique Lyæo,
Junoni ante omnes,
cui vincla jugalia curæ,
Ipsa, tenens dextra pateram, pulcherrima Dido,
Candentis vaccæ media inter cornua fundit,

Aut ante ora Deum pingues spatiatur ad aras.

(Eneid., 1v, 56.)

Ai-je un peu trouvé le moyen de rajeunir ces tableaux, et de détourner à mon profit ces richesses?

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Page 196. Cymodocée remplit son sein de larmes.

Sinum lacrymis implevit obortis.

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Page 196. Ainsi le ciel rapprochoit deux cœurs... Satan alloit profiter de l'amour du peuple prédestiné...

tout marchoit à l'accomplissement des décrets de l'Éternel. Le prince des ténèbres achevoit dans ce moment même, etc.

Transition qui amène la scène de l'enfer.

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Page 198. Quand l'univers aura été enlevé ainsi qu'une tente.

«Terra... auferetur quasi tabernaculum unius noctis. » (ISA., XXIV, 20.)

xe.

Page 198. Entraîné par le poids de ses crimes, il descend.

Satan, dans Milton, retourne aux enfers sur un pont bâti par le péché et la mort. Je ne sais si j'ai fait mieux ou plus mal que le poëte anglois.

xie.

Page 198. L'enfer étonne encore son monarque.

Je n'ai pris cela à personne; mais le mouvement de remords et de pitié qui suit est une imitation détournée du mouvement de pitié qui saisit le Satan de Milton à la vue de l'homme.

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Page 198. Un fantôme s'élance sur le seuil des portes inexorables: c'est la Mort.

Si l'on n'approuve pas cette peinture de la mort, du moins elle a pour elle la nouveauté. Le portrait de la mort, dans Milton, est mêlé de sublime et d'horrible, et ne ressemble en rien à celui-ci.

The other shape,

If shape it might be call'd that shape had none
Distinguishable in member, joint, or limb,

Or substance might be call'd that shadow seem'd,
For each seem'd either; black it stood as night,
Fierce as ten Furies, terrible as hell

And shook a dreadful dart, what seem'd his head,
The likeness of a kingly crown had on.

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Page 199. C'est le crime qui ouvre les portes.

Dans le Paradis perdu, le péché et la mort veillent aux portes de l'enfer, qu'ils ont ouvertes; mais ces portes ne se referment plus.

XIV.

Page 200. Des nuées arides.

Nubes arida.

(VIRG.)

x ve.

Page 200. Qui pourroit peindre l'horreur.

Je ne me suis point appesanti sur les tourments trop bien et trop longuement décrits par le Dante. On n'a pas remarqué ce qui distingue essentiellement l'enfer du Dante de celui de Milton: l'enfer de Milton est un enfer avant la chute de l'homme, il ne s'y trouve encore que les anges rebelles; l'enfer du Dante engloutit la postérité malheureuse de l'homme tombé.

X vie.

Page 200. Il rit des lamentations du pauvre.

Je suis, je crois, le premier auteur qui ait osé mettre le

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