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REMARQUES

SUR LE CINQUIÈME LIVRE.

PREMIÈRE REMARQUE.

Page 115. Nous fréquentions surtout à Naples le palais d'Aglaé, etc.; jusqu'à la fin du dernier alinéa de la page 116.

L'histoire d'Aglaé et de saint Boniface, martyrs, est peutêtre la plus agréable de toutes les histoires de nos saints. J'en donne dans le texte un précis trop exact pour qu'il soit nécessaire d'y ajouter quelque chose dans la note; il suffira de savoir que tout ce que dit Aglaé sur les cendres des martyrs, et tout ce que lui répond Boniface, est conforme à la vérité historique. On verra, dans le xvre livre, quelle fut la fin d'Aglaé, de saint Sébastien, de saint Pacôme, de saint Boniface, de saint Génès. Celui-ci a fourni à l'abbé Nadal le sujet d'une tragédie. (Voyez FLEURY, Hist. ecclés., tom. II, in-4o: Acta SS. Mart.; Vies des Pères du désert, tome jer.)

Une partie essentielle de mon plan est d'offrir le tableau complet du christianisme à l'époque de la persécution de Dioclétien. J'ai eu soin de rappeler les noms de presque tous les martyrs et saints du ive siècle, et de les lier plus ou moins au sujet par un mot ou par un souvenir. Ces misères échappent à la plupart des lecteurs, mais elles coûtent à l'écrivain; et, en dernier résultat, elles font pourtant qu'un ouvrage est plein et nourri de faits, ou qu'il est dépourvu de sens et de lecture. D'ailleurs, il est peutêtre assez piquant de voir agir ces grands personnages dont on nous conta l'histoire dans notre enfance, et qui,

de persécuteurs des chrétiens qu'ils étoient, sont devenus souvent des saints illustres.

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Page 117. Chaque matin, aussitôt que l'aurore, etc. Cette description de Naples a été faite sur les lieux, ainsi que celle de Rome. J'ai des preuves que les peuples de ce beau pays, si sensibles au charme de leur climat et aux grands souvenirs de leur patrie, ont reconnu la fidélité de mon tableau.

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Page 118. Parthénope fut bâtie sur le tombeau d'une sirène.

Parthénope est Naples, comme chacun sait.

Tenet nunc Parthenope! Elle fut fondée par des Grecs. Voilà pourquoi Eudore dira plus bas que les danses des Napolitaines lui rappeloient les mœurs de la Grèce.

Ive.

Page 119. Des roses de Postum dans des vases de Nola.

Les roses, selon Virgile, fleurissoient deux fois à Pœstum. On connoît les beaux temples qui marquent encore l'emplacement de cette petite colonie grecque. Les vases anti'ques, appelés vases de Nola, sont dans les cabinets de tous les curieux. Nola étoit une ville près de Naples. Auguste y

mourut.

ve

Page 119. Se retirant vers le tombeau de la nourrice d'Énée.

Tu quoque littoribus nostris, æneia nutrix,
Æternam moriens famam, Caieta, dedisti.

(Eneid., liv. vii, v. 1.)

Gaëte est à l'ouest, par rapport à Naples, et le soleil, en descendant sur l'horizon, passe derrière le Pausilippe. On sait que le Pausilippe est une longue et haute colline, sous laquelle on a percé le chemin qui mène à Pouzzol. C'est à l'entrée de ce chemin souterrain que se trouve le tombeau de Virgile.

Pline fut englouti par les laves du Vésuve, sur le rivage de Pompeia. (Voyez PLINE LE JEUNE, Epist.) La Solfatare est une espèce de plaine ou de foyer de volcan, creusé au centre d'une montagne. Quand on y marche, la terre retentit sous vos pas; le sol y est brûlant à une certaine profondeur, l'argent s'y couvre de soufre, etc. Tous les voyageurs en parlent.

Le lac Averne, le Styx, l'Achéron, lieux ainsi nommés aux environs de la mer et de Baïes, et admirablement décrits dans le vie livre de l'Enéide. Tous ces lieux existoient aussi en Égypte et en Grèce.

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Page 120. Nous retrouvions les ruines de la maison de Cicéron, etc.; jusqu'à l'alinéa.

Cicéron avoit une maison de campagne près de Baïes; on en montre encore les ruines. Pour le naufrage d'Agrippine, pour sa mort, pour le fameux ventrem feri, voyez TACITE (Ann. XIV, 5, 6, 7). Quant à Caprée, tout le monde connoît le séjour qu'y fit Tibère, et la vie infàme qu'il y mena.

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Page 121. Aux trois sœurs de l'Amour, filles de la Puissance et de la Beauté.

Les Grâces, sœurs de l'Amour, et filles de Vénus et de Jupiter. Eudore parle ici comme il le faisoit dans le cours de ses erreurs.

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et de roses qui durent si peu, etc.; jusqu'au premier alinéa de la page 122.

On reconnoîtra ici facilement Horace, Virgile, Tibulle, Ovide. Le lecteur a vu l'antiquité grecque dans les premiers livres, voici l'antiquité latine. On ne m'accusera pas de choisir ce qu'il y a de moins beau parmi les anciens, pour faire mieux valoir les beautés du christianisme.

Ixe.

Page 122. Notre bonheur eût été d'être aimés aussi bien que d'aimer.

Cette pensée est de saint Augustin: elle est délicate et tendre, mais elle n'est pas sans affectation et sans recherche, et je l'ai trop louée dans le Génie du Christianisme (t. III, liv. iv, ch. 2). Au reste, tout ce morceau est dans le ton de la morale chrétienne, prompte à nous détromper des illusions de la vie. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que ce ton ne forme point un contraste violent avec ce qui précède, et que, si l'on n'en étoit averti, on ne s'apercevroit point qu'on est passé des poëtes élégiaques aux Pères de l'Église.

xe.

Page 123. Un jour, errant aux environs de Baïes, nous nous trouvâmes auprès de Literne..

Literne, aujourd'hui Patria, Voyez encore ma lettre à M. de Fontanes, citée dans les notes du livre précédent.

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Page 124. Quand vous voyez l'Africain rendre une épouse à son époux.

Personne n'ignore cette histoire.

XIIe.

Page 124. Quand Cicéron vous peint ce grand homme.

Il nous reste un fragment de Cicéron, connu sous le titre de Songe de Scipion. Cicéron suppose que Scipion l'Émilien eut un songe, pendant lequel Scipion l'Africain l'enleva au ciel, et lui fit voir le bonheur destiné aux hommes de bien. (Voyez l'Itin., tom. II, pag. 233 et 234, édition de 1830.) XIIIe.

Page 125. Ma mère qui est chrétienne.

C'est sainte Monique.

XIVe.

Page 125. Un homme vêtu de la robe des philosophes d'Épictète.

Les premiers solitaires chrétiens étoient de véritables philosophes. Quelques anachorètes n'avoient pour toute règle que le Manuel d'Épictète.

x ve

Page 126. J'étois assis dans ce monument.

Les tombeaux des anciens, et surtout ceux des Romains, étoient des espèces de tours. Plusieurs solitaires en Égypte habitoient des tombeaux.

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Page 126. Je suis le solitaire chrétien du Vésuve.

On a remarqué dans cette histoire le morceau des Litanies; il offre au moins le mérite de la difficulté vaincue. On sait qu'il y a, de nos jours, un ermite établi sur le mont Vésuve : c'est une sentinelle avancée qui expose perpétuellement sa vie pour surveiller les éruptions du volcan.

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