Journal, lettres et poèmes

Front Cover
Victor Lecoffre, 1898 - Poets, French - 475 pages

From inside the book

Common terms and phrases

Popular passages

Page 423 - Oh ! qu'ils sont beaux ces bruits de la nature, ces bruits répandus dans les airs, qui se lèvent avec le soleil et le suivent, qui suivent le soleil comme un grand concert suit un roi.
Page ix - Les siècles ont creusé dans la roche vieillie Des creux où vont dormir des gouttes d'eau de pluie; Et l'oiseau voyageur, qui s'y pose le soir, Plonge son bec avide en ce pur réservoir. Ici je viens pleurer sur la roche d'Onelle De mon premier amour l'illusion cruelle ; Ici mon cœur souffrant en pleurs vient s'épancher... Mes pleurs vont s'amasser dans le creux du rocher... Si vous passez ici, Colombes passagères, Gardez-vous de ces eaux : les larmes sont amères.
Page 19 - C'est là que je veux reposer ; mais point de pierre tumulaire, un simple banc de gazon. Oh ! que je serai bien là ! » J'ai cru qu'il se sentait malade, qu'il prévoyait sa fin prochaine. Au reste, ce n'est pas la première fois qu'il...
Page 38 - Bretagne me fait l'effet d'une vieille bien ridée et bien chenue, redevenue, par la baguette des fées, jeune fille de vingt ans, et des plus gracieuses : tant la belle saison a paré et embelli ce bon vieux pays!
Page 172 - Hugo, les poissons les plus remarquables de la côte de Bretagne... Le grand homme est petit, grêle, pâle, yeux gris, tête oblongue, gros nez et long, le front profondément sillonné de rides qui descendent entre les deux sourcils jusqu'à l'origine du nez; tout habillé de gros drap gris, des pieds à la tête; courant dans sa chambre à fatiguer mes jeunes jambes, et quand nous sortons pour la promenade, marchant toujours en tête, coiffé d'un mauvais chapeau de paille aussi vieux et aussi...
Page xxii - ... de si doux cette saison de renaissance; faites-vous fleur avec les fleurs. Nous perdons par notre faute une partie, et la plus grande, des bienfaits du Créateur; il nous environne de ses dons, et nous refusons d'en jouir par je ne sais quelle triste obstination à nous tourmenter nousmêmes. Au milieu de l'atmosphère de parfums qui émane de lui , nous nous en faisons une composée de toutes les vapeurs mortelles qui s'exhalent de nos soucis, de nos inquiétudes et de nos chagrins, — fatale...
Page 101 - Je me placerais à la dernière pointe des racines et je contemplerais l'action puissante des pores qui aspirent la vie ; je regarderais la vie passer du sein de la molécule féconde dans les pores qui, comme autant de bouches, l'éveillent et l'attirent par des appels mélodieux. Je serais témoin de l'amour ineffable avec lequel elle se précipite vers l'être qui l'invoque, et de la joie de l'être. J'assisterais à leurs embrassements.
Page xxx - ... le soir qui tombe en ce moment. Des nuages gris mais légèrement argentés par les bords sont répandus également sur toute la face du ciel. Le soleil qui s'est retiré, il ya peu d'instants, a laissé derrière lui assez de lumière pour tempérer quelque temps les noires ombres et adoucir en quelque sorte la chute de la nuit. Les vents se taisent et l'océan paisible ne m'envoie, quand je vais l'écouter sur le seuil de la porte, qu'un murmure mélodieux qui s'épanche dans l'âme comme une...
Page 125 - Chenonceaux, les villes des deux bords, Orléans, Tours, Saumur, Nantes, et l'Océan grondant au bout. De là, je suis rentré dans l'intérieur des terres jusqu'à Bourges et Nevers, pays des grands bois, où les bruits d'une vaste étendue et continus abondent aussi.
Page 96 - Mon âme se contracte et se roule sur elle-même comme une feuille que le froid a touchée; elle se retire sur son propre centre, elle a abandonné toutes les positions d'où elle contemplait. Après quelques jours de lutte contre la réalité sociale, il a fallu se replier et rentrer.

Bibliographic information