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ainsi dire le partage du pouvoir sur la terre. Dés-lors le pouvoir de l'intelligence, geographiquement limité, restreint dans des bornes étroites a pu prendre un libre essor; il a trouvé un moyen rapide d'étendre, d'entretenir, de perpétuer son action. Les migrations des peuples, les expéditions guerrières dans l'intérieur d'un continent, les communications par caravanes sur des routes invariablement suivies depuis des siècles, n'ont produit que des effets partiels et generalement moins durables. Les expéditions les plus lontaines ont été dévastatrice, et l'impulsion a été donnée par ceux qui n'avoient rien à ajouter aux trésors de l'intelligence dejà accumulés. Au contraire, les évènemens de la fin du quinzième siècle, qui ne sont séparés que par un intervalle de six ans, ont été longuement préparés dans le moyen-âge, qui à son tour avoit été fécondé par les idées des siècles antérieures, excité par les dogmes et les rêveries de la géographie systématique des Hellènes. C'est seulement depuis l'époque que nous venons de signaler que l'unité homérique de l'océan s'est fait sentir tous son heureuse influence sur la civilisation du genre humain. L'élément mobile qui baigne toutes les côtes en est devenu le lien moral et politique, et les peuples de l'occident, dont l'intelligence active a créé ce lien et qui ont compris son importance, se sont élevés à une universalité d'action qui détermine la prépondérance du pouvoir sur le globe."-Humboldt's Géographie du Nouveau Continent, vol. iv., p. 23.

No. XIV.

“Per necessità d'acque mandammo il battello a terra con venticinque huomini dove per le grandissime e frequente onde che gettava il mare al lito per esser la spiaggia aperta, non fu possibile che alcuno potesse smontare in terra senza pericolo di perder il battello: vedemmo quivi molte genti che venivano al lito, facendo varij segni d'amicizia e dimostrando contentezza che andassimo a terra, e per pruova li conoscemmo molto umani e cortesi come per il successo caso V. M. intenderà. Per mandarli delle cose nostre, e da Indiani communimente molto desiderate, e apprezzate come sono fogli di charta, specchi, sonagli e altri simile cose, mandammo a terra un giovane de nostr marinari, quale ponendosi a nuoto, nell' approssimarsi (ritrovandosi in acqua da tre, o quattro braccia di terra lontano) di lor non confidandosi gliele getto nel lito, poi nel voler ritornar a dietro, dall onde con tanta furèa fu traportato alla riva, che vi si trovò di modo straccho, e sbattuto, che vi resto quasi morto. Il che veduto da gli Indiani corsero a pigliarlo, e tiratolo fuora lo portarono alquanto dal mare lontano. sentito il giovane e vedendosi da lor portato, alla disgrazia prima vi s'aggiunse il spavento, per il quale metteva grandissimi gridi, e il simile facevano gl' Indiani che l'accompagnavano, nel volerlo assicurare e li davano cuore di non temere: di poi avendolo posto in terra al piè d'un picciolo colle in faccia del sole, con atti d'admirazione lo riguardavano, maravigliandosi della bianchezza della sua carne, e ignudo

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spogliatolo lo fecero ad un grandissimo fuoco restaurare, non senza timore di noi altri, che eramo nel battello restati, che a quel fuoco arrostendolo, lo volessero divorare. Riavute le forze il giovane, e con loro avendo alquanto dimorato, con segni li dimostrò voler alla nave far ritorno: da quali con grandissimo amore, tenendolo sempre stretto, con varij abbracciamenti, fu accompagnato sino al mare, e per più assicurarlo, allargandosi andarono sopra un colle eminente, e quivi fermatislo stellero a riguardare sino che nel battello fu entrato."-Verazzano in Ramusio, tom. iii., p. 420.

No. XV.

"Commission de François I. à Jacques Quartier, pour l'établissement du Canada, du 17 Octobre, 1540.*

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François, par la grace de Dieu, Roi de France: à tous ceux que ces présentes lettres verront, salut. Comme pour le désir d'entendre et avoir connoissance de plusieurs pays qu'on dit inhabités, et autres être possédés par gens sauvages, vivant sans connoissance de Dieu et sans usage de raison, eussions dès pie-ça, à grands frais et mises envoyé découvrir les dits pays par plusieurs bons pilotes, et autres nos sujets de bons entendement, savoir et expérience, qui d'iceux pays nous avoient amené divers hommes que nous avons par long-tems tenus en notre royaume, les faisant instruire en l'amour et crainte de Dieu et de sa sainte loix et doctrine Chrétienne en intention de les faire ramener ès dits pays en compagnie de bon nombre de nos sujets de bonne volonté, afin de plus facilement induire les autrés peuples d'iceux pays à croire en notre sainte foi; et entr'autres y eussions envoyé notre cher et bien aimé Jacques Quartier, lequel auroit découvert grands pays des terres de Canada et Hochelaga faissant un bout de l'Asie du côte de l'Occident; lesquels pays il trouvé (comme il nous a rapporté), garnis de plusieurs bonnes commodités, et les peuples d'iceux bien fournis de corps et de membres, et bien disposé d'esprit et d'entendement; desquels il nous a semblablement amené aucun nombre, que nous avons par long-tems fait voir et instruire en notre dite sainte foi avec nos dits sujets en considération de quoi, et de leur bonne inclination, nous avons avisé et delibéré de renvoyer le dit Quartier ès dits pays de Canada et Hochelaga, et jusques en la terre de Saguenai (s'il peut y aborder) avec bonne nombre de navires, et de toutes qualités, arts et industrie pour plus avant entrer ès dits pays, converser avec les peuples d'iceux, et avec eux habiter (si besoin est) afin de mieux parvenir à notre dite intention et à faire chose agréable à Dieu nôtre Créateur et Rédempteur, et que soit à l'augmentation de son saint et sacré nom, et de Nôtre Mère Sainte Eglise Catholique, de laquelle nous sommes dits et nommés premier fils; par quoi soit besoin pour meilleur ordre

* Histoire de la Nouvelle France, par L'Escarbot, p. 397; et Mémoires sur les Possessions en Amérique, tom. iii., p. 280.

et expédition de la dite entreprise, députer et établir un Capitaine Général et Maître pilote des dits navires, qui ait regard à la conduite d'iceux, et sur les gens, officiers et soldats y ordonnés et établis; savoir faisons, que nous à plein confians de la personne du dit Jacques Quartier et de ses sens, suffisance, loyauté, prud'hommie hardiesse, grande diligence et bonne expérience, icelui pour ces causes et autres à ce nous, mouvans, avons faits constitué et ordonné, faisons, constituons, ordonnons et établissons par ces présentes, Capitaine Générale et Maître pilote de tous les navires et autres vaisseaux de mer, par nous ordonnés être menés pour la dite entreprise et expédition, pour le dit état et charge de Capitaine Générale et Maître Pilote d'iceux navires et vaisseux, avoir tenir, et exercer par le dit Jacques Quartier aux honneurs, prérogatives, pré-éminences, franchises, libertés, gages et bienfaits tels que par nous lui seront pour ce ordonnés, tant qu'il nous plaira. Et lui avons donné, et donnons puissance et autorité de mettre, établir, et instituer aux dits navires tels lieutenans, patrons, pilotes et autres ministres necessaires pour le fait et conduite d'iceux, en tel nombre qu'il verra et connoîtra être besoin et nécessaire pour le bien de la dite expédition. Si donnons en mandement par ces dites présentes, à nôtre Amiral ou Vice Admiral que prins et reçue du dit Jacques Quartier le serment pour ce on est accoutumé, icelui mettent et instituent ou fassent mettre et instituer de par nous en possession et saisine du dit état de Capitaine Générale et Maître Pilote; et d'icelui, ensemble des honneurs, prérogatives, pré-éminences, franchises, libertés, gages et bienfaits, tels que par nous lui seront pour ce ordonnés, le fassent, souffrent et laissent, jour et user pleinement et paisiblement et à lui obéir et entendre de tous ceux, et ainsi qu'il appartiendra ès choses touchant et concernant le dit état et charge: et outre lui fasse, souffre et permette prendre le petit galion, appellé l'Emérillon que de présent il a de nous, lequel est jà vieil et caduc, pour servir à l'adoub de ceux des navires qui en auront besoin, et lequel nous voulons être prins et appliqué par le dit Quartier pour l'effet dessus dit, sans qu'il soit tenus en rendre aucun autre compte et reliquat; et duquel compte et reliquat nous l'avons déchargé et déchargeons par icelles présentes: par lesquels nous mandons aussi à nos Prevôts de Paris; Bailliffs de Rouen, de Caen, d'Orleans, de Blois, et de Tours; Sénéchaux du Maine, d'Anjou, et Guienne, et à tous nos autres Bailliffs, Sénéchaux, Prêvots, Alloués, et autres nos Justiciers et officiers, tant de notre royaume que de notre pays de Brétagne uni à icelui pardevers lesquels sont aucuns prisonniers, accusés, ou prévenus d'aucuns crimes quels qu'ils soient, fors de crimes de lèze-Majesté divine et humaine envers nous, et de faux monnoyeurs qu'ils aient incontinent à délivrer, rendre et bailler ès mains du dit Quartier, ou ces commis ou députés partans ces présentés, ou le duplicate d'icelles pour notre service en la dite entreprise et expédition, ceux des dits prisonniers qu'il connoîtra être propres, suffisans, et capables pour servir en icelle expédition jusqu'au nombre de cinquante personnes, et selon le choix que le dit Quartier en fera, iceux premièrement jugés et condamnés selon leur démérites et la gravite de

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leurs méfaits, si jugés et condamnés ne sont; et satisfaction aussi préalablement ordonnée aux parties civiles et intéressés, si fait n'avoit été Pour laquelle toutefois nous ne voulons la déliverance de leur personne ès dites mains du dit Quartier (s'il les trouve de service) être rétardée ne retenue; mais se prendra la dite satisfaction sur leurs biens seulement et laquelle délivrance des dits prisonniers accusés ou prévenus, nous voulons être faite ès dites mains du dit Quartier pour l'effet dessus dits par nos dits justiciers et officiers respectivement, et par chacun d'eux en leur regard, pouvoir et jurisdiction, nonobstant oppositions ou appellations quelconque faites ou à faire, relevées, ou à relever, et sans que par le moyen d'icelles, icelle délivrance en la manière dessus dite, soit aucunement différée; et afin que le plus grand nombre n'en soit tiré, outre les dits cinquante, nous voulons que la délivrance que chacun de nos dits officiers en fera au dit Quartier soit écrite et certifiée en la marge de ses présentes, et que neanmoins registre en soit par eux fait et envoyée incontinent pardevers notre amé et fíal Chancellier, pour connoître le nombre et la qualité de ceux qui auront été baillé et délivrés: Car tel est notre plaisir. En témoin de ce, nous avons fait mettre notre scel à ces dites présentes. Donné à Saint Pris le dix septième jour d'Octobre, l'an de grâce, mil cinq cent quarante, et de notre règne le vingt-septième.

"Ainsi signé sur le repli, par le Roi, vous Monseigneur le Chancellier et autres persons.

"DE LA CHESNAIE.

"Et scellé sur le repli à simple queue de cire jaune.”

No. XVI.

The following account of the romantic expedition of De Gourgues is extracted from the "Picture of Quebec :"

"The French and Spaniards had been long at bitter enmity, and the wars between them were carried on with all the exasperation of ancient rivalry and mutual hatred. The encroachments of the former upon the territories claimed by the Spaniards in Florida raised the liveliest indignation in the minds of a people not less martial and chivalrous than the French; and when we add that these encroachments had been chiefly made by the Huguenots, a race held in sovereign detestation by the Catholic Spaniard, and persecuted to a degree of intensity by Philip II., the height of animosity to which they were excited can easily be conceived. Nor were the French less susceptible of angry and vindictive feelings, to which may be added the poignant stings of offended national pride. They had never forgiven the captivity of their popular and gallant prince, Francis I.; the memory of this supposed disgrace still rankled in the population; nor was it even wholly eradicated until adequate reparation was made to the national honor by the accession of a French prince to the throne of Spain many years afterward. Notwithstanding a short cessation of the warfare between these

two great powers, the passions we have attempted to describe remained in full force.

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Laudonnière passed the winter of 1564 in the fort which he had built near the mouth of St. Mary's River, and which he called La Caroline. In August, 1565, having experienced the mutinous disposition of part of his force, superadded to the horrors of famine, he was preparing to abandon the enterprise and to return to France, when he was joined by Ribaut with seasonable supplies. On the 4th of September, they were surprised by the appearance in the road of six large vessels, which proved to be a Spanish fleet, under the command of Don Pedro Menendez. Hostilities were immediately commenced; and the French, having an inferior force of four vessels, were obliged to put to sea, chased by the Spaniard. The former, however, being the better sailors, after distancing their opponents, returned to the coast, and relanded their troops about eight leagues from the fort of La Caroline. Three of the

Spanish vessels kept the open sea, while the others lay in the road watching an opportunity to attack the French fort. Ribaut, who was a brave but obstinate man, persisted in his resolution to put to sea again, for the purpose of meeting and fighting with the Spanish vessels. The season was extremely tempestuous, and Laudonnière, having first vainly endeavored to dissuade his colleague from the rash attempt, fortified himself, and made every preparation to resist the attack which he anticipated. At length, notwithstanding the very heavy and long-continued rains, the Spaniards were descried by the French sentinels advancing to the assault on the 29th of September. The ramparts, maintained with spirit by a small force, were soon surmounted and carried -the gallant defenders slain in the breaches. Laudonnière, fighting his way bravely, was the last to leave the fort, and succeeded in escap ing to the woods, where he rallied a few of his straggling countrymen, and whence he ultimately returned to France. The remainder, with the fort, fell into the hands of the Spaniards. Nor did the disasters of the French end here. The vessels commanded by Ribaut were driven on shore by the storms then prevalent-many of the people lost-the survivors and their commander became prisoners to the Spaniards. The French were cruelly, and with bitter taunts, put to death. eral were hung from neighboring trees with this insulting legend: 'Ceux-ci n'ont pas été traité de la sorte en qualité de François, mais comme hérétiques et ennemis de Dieu.'

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Ample chastisement was, however, about to be inflicted. Champlain, who writes of this transaction with the blunt and honest indignation of a soldier, in his own familiar and quaint style, observes, 'Ceuxci furent payés de la même monnaye, qu'ils avoient payés les François' ('they were repaid in the same coin with which they had paid the French').

"So Shakspeare truly says,

'In these cases,

We still have judgment here: that we but track
Bloody instructions, which, being taught, return

VOL. II-M

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