Yet feen too oft, familiar with her face, We first endure, then pity, then embrace. 210 But where th'extreme of vice, was ne'er agreed; Afk, where's the North? at York 'tis on the Tweed, In Scotland at the Orcades, and there At Greenland, Zembla, or the Lord knows where. No creature owns it in the first degree, 215 But thinks his Neighbour farther gone than be. VIRTUOUS and vicious ev'ry Man muft be, For, vice or virtue, SELF directs it still; Each Individual feeks a fevral goal: 220 225 But HEAV'N's great view is One, and that the WHOLE; That counter-works each folly and caprice; That disappoints th' effect of ev'ry vice: That, happy frailties to all ranks apply'd, L ,230 235 miliarise à nos yeux. D'abord nous le fouffrons, enfuite nous Nos pafnos vices fions & font des inftru. Providen mens du mens de la ce & des . Let fd= gefle de bien genéral. leur diftri Il n'y a point d'Homme qui ne foit & vertueux & vicieux: peu le font à l'extrême, mais tous le font à un certain dégré. Le fcelerat & le fou font vertueux & fages par accès; & quelquefois par accès l'Homme de bien fait ce qu'il méprife lui-même. Nous ne fuivons pas en tout, mais par partie, le bien & le mal; foit vices ou vertus, l'amour propre les dirige. Chaque individu vise à un différent but; mais Dieu n'a qu'un feul grand objet, la totalité de l'univers. C'est lui qui contremine chaque folie, chaque caprice, & ordres du qui déconcerte les mesures du vice; qui a donné d'heureu- main. fes foibleffes à tous les ordres; la honte aux filles, & la fierté aux dames, la crainte aux hommes d'état, & la témérité aux hommes de guerre; la préfomption aux Princes, & la crédulité aux peuples: il fçait tirer les effets de la vertu, du principe d'une vanité qui ne recherche d'autre intérêt, qui (b) La Province d'York eft une des Provinces feptentrionales d'Angleterre. Le Tweed eft une riviere qui fépare l'Angleterre & l'Ecolle. Les Orcades font des Isles au Nord de l'Ecoffe dépendantes de ce Royaume. bution aux différens genre.hu Leur utilite pour la pour cha ticulier dans tout état & dans tout age. ne prife d'autre récompenfe, que la louange; c'eft lui qui bâtit fur les befoins & les défauts de l'efprit, la joye, la paix & la gloire du genre-humain. LES Cieux en nous mettant dans de mutuelles dépendanfocieté & ces, maîtres, ferviteurs, amis; nous ordonnent par là & cun en par- nous obligent d'avoir recours les uns aux autres, enforte que la foibleffe de chaque individu fait la force de tous. La fragilité de notre nature, nos foibleffes, nos paffions refferrent de plus en plus les liens de l'intérêt commun, & les rendent plus chers. Nous leur devons la véritable amitié, l'amour fincere, le plaifir ou la joye intérieure dont nous jouiffons dans cette vie; & c'eft d'eux auffi que nous aprenons dans le déclin de l'âge à nous détacher de ces intérêts, de ces amours, de ces plaifirs. La raifon en partie, & en partie la décadence de notre nature nous aprennent à accueillir la mort, & à quitter avec calme cette vie passagere. QUELLE que foit la paffion d'un homme, la fcience, la renommée, ou les richesses, perfonne ne veut fe changer contre fon voifin. Les Sçavans s'eftiment heureux de développer la nature; l'ignorant eft heureux de ce qu'il n'en fçait pas davantage; le riche s'aplaudit de fon abondance; le pauvre se contente du foin de la Providence; l'aveugle danfe, & le boiteux chante. L'ivrogne fe croit un Héros, & le lunatique un Roi. Le Chimifte qui meurt de faim, eft fouverainement heureux avec fes espérances dorées, & le Poëte l'eft avec fa muse. QUELLE merveilleufe confolation accompagne chaque état! L'orgueil eft donné à tous, comme un ami commun. Des paffions fortables aident à chaque âge: l'efperance The joy, the peace, the glory of mankind. HEAV'N, forming each on other to depend, A mafter, or a fervant, or a friend, 240 Bids each on other for affiftance call, 'Till one man's weakness grows the strength of all. Wants, frailties, passions, closer still ally The common int'reft, or endear the tye : To these we owe true friendship, love fincere, WHATE'ER the paffion, knowledge, fame, or pelf, 245 250 Not one will change his neighbour with himself. The learn'd is happy, nature to explore; The fool is happy, that he knows no more; The rich is happy in the plenty giv'n; 255 The starving chymist in his golden views Supreamly bleft, the Poet in his mufe. 260 SEE! fome frange Comfort ev'ry State attend, And pride beftow'd on all, a common friend; G Hope travels thro', nor quits us when we die. "TILL then, Opinion gilds with varying rays 265 270 And not a vanity is giv'n in vain : Ev'n mean Self-love becomes, by force divine, See! and confefs, one comfort ftill must rise, 275 'Tis this, tho' Man's a Fool, yet GOD IS WISE. |