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La perfection du bonheur confifte

dans l'amour de Dicu &

loppant de plus en plus à fon ame, elle s'unit enfin à la foi: alors fans d'autres bornes que l'infini, elle lui présente un bonheur qui l'absorbe tout entier. Il voit pourquoi la nature a donné à l'Homme feul, l'efpérance d'un bonheur connu, & de la foi pour un bonheur inconnu; elle, qui n'a donné en vain aucune impreffion aux autres créatures, car ce qu'elles cherchent elles le trouvent. O fageffe admirable de fes diftributions, qui par là, unit dans l'Homme le plus grand bonheur à la plus grande vertu, lui préfentant tout à la fois la brillante perspective de fon propre bonheur, & le plus puiffant motif pour contribuer à celui des autres!

L'AMOUR propre ainfi allié avec l'amour focial & l'amour de Dieu, nous fait trouver notre bonheur dans celui de notre prochain. Est-ce trop peu pour ton cœur généreusement illimité? Donne-lui une plus vafte carriere, & étens ta gédans celui nérofité jufqu'à tes ennemis. Ne fais qu'un fifteme de bienhommes. veillance, de tous les mondes, de tous les êtres raifonnables, de tous ceux qui ont vie & fentiment: d'autant plus heureux que tu feras plus généreux, le plus haut dégré de bonheur n'étant que le plus haut dégré de charité.

des autres

L'AMOUR de DIEU defcend du tout aux parties; mais celui de l'HOMME doit s'élever des individus au tout. L'amour propre ne fert qu'à reveiller l'ame vertueuse, ainfi qu'un petit caillou, qui, jetté dans une eau paifible, fait naître autour du centre qu'il a mis en mouvement, un petit cercle qui enfuite s'étend, devient plus grand &

Till lengthen'd on to Faith, and unconfin'd,
It pours the bliss that fills up all the mind.
He fees, why Nature plants in man alone
Hope of known blifs, and faith in blifs unknown e
(Nature, whofe dictates to no other kind
Are giv'n in vain, but what they feek they find)
Wife is the prefent: She connects in this
His greateft Virtue with his greatest Bliss,
At once his own bright profpect to be bleft,
And strongest motive to affift the rest.

335

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SELF-LOVE thus pufh'd to focial, to divine: Gives thee to make thy neighbour's blefing thine;

Is this too little for the boundless heart?

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Extend it, let thy enemies have part:

Grafp the whole worlds, of reafon, life, and fenfe

In one close fyftem of benevolence.

Happier, as kinder! in whate'er degree,

And beight of Bliss but height of CHARITY.

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GOD loves from whole to parts: but human foul

Muft rife from individual to the whole.

Self-love but ferves the virtuous mind to wake,

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As the Small pebble ftirs the peaceful lake;
The centre mov'd, a circle ftrait fucceeds,
Another ftill, and ftill another Spreads;
Friend, parent, neighbour, firft it will embrace,
His country next, and next all human-race ;
Wide, and more wide, th'o'erflowings of the mind
Take ev'ry creature in, of ev'ry kind;

P

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Earth fmiles around, with boundless bounty bleft,
And heav'n beholds its image in his breast.

COME then, my friend! my genius come along,
Oh mafter of the poet, and the fong!

And while the mufe now ftoops, or now afcends
To Man's low paffions, or their glorious ends
Teach me like thee, in various nature wife,
To fall with dignity, with temper rife;
Form'd by thy converfe, happily to fteer
From grave to gay, from lively to fevere;
Correct with Spirit, eloquent with ease,

365

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Intent to reafon, or polite to please.

O! while along the ftream of time, thy name

Expanded flies, and gathers all its fame,

Say, fhall my little bark attendant fail,

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Purfue the triumph, and partake the gale?

When ftatefmen, heroes, kings, in duft repofe,

Whofe fons Shall blufh their fathers were thy foes,

Shall then this verfe to future age pretend

Thou wert my guide, philofopher, and friend?

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That urg'd by thee, I turn'd the tuneful art

From founds to things, from fancy to the heart;

For Wit's falfe mirror held up Nature's light;

Shew'd erring Pride, Whatever Is is RIGHT;

That REASON, PASSION, anfwer ONE great A1M;
That true SELF-LOVE and SOCIAL are the SAME;
That VIRTUE only makes our BLISS below;

And all our Knowledge is, OURSELVES TO KNOW.

FINI S.

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e plus grand. Il embraffera d'abord parent, ami, voif uite la patrie, & enfuite tout le genre - humain : les pa nemens de l'ame s'étendant de plus en plus embrassent enfin tous les êtres de toute espece. La terre rit de toutes parts, une bienveillance fans bornes produit un bonheur général; & le ciel, dans le cœur de l'Homme généreux, contemple fon image.

ALLONS donc, mon ami, mon génie: pourfuivons, ô maître du Poëte & du Poëme! Tandis que ma muse s'abaiffe aux baffes paffions de l'Homme ou remonte à leurs fins glorieufes, que femblable à toi, profond dans la connoiffance des varietés de la nature, je puiffe tomber avec dignité & m'élever avec moderation: que formé par tes difcours, j'aprenne à paffer heureusement du grave à l'enjoué, du vif au févere; à être exact avec feu, éloquent fans contrainte, à raisonner avec folidité ou plaire avec délicateffe. O tandis que ton nom vogue fur le cours du tems, recueillant à pleines voiles toute fa renommée, ma petite barque pourra-t-elle suivre le triomphe, & partager le foufle favorable? Lorsque les Hommes d'Etat, les Héros & les Rois repoferont dans la pouffiere, eux dont les fils rougiront que leurs peres ayent été tes ennemis, mes vers aprendront-ils à la pofterité que tu fus mon guide, mon philofophe & mon ami; qu'excité par toi, ma mufe quitta les fons pour s'élever aux chofes, & paffa de l'imagination au cœur ; qu'au lieu de l'éclat trompeur de l'efprit, elle fit briller la lumiere de la nature, faifant voir à l'orgueil qui s'abuse, que tout ce qui eft, eft bien; que la RAISON & la PASSION font

données pour une feule grande fin; que le véritable ager propre & l'amour focial font le même; que LA VER SEULE FAIT ICI-BAS NOTRE BONHEUR, & que tout l'objet de notre connoiffance eft de nous connoître ?

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