Page images
PDF
EPUB

d'armées sous le nom d'armée des côtes de l'Océan, établit dans toutes les communes, et à Sautron, surtout, plusieurs camps retranchés et des colonnes móbiles. Par ce systême habilement pratiqué, non moins que par la fermeté, la franchise, la modération et la persévérance. de son caractère, il parvint à faire renaître la confiance, à éteindre le feu de la guerre civile et à rétablir la paix dans nos contrées dévastées par le fer et par le feu. (1)

Enfin, le Directoire Exécutif, dans sa reconnaissance, rendit un décret solennel qui annonça à la Nation que le général Hoche et l'armée des côtes de l'Océan avaient bien mérité de la patrie. Noble récompense, digne de la simplicité du guerrier!...

Depuis ce jour, le nom de Lazare Hoche est demeuré en vénération dans toutes les communes de l'Ouest (2), autant par ses grands talents militaires que par ses grands talents politiques ; et nos descendants, héritiers comme nous des souvenirs de nos pères, n'oublieront jamais que son plus beau titre de gloire fut d'avoir été proclamé par le peuple français,

LE PACIFICATEUR de la bretagne ET DE LA VENDÉE (3)

(1) Biographie des Contemporains, par Arnault, Jay, Jouy Norvins, tome 9. A Paris, 1823.

(2) « Hoche n'est plus, mes fils, et la France est en deuil ! » CHENIER (Marie Joseph), élégie sur la Mort du général Hoche.

(3) Hoche mourut à Wetzlaër, le 15 septembre 1797, âgé de 29 ans, et cet événement fut regardé comme une calamité publique.

STATISTIQUE

DE LA CONSOMMATION

DE LA VIANDE DE BOUCHERIE A NANTES,

DE 1810 A 1810.

RÉFLEXIONS SUR LE DROIT D'OCTROI AU POIDS.

L'ABAISSEMENT DU DROIT D'ENTRÉE DES
BESTIAUX ÉTRANGERS.

-SUR

Observations sur la statistique de la consommation de la viande à Nantes, de 1810 à 1840.

Ayant été invité par M. de Mornay à lui transmettre quelques documents sur la consommation de la viande dans la ville de Nantes, et sur les règlements de la boucherie et de l'octroi, je dois à la bienveillance de M. le Maire et de M. Maillard, chef du bureau des subsistances, les éléments du travail que je viens vous

soumettre.

Peu de personnes savent qu'il existe à Nantes un

marché de bestianx sur pieds, lequel se tient tous les vendredis sur une place attenant à l'Abattoir; ce marché est exclusivement destiné à l'approvisionnement de la ville, et les bouchers pourvus de, palente sont seuls admis à y acheter des bestiaux. Les heures sont différentes pour les boeufs, les veaux et les moutons, afin d'établir une grande régularité dans les achats. Le samedi, un autre marché a lieu pour les porcs vivants et pour la viande morte.

L'administration municipale devait, dans sa sollicitude, veiller à ce qu'il ne fût exposé à la vente que des viandes saines; aussi existe-t-il un règlement qui interdit de vendre des animaux vicieux, ou dont l'âge trop tendre, ne permettrait pas à la chair d'être assez substantielle. Cet âge est fixé à six semaines pour les veaux. Afin d'assurer l'exécution de l'arrêté, un syndic des bouchers de Nantes et un commissaire spécial, nommé par la Mairie, procèdent à l'inspection de tous les animaux morts ou vivants destinés à la consommation.

Le nombre des bouchers patentés et attachés à l'Abattoir est de 57. Il y a de plus 17 petits bouchers dits marcandiers.

La taxe de la viande se fait au commencement de chaque mois, sur un appréci rédigé par le commissaire spécial et un syndic des bouchers à la fin du mois précédent. Quoique depuis long-temps il soit reconnu que les bases sur lesquelles on opère manquent de précision, la difficulté d'en rencontrer d'autres plus satisfaisantes fait que l'on continue de marcher dans la même voie.

Les boeufs livrés à la boucherie sont tous, à très peu d'exceptions près, fournis par la rive gauche de la Loire, et proviennent de la Vendée ou de la partie Sud du département, de l'Anjou et du Poitou; ils sont de trois espèces: bœufs de crèches, qui ont été engraissés à l'étable; bœufs de marais et bœufs des îles de la Loire. En outre des bestiaux achetés au marché, quelques bouchers achètent directement, soit des agriculteurs, soit des éleveurs. Un petit nombre engraissent euxmêmes des bœufs en les plaçant sur des prairies on des marais pen éloignés de la ville, puis vendent à leurs confrères l'excédant de leurs besoins..

Une chose digne de remarque, c'est que la plus grande partie des veaux est fournie par les cantons de la rive droite de la Loire, lorsque les boeufs proviennent de la rive gauche ; c'est-à-dire que d'un côté on se livre à l'éducation et à l'engraissement des bestiaux, tandis que ce genre d'industrie est presque entièrement négligé sur l'autre. Cette différence s'explique par l'absence des pâturages, par le retard dans la culture des prairies artificielles et des plantes à racines alimentaires, par la nature de l'espèce, beaucoup plus petite sur la rive droite que sur la rive ganche; enfin, par le genre de spéculation auquel se livre une partie des cultivateurs. Nous verrons bientôt quelles conséquences on doit en tirer, relativement aux droits d'octroi.

Les moutons viennent encore presque exclusivement de la rive gauche, de la Vendée et de l'Anjou. ›

Les porcs sont pris indistinctement dans tous les points du département; beaucoup viennent du Morbihan,

d'autres des départements de la Sarthe et de la Mayenne.

Le tarif des droits d'entrée, pour les bestiaux de toute espèce, s'est élevé progressivement de 1810 à 1820. Depuis cette dernière époque,, il n'a subi aucun changement. (Voir le tableau n.o 1.)

Le prix de la viande à toujours été croissant, et cependant la consommation a varié d'une manière étrange. (Voir le tableau n.o 1.) Il serait extrêmement curieux de connaître quel a été, à ces diverses époques, le prix. moyen des animaux sur pieds, comparativement au tarif de la viande de boucherie. Toutes nos recherches à cet égard ont été infructueuses, et les documents, administratifs ne peuvent nous donner aucune certitude. Ne serait-il pas à désirer que, dans chaque foire, dans chaque marché, on constatât, au moins approximativement, le nombre de bestiaux vendus, et le prix moyen des ventes, ainsi que cela se fait au marché de Sceaux. Cette mercuriale offrirait, pour l'avenir, dimmenses avantages, en permettant d'apprécier, d'une manière exacte, le commerce des bestiaux dans chaque localité. Dans une autre circonstance, je me propose de vous soumettre un projet sur cet important sujet.

Le poids moyen brut des divers bestiaux peut se décomposer de la manière suivante: (Voir le tableau n.o 2.)

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
« PreviousContinue »