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pléer, achète souvent des fourrages dans les vallées de Saint-Etienne-de-Mont-Luc; mais leur prix excessif et surtout la difficulté des charrois ont suggéré aux plus intelligents l'idée de semer des prairies artificielles et de cultiver des plantes fourragères (1). Ces innovations ont déjà trouvé des imitateurs.

Il reste encore une étendue de 300 hectares environ de landes, qui sert au pacage des chevaux et des moutons; ce sol ne demande que la culture pour devenir fertile. On a tenté quelques essais qui ont assez bien réussi. (2)

Les bois futaies, si nombreux jadis à Sautron, ont été abattus. De la vieille forêt, vaste domaine, mor celé, vendu en 1793, il ne reste que 60 hectares en essences de chênes, châtaigniers, aunes et bouleaux emménagés par coupes de 14 et 21 ans. Ont été abattues également, les futaies du Boisthoreau, de la Réfoulière, de Bongarand, les chénaies des Croix, les chênaies des Cloutières, et les forêts de la Charbonnière et de la Noë. Tous ces terrains sont cultivés en céréales, si се n'est 60 ares environ sur les dépendances des Croix que le propriétaire a semés en chênes au printemps de 1810, et plantés en arbres résineux en 1825 et 1827. Les bois taillis, châtaigniers et chênes, ne produisent que des sèves rabougries par les gelées du printemps. Le plus

(1) Choux, navets, pommes de terre, rutabagas et trèfles. (2) Les deux tiers ont été partagés, clôturés de fossés et défrichés. On a bâti plusieurs fermes qui sont actuellement cultivées avec succès (1842).

étendu de tous, situé sur les collines de la rive droite du Cens, contient 24 hectares; il porte le nom de taillis de la Pasquelaie. Dans les parties les plus basses, on rencontre fréquemment un reptilè de 2 mètres de longueur, désigné par Daubenton sous le nom de la couleuvre verte et jaune, et connu des habitants sous le nom de sangle (1).

Parmi la Flore communale, on distingue: Famille des amentacées, le chêne et ses variétés, le châtaignier et ses variétés, les saules, les aunes, le frêne et l'orme. Famille des rosacécs, le pommier avec ses nombreuses variétés, le poirier, le prunier, le cerisier merisier. Famille des conifères, le pin maritime et les variétés de Bordeaux, le sapin à feuille d'if; enfin, dans la famille des graminées, le froment au grain petit, glacé, qui donne une farine très-blanche, le sarrasin estimé, pour son usage quotidien, non moins que le millet. Les plantes potagères d'une belle forme acquièrent une qualité non ordinaire. Sur les collines et dans les vallons, lieux remarquables par une végétation vigoureuse, le botaniste trouve aussi le liliago, le pînguicula lusitanica, et le galeopsis galcopdolon sur les rives du Cens (2); le bolet parasite, boletus parasitus; l'hydne hérisson,

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(2) Nantes au XIX. Siècle, par MM. Bonamy et Guépin, 1835; Sebire, à Nantes.

hydnum erinoceum; caret à deux nervares, carex nervosus; ail pétiolé, allium pétiolatum; enpatoire chanvrin, enpatorium cannobinum; orpin reprise, sedum telephium; fraisier de table, fragaria vesca (1).

La structure géologique a pour base la pierre schisteuse alumineuse, dans la partie de l'Est et du Sud; et, dans la partie de l'Ouest et du nord, le granit et la silice; la pegmatite se trouve en la Gagnerie de la PetiteNoë.

Le climat est humide, tempéré et sain comme celui des autres communes où sont très-fréquents les pluies et les vents du Sud-Est et du Nord-Ouest.

La zoologie ne présente rien de remarquable parmi les animaux domestiques : les races bovines, ovines, sont à-peu-près les mêmes que dans les autres localités de la rive droite de la Loire; on élève le porc de Craòn; et l'on préfère, dans la race chevaline, l'espèce bretonne connue sous le nom de chevaux de lande (2); cette

(1) Flore du département de la Loire-Inférieure, par M. Moisan, membre de la Société Académique, 1839; chez Sebire, à Nantes.

(2) Il n'est pas indifférent de rapporter ici qu'on retrouve dans nos chevaux bretons (transplantés par les Scythes nos ancêtres dans les Gaules) les qualités qu'on attribuait à leur espèce dans l'antiquité. Nos chevaux de race, quoique très-petits, soutiennent, d'une manière brillante, la réputation qu'avaient ceux d'allure des Scythes, de n'être égalés, pour l'agilité et la vitesse, que par ceux des Parthes. Strabon dit de ces chevaux scythes nommés totularii equi: Sunt autem parthicorum similes nam et agilitate et

race se distingue particulièrement par la délicatesse de ses formes, la légèreté, la sobriété et la vigueur; elle prend à volonté toutes les allures et surtout l'amble, mouvement qui lui est le plus naturel.

Le commerce du gros et du menu bétail, pendant le printemps et l'automne, devient, pour l'habitant, uné industrie très-lucrative. Les génisses et les taureaux vendus à l'âge de 10 à 12 mois aux foires de la rive gauche de la Loire, reviennent, l'année suivante, sur la rive droite; les jeunes vaches sont destinées à la production du beurre, et les jeunes boeufs, dressés au labourage, et revendus au printemps suivant, retournent en Vendée au prix de 5 à 600 fr., augmentation de valeur de 200 fr. comparée au prix d'achat, et qui constitue le profit du dresseur.

La vente du beurre et du laitage sur le marché de Nantes offre de très-grands bénéfices; mais ces bénéfices sont moins considérables que ceux retirés, par l'éleveur soigneux, de la vente des porcelets. Ce genre d'élève s'étend chaque jour suivant les besoins de la société, et devient une source de prospérités pour les communes du canton. La race qu'on préfère provient de la race Normande et de la race du Poitou. La race ovine, petite espèce,

currendi dexteritate reliquos. Strabon, Geog., lib. III. Arian. de Venat., page 213.

(Origines Gauloises, par Latour d'Auvergne Corret, premier grenadier des armées de la république française. Hambourg, 1801.)

donne une chaire musculaire très-délicate et très-estimée. L'éducation des abeilles, sans être négligée, est conduite avec peu d'intelligence. L'apiculteur emploie encore la méthode d'asphyxier l'essaim pour retirer la cire et le miel. Une ruche, récoltée à trois ans, est estimée 15 francs.

La commune, indépendamment du chef-lieu, se compose de 16 villages ou hameaux divisés (1) en 6 sections formant 197 feux et donnant 930 habitants. La population, depuis 1792, a augmenté, terme moyen, de 4 par an, à raison de 6 mariages par an, terme moyen (2).

Le chiffre du bétail s'élève à 1336, gros et menu, parmi lequel on compte 99 attelages; deux tiers de boeufs et un tiers de vaches (3).

On remarque la chapelle de Bongarand, sous le vocable de la Vierge, fondée par François II, duc de Bretagne, et la chapelle des Croix, consacrée, en 1684, à Sainte-Anne et à St.-Jacques, (4) quatre moulins à vent,

(1) 1.o Sautron,
2.0. Les Croix,
3. La Roulière,

4.o Le Breil,

5.° Bongarand,

77 feux, 332 habitants..
31 feux, 171 habitants.
11 feux, 56 habitants.
33 feux, 156 habitants.

27 feux, 130 habitants.

6. La Trimossière, 18 feux, 85 habitants.

197 feux, 930 habitants.

(2) Et en 1836 la population monte à 950, et en 1842 à

(3) Le chiffre des bestiaux s'est élevé d'un tiers. (1842.)

(4) Par M. Jacques Fremon Du Bouffay et dame Anne Busson, son épouse.

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