L'imagination: poëme [en VIII chants, Volume 2

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Michaud Frères, 1811 - French poetry

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Page 28 - ... volages humeurs , Le temps conduit la mode , et la mode les mœurs ; Ainsi pour un travers il s'en reproduit mille. Mais, puisqu'il nous distrait , ton art nous est utile : Tous ces fous , tous ces sots , par toi si bien décrits , Incommodes ailleurs, charment dans tes écrits. Que dis-je? chacun d'eux , grâce à ton art suprême , Chez toi, sans le savoir, vient rire de lui-même : Ainsi l'oiseau léger, crédule et curieux , Vient se prendre au miroir qui le montre à ses yeux.
Page 129 - Voilà pourquoi , quoique le commerce ordinaire des hommes me soit odieux , l'intime amitié m'est si chère , parce qu'il n'ya plus de devoir pour elle ; on suit son cœur , et tout est fait. Voilà encore pourquoi j'ai toujours tant redouté les bienfaits; car tout bienfait exige reconnaissance , et je me sens le cœur ingrat, par cela seul que la reconnaissance est un devoir.
Page 80 - L'enfant joue et s'endort, pour jouer se réveille. Trop faible encor , son cœur ne saurait soutenir Le passé , le présent, et l'immense avenir. A peine au présent seul son âme peut suffire ; Le présent seul est tout : un coin est son empire , Un hochet son trésor, un point l'immensité, Le soir son avenir , un jour l'éternité. Mais l'homme tout entier est caché dans l'enfance : Ainsi le faible gland renferme un chêne immense.
Page 41 - S'élève, redescend, et se relève encor, S'abat sur une fleur, se pose sur un chêne. L'heureux lecteur se livre au charme qui l'entraîne ; Ce n'est plus qu'un enfant qui se plaît aux récits De géants, de combats, de fantômes, d'esprits ; Qui, dans le même instant, désire, espère, tremble, S'arrête, s'adoucit, pleure et rit tout ensemble.
Page 40 - Leurs cercles, leurs anneaux et leur baguette eu main, Au son de la guitare, au bruit du tambourin, Accoururent en foule ; et, fêtant sa naissance'.
Page 33 - Dont , peut-être , l'orgueil goûtait peu la leçon Que reçoit dans ses vers l'orgueil du roi lion , Dédaigna La Fontaine , et crut son art frivole. Chantre aimable ! ta muse aisément s'en console. Louis ne te fit point un luxe de sa cour ; Mais le sage t'accueille en son humble séjour ; Mais il te fait son...
Page 196 - Le meurtre s'exerçait avec impunité. Mais du discours enfin l'harmonieuse adresse De ces sauvages mœurs adoucit la rudesse , Rassembla les humains dans les forêts épars , Enferma les cités de murs et de remparts, De l'aspect du supplice effraya l'insolence, Et sous l'appui des lois mit la faible innocence.
Page 62 - L'artiste a composé cet ouvrage sur l'idéal , et n'a employé de matière que ce qu'il lui en fallait pour exécuter et représenter son idée. Autant la description qu'Homère a...
Page 100 - Tout son cœur s'épouvante au nom de bienfaiteur. Est-il quelque mortel, à son heure suprême, Qui n'expire appuyé sur le mortel qu'il aime, Qui ne trouve des pleurs dans les yeux attendris D'un frère ou d'une sœur, d'une épouse ou d'un fils? L'infortuné qu'il est! à son heure dernière, Souffre à peine une main qui ferme sa paupière ; Pas un ancien ami qu'il cherche encor des yeux ; Et le soleil lui seul a reçu ses adieux. Malheureux! le trépas est donc ton seul asile; Ah!
Page 151 - Natchés la tristesse touchante ! Combien de leur douleur l'heureux instinct m'enchante ! Là, d'un fils qui n'est plus la tendre mère en deuil A des rameaux voisins vient pendre le cercueil. Eh ! quel soin pouvait mieux consoler sa jeune ombre ! Au lieu d'être enfermé dans la demeure sombre, Suspendu sur la terre et regardant les cieux, Quoique mort, des vivants il attire les yeux. Là, souvent sous le fils vient reposer le père ; Là, ses sœurs en pleurant accompagnent leur mère ; L'oiseau...

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