Le peintre de Salzbourg: Les meditations du Cloitre. Adèlé. Thérèse-Aubert

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L. Hauman & Company, 1835 - 381 pages
 

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Popular passages

Page 121 - En voyant l'aveuglement et la misère de l'homme, en regardant tout l'univers muet, et l'homme sans lumière, abandonné à lui-même et comme égaré dans ce recoin de l'univers, sans savoir qui l'ya mis , ce qu'il y est venu faire, ce qu'il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j'entre en effroi comme un homme qu'on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable, et qui s'éveillerait sans connaître où il est, et sans moyen d'en sortir.
Page 121 - ... endormi dans une île déserte et effroyable, et qui s'éveillerait sans connaître où il est, et sans avoir aucun moyen d'en sortir. Et sur cela j'admire comment on n'entre pas en désespoir d'un si misérable état.
Page 155 - O mon ami! sois sûr qu'il ya dans le monde que nous habitons des âmes punies d'une faute ancienne, punies peut-être par anticipation d'une faute à venir indispensable, des âmes d'expiation qui portent pour une génération tout le poids des vengeances de Dieu, et qui sont condamnées à l'amour de l'impossible, comme si la suprême puissance, qui ne peut sans contrevenir à ses décrets leur ôter l'infini dans l'éternité, avait voulu...
Page 64 - L'air est chargé d'émanations trèspures et de parfums très-agréables. Le son du cor, le tintement de la cloche lointaine, l'aboiement du dogue attentif qui veille au-devant de l'habitation de l'homme, un rien vous trouble et vous pénètre ; il semble que cette nuit imposante jette quelque chose d'imposant sur toutes vos sensations. Que dis-je? les inspirations superstitieuses et les rêveries crédules sont filles de la solitude et des ténèbres. Qui m'empêche ci» donner à ce château des...
Page 110 - ... élève ses yeux vers le ciel, et demande à Dieu si sa providence l'abandonne. Si jeune encore et si malheureux, désabusé de la vie et de la société par une expérience précoce , étranger aux hommes qui ont flétri mon cœur, et privé de toutes les espérances qui m'avoient déçu, j'ai cherché un asile dans ma misère, et je n'en ai point trouvé. Je me suis demandé si l'état actuel de la civilisation étoit si désespéré, qu'il n'y eût plus de remède aux calamités de l'espèce,...
Page 75 - Pourquoi la lumière at-elle été donnée à un misérable, et la vie à ceux qui sont dans l'amertume du cœur ? » Ainsi chantait l'ancien des hommes.
Page 155 - ... des âmes d'expiation qui portent pour une génération tout le poids des vengeances de Dieu, et qui sont condamnées à l'amour de l'impossible, comme si la suprême puissance, qui ne peut sans contrevenir à ses décrets leur ôter l'infini dans l'éternité, avoit voulu leur donner le néant dans le présent; qui ont la faculté déplorable de concevoir, d'embrasser en imagination des voluptés devant lesquelles toutes celles de la terre se dégradent et s'anéantissent!
Page 110 - ... l'importunent et le révoltent ; ses propres facultés lui sont à charge , et il maudit , comme Job , l'instant où il a été conçu. Chancelant sous le poids de la tristesse qui l'accable , il s'assied au bord de sa fosse ; et dans...
Page 79 - Saltzbourg avait de plus, sur quelques points de sa palette, ses rayons à lui. On distinguera cette belle page sur l'hiver, datée du 10 octobre : « Oui, je le répète, l'hiver dans toute son indigence, l'hiver avec ses astres pâles et ses phénomènes désastreux, me promet plus de ravissements que l'orgueilleuse profusion des beaux jours... » Si cette page se fût trouvée aussi bien dans l'Emile ou dans le Génie du Christianisme, elle aurait été mainte fois citée.
Page 120 - ... a restreint le développement dangereux de ses facultés ; maintenant qu'on a tracé autour d'elle le cercle étroit de Popilius, et qu'on lui a dit, comme le Tout-Puissant aux flots de la mer : Vous ne passerez pas ces limites, sait-on ce que tant de passions oisives et d'énergies réprimées peuvent produire de funeste?

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