Marie-Antoinette: sa vie--Sa mort. 1755-1793

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E. Plon, Nourrit et cie, 1889 - 484 pages
 

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Popular passages

Page 433 - ... j'ai été appelé deux fois au conseil de celui qui fut mon maître, dans le temps que cette fonction était ambitionnée par tout le monde : je lui dois le même service lorsque c'est une fonction que bien des gens trouvent dangereuse.
Page 436 - Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi , et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union; comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle , si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.
Page 166 - L'avenir n'est pas riant. Je ne vivrai plus, mais mes chers enfants et petits-enfants, notre sainte religion, nos bons peuples ne s'en ressentiront que trop. Nous nous ressentons déjà d'un despotisme qui n'agit que selon ses convenances sans principes et avec force. Si on lui laisse gagner du terrain, quelle perspective pour ceux qui nous remplaceront! Cela ira toujours en augmentant. Je voudrais au prix de mes jours rendre nos enfants plus heureux, plus tranquilles que nous, surtout depuis que...
Page 221 - M. de Châlons. — Après un cruel quart d'heure, une femme de la reine tout échevelée, tout hors d'elle, entre et nous crie : « Un dauphin ! mais défense d'en parler encore. » Notre joie était trop grande pour être contenue. Nous nous précipitons hors de l'appartement, qui donne dans la salle des gardes de la reine. La première personne que j'y rencontre est Madame, qui courait chez la reine au grand galop. Je lui crie : « Un dauphin, madame ! quel bonheur ! » Ce n'était que l'effet...
Page 157 - J'ai quitté Versailles avec peine, attaché vraiment à ma sœur; j'ai trouvé une espèce de douceur de vie à laquelle j'avais renoncé, mais dont je vois que le goût ne m'avait pas quitté. Elle est aimable et charmante; j'ai passé des heures et des heures avec elle, sans m'apercevoir comment elles s'écoulaient. Sa sensibilité au départ était grande, sa contenance bonne; il m'a fallu toute ma force pour trouver des jambes pour m'en aller.
Page 467 - Je suis calme comme on l'est quand la conscience ne reproche rien. J'ai un profond regret d'abandonner mes pauvres enfants. Vous savez que je n'existais que pour eux et vous, ma bonne et tendre sœur ; vous qui avez , par votre amitié...
Page 362 - Le roi n'a qu'un homme, c'est sa femme. Il n'ya de sûreté pour elle que dans le rétablissement de l'autorité royale. J'aime à croire qu'elle ne voudrait pas de la vie sans sa couronne; mais ce dont je suis bien sûr, c'est qu'elle ne conservera pas sa vie si elle ne conserve pas sa couronne. «Le moment viendra...
Page 395 - Au moment où on la croit persuadée , un mot , un raisonnement la fait changer sans qu'elle s'en doute; c'est aussi pour cela que mille choses ne sont point à entreprendre. Enfin, quoi qu'il arrive, conservez-moi votre amitié et votre attachement, j'en ai bien besoin, et croyez que, quel que soit le malheur qui me poursuit, je peux céder aux circonstances, mais jamais je ne consentirai à rien d'indigne de moi ; c'est dans le malheur qu'on sent davantage ce qu'on est. Mon sang coule dans les...
Page 221 - On n'avait pas osé dire d'abord à la Reine que c'était un dauphin, pour ne pas lui causer une émotion trop vive. Tout ce qui l'entourait se composait si bien que la Reine, ne voyant autour d'elle que de la contrainte, crut que c'était une fille. Elle dit : « vous voyez comme je suis raisonnable ; je ne vous demande rien. » Le Roi, voyant ses inquiétudes, crut qu'il était temps de l'en tirer.
Page 65 - Barry d'un autre œil que d'être une dame admise à la cour et à la société du roi. Vous êtes la première sujette de lui, vous lui devez obéissance et soumission ; vous devez l'exemple à la cour, aux courtisans, que les volontés de votre maître s'exécutent. Si on exigeait de vous des bassesses, des familiarités , ni moi ni personne ne pourrait vous les conseiller, mais une parole indifférente , de certains regards, non pour la dame, mais pour votre grand-père, votre maître, votre bienfaiteur...

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