Page images
PDF
EPUB

gancia que acreditaba una vivísima fe en su corazon, segun aquello de que, bien cree quien bien jura. Por mas que sean verdaderas las críticas que le hicieron algunos enemigos suyos, citándole pedazos enteros que tomó del original español con sus pelos y señales, la tragedia el Cid merece una buena traduccion, para que comparada con la composicion de Guillen de Castro, se pueda juzgar lo que ha variado el gusto en siglos inmediatos y paises vecinos.

DE MR. RACINE.

Dixe que en la tragedia intitulada Phedra de este autor habia una relacion muy parecida á las que se hallan en los dramas de Calderon y otros, y para que veais si abusé de vuestra credulidad, y mi autoridad de Catedrático á la violeta, ó si dixe la verdad pura, aquí os pongo la tal relacion, y juzgad si le falta para lo que he dicho

mas que el acabar de las nuestras con

aquello de

Agua, tierra, montes, valles,
Prados, fuentes, ayre y fuego,
Brutos, peces, fieras, hombres,
Luna, sol, astros y cielo.

RELACION

EN LA TRAGEDIA

DE LA PHEDRA.

Il étoit sur son char. Ses gardes affligés

Imitoient son silence, autour de lui rangés.
Il suivoit tout pensif le chemin de Mycenes.
Sa main sur les chevaux laissoit flotter les rênes.
Ses superbes coursiers, qu'on voyoit autrefois
Pleins d'une ardeur si noble obéir á sa voix,
L'œil morne maintenant et la tête baissée,
Sembloient se conformer à sa triste pensée.
Un effroyable cri, sorti du fond des flots.
Des airs en ce moment à troublé le repos,
Et du sein de la terre une voix formidable
Répond en gémissant à ce cri redoutable.
Jusqu'au fond de nos cœurs notre sang s'est glacé.
Des coursiers attentifs le crin s'est hérisse.
Cependant, sur le dos de la plaine liquide,
S'elève à gros bouillons une montagne kumide.

L'onde approche, se brise et vomit á nos yeux,
Parmi des flots d'écume, un monstre furieux.
Son front large est armé de cornes menaçantes;
Tout son corps est couvert d'écaillesjaunissantes.
Indomptable taureau, dragon impétueux,
Sa croupe se recourbe en replis tortueux;
Ses longs mugissemens font trembler le rivage.
Le Ciel avec borreur voit ce monstre sauvage.
La terre s'en emeut, l'air en est infecté,
Le flot, qui l'apporta, recule épouvanté
Tout fuit; et sans s'urmer d'un courage inutile,
Dans le temple voisin chacun cherche un asyle.
Hippolyte lui seul, digne fils d'un héros,
Arrête ses coursiers, saisit ses javelots,

Pousse au monstre,et d'un dard lancé d'une main sûre,
Il lui fait dans le flanc une large blessure.
De rage et de douleur le monstre bondissant
Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant
Se roule, et leur présente une gueule enflammée,
Qui les couvre de feu, de sang, et de fumée.
La frayeur les emporte; et, scurds à cette fois,
Ils ne connoissent plus ni le frein, ni la voix. ·
En efforts impuissans leur maître se consume.
Ils rougissent le mords d'une sanglante écume®

On dit qu'on a vu même, en ce désordre affreux,
UnDieu,qui d'aiguillons pressoit leurflanc poudreux.
A travers les rochers la peur les précipite.
L'essieu crie et se rompt. L'intrépide Hippolyte
Voit voler en éclats tout son char fracassé.
Dars les rênes lui-même il tombe embarrassé.
Excusez ma douleur, Cette image cruelle.
Sera pour moi de pleurs une source éternelle.
J'ai vu, Seigneur, j'ai vu votre malheureux fils
Trainé par les chevaux que sa main à nourris.
Il veut les rappeller et sa voix les effraie.
Ils courent.Tout son corps n'est bientôt qu' une plaie.
De nos cris douloureux la plaine retentit.
Leur fougue impetueuse enfin se rallentit.

Ils s'arrêtent, non loin de ces tombeaux antiques.
Où des Rois ses ayeux sont les froides reliques.
Je cours en soupirant, et sa garde me suit.
De son génereux sang la trace nous conduit. -
Les rochers en sont teints. Les ronces dégout tantes
Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes.
J'arrive, je l'appelle, et me tendant la main
Il ouvre un œil mourant qu'il referme soudain:
Le Ciel, dit il, m'arrache une innocente vie.

i

Prends soin après ma mort de la triste Ariçie."

« PreviousContinue »