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II. Peinture de ces mœurs par un étranger. Les Mémoires de Grammont. Différence de la débauche en France et en Angleterre.

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III. L'Hudibras de Buttler.-Platitude de son comique et âpreté de sa rancune.

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IV. Bassesses, cruautés, brutalités, débauches de la cour. Rochester, sa vie, ses poëmes, son style, sa morale.

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V. Quelle est la philosophie qui convient à ces mœurs.-Hobbes, son esprit et son style. Ses retranchements et ses découvertes. Sa méthode mathématique. En quoi il se rapproche de Descartes, et en quoi il diffère de Descartes. morale, son esthétique, sa politique, sa logique, sa psychologie, sa métaphysique. Esprit et objet de sa philosophie.

Sa

VI. Le théâtre.- Changement dans le goût et dans le public. L'auditoire avant la Restauration, et l'auditoire après la Restauration.

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VII. Dryden. Disparates de ses comédies. - Maladresse de ses indécences. Comment il traduit l'Amphitryon de Molière.

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VIII. Wycherley. Sa vie. âpreté et son impudeur. gnarde, le Maître de danse. repoussants.

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Son caractère. Sa tristesse, son
L'Amour au bois, l'Épouse campa-

- Peintures licencieuses et détails Rôles d'Olivia

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Son énergie et son réalisme. et de Manly dans son Plain dealer. - Paroles de Milton.

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LES MONDAINS.

I. Apparition de la vie mondaine en Europe.

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Comment elle s'établit en Angleterre.

Les

et ses causes. modes, les amusements, les conversations, les façons et les talents de salon.

II. Avénement de l'esprit classique en Europe. Ses origines. Ses caractères. - Différence de la conversation sous Elisabeth et sous Charles II.

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III. Sir William Temple. Sa vie, son caractère, son esprit, son style.

IV. Les écrivains à la mode.

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Leur langage correct, leurs façons galantes. Sir Charles Sedley, le comte de Dorset, Edmund Waller. Ses sentiments et son style.

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est poli.- En quoi il n'est pas assez poli.- Culture du style. - Manque de poésie. - Caractère de la poésie et du style classiques et monarchiques.

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lière l'honnête homme reste homme du monde. Comment l'honnête homme de Molière est un modèle français. VII. L'action. Entre-croisement des intrigues.- Frivolité des intentions. Apreté des caractères. — Grossièreté des mœurs. -En quoi consiste le talent de Wycherley, Congrève, Vanbrugh et Farquhar. Quels personnages ils peuvent com

poser.

-

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VIII. Les personnages naturels.-Le mari, Sir John Brute, Squire

Le père, sir Tunbelly.

La jeune fille, miss

Idée de la

Sullen. Hoyden. Le jeune garçon, Squire Humphry. nature d'après ce théâtre. IX. Les personnages artificiels. Les femmes du monde. Miss Prue. Lady Wishfort. Lady Pliant. Mistress Millamant. Les hommes du monde. Mirabell. Idée de la société d'après ce théâtre. — Pourquoi cette culture et cette littérature n'ont pas produit d'œuvres durables. En quoi elles sont opposées au caractère anglais. - Transformation du goût et des mœurs.

X. La prolongation de la comédie. Sheridan. Sa vie. Son talent. L'École de médisance. Comment la comédie dégénère et s'éteint. Cause de la décadence du théâtre en Europe et en Angleterre.

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$ 1.

LES VIVEURS.

Lorsqu'on feuillette tour à tour l'œuvre des peintres de la Cour sous Charles Ier, puis sous Charles II, et qu'on quitte les nobles portraits de Van-Dyck pour les figures de Lely, la chute est subite et profonde : on sortait d'un palais, on tombe dans un mauvais lieu.

Au lieu de ces seigneurs fiers et calmes qui restent

cavaliers en devenant hommes de cour,

de ces

grandes dames si simples qui semblent à la fois princesses et jeunes filles, de ce monde généreux et héroïque, élégant et orné, où resplendit encore la flamme de la Renaissance, où reluit déjà la politesse de l'âge moderne, on rencontre des courtisanes dangereuses ou provocantes, à l'air ignoble ou dur, incapables de pudeur ou de pitié1. Leurs mains potelées, épanouies, ploient mignardement des doigts à fossettes; des torsades de cheveux lourds roulent sur leurs épaules charnues; les yeux noyés clignent voluptueusement, un fade sourire erre sur les lèvres sensuelles. L'une relève un flot de cheveux dénoués qui coule sur les rondeurs de sa chair rose; celle-ci, languissante, se laisse aller, ouvrant une manche dont la molle profondeur découvre toute la blancheur de son bras. Presque toutes sont en chemise; plusieurs semblent sortir du lit; le peignoir froissé colle sur la gorge, et semble défait par une nuit de débauche; la robe de dessous, toute chiffonnée, tombe sur les hanches; les pieds froissent la soie qui chatoie et luit. Toutes débraillées qu'elles sont, elles se parent insolemment d'un luxe de filles: ceintures de diamants, dentelles bouillonnantes, splendeur brutale des dorures, profusion d'étoffes brodées et bruissantes, coiffures énormes, dont les boucles et les torsades enroulées et débordantes

1. Voyez surtout les portraits de lady Mooreland, de lady Williams, de la comtesse d'Ossory, de la duchesse de Cleveland, de lady Price, etc.

provoquent le regard par l'échafaudage de leur magnificence effrontée. Des draperies tortillées tombent alentour en forme d'alcôve, et les yeux plongent par une échappée sur les allées d'un grand pare dont la solitude sera commode à leurs plaisirs.

I

Tout cela était venu par contraste : le puritanisme avait amené l'orgie, les fanatiques avaient décrié la vertu. Pendant de longues années, la sombre imagination anglaise, saisie de terreurs religieuses, avait désolé la vie humaine. La conscience, à l'idée de la mort et de l'obscure éternité, s'était troublée; des anxiétés sourdes y avaient pullulé en secret comme une végétation d'épines, et le cœur malade, tressaillant à chaque mouvement, avait fini par prendre en dégoût tous ses plaisirs et en horreur tous ses instincts. Ainsi empoisonné dans sa source, le divin sentiment de la justice s'était tourné en folie lugubre. L'homme, déclaré pervers et damné, se croyait enfermé dans un cachot de perdition et de vice où nul effort et nul hasard ne pouvaient faire entrer un rayon de lumière, à moins que la main d'en haut, par une faveur gratuite, ne vînt arracher la pierre scellée de ce tombeau. Il avait mené la vie d'un condamné, bourrelée et angoisseuse, opprimée par un désespoir morne, et hantée de spectres. Tel s'était cru souvent sur le point de mourir: tel autre, à l'idée d'une

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