Lettres autographes de Madame Roland: adressées à Bancal-des-Issarts ...

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J.P. Meline, 1836 - France - 353 pages
 

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Popular passages

Page 222 - Il a convaincu les esprits, électrisé les âmes, commandé ce qu'il a voulu; ce n'étaient pas des applaudissements, c'étaient des cris, des transports; trois fois l'Assemblée entraînée s'est levée tout entière, les bras étendus, les chapeaux en l'air, dans un enthousiasme inexprimable. Périsse à jamais quiconque a ressenti ou partagé ces grands mouvements et qui pourrait encore reprendre des fers!
Page 191 - Cercle social, je ne passerai point deux jours sans qu'il ait une lettre capable de le porter à agir avec vous, s'il a de l'énergie et de l'activité. Je lui ai écrit déjà dans une autre circonstance, sans me nommer toutefois, car je ne crois pas que nos mœurs permettent encore aux femmes de se montrer; elles doivent inspirer le bien et nourrir, enflammer tous les sentiments utiles à la patrie, mais non paraître concourir à l'œuvre politique.
Page 30 - Fayette, d'abord entraîné par des principes que son esprit adoptait n'eut pas la force de caractère nécessaire pour les soutenir quand la lutte devint difficile ; ou que peut-être , effrayé des suites d'un trop grand ascendant du peuple, il jugea prudent d'établir une sorte de balance.
Page 277 - Argonne) vient encore d'en donner un exemple qui anéantit. Ce qui entrave tout, c'est notre folle Commune; elle lutte avec le Corps législatif, elle dérange toutes les combinaisons du pouvoir exécutif; si cela continue, nous ne pouvons manquer de finir bientôt, et ce sera peut-être par le peuple de Paris, plutôt encore que par les Prussiens. Au moment où je vous parle, le canon d'alarme est tiré, la générale est battue, le tocsin a sonné, chacun a couru dans sa section.
Page 91 - ... être envoyée sans mystère? Pourquoi ne peut-on laisser voir à tous les yeux ce que l'on oserait offrir à la divinité même? « Assurément, je puis appeler le ciel et je le prends à témoin de mes vœux, de mes desseins ; je trouve de la douceur à penser qu'il me voit, m'entend et me juge.
Page 31 - époux, ma bonne, mes amis; adieu, soleil dont les rayons « brillants portaient la sérénité dans mon âme comme ils la rap...
Page 280 - Si vous connaissiez les affreux détails des expéditions! Les femmes brutalement violées avant d'être déchirées par ces tigres, les boyaux coupés, portés en rubans, des chairs humaines mangées sanglantes !... Vous connaissez mon enthousiasme pour la Révolution, et bien, j'en ai honte ! Elle est ternie par des scélérats, elle est devenue hideuse!
Page 115 - Il est trop vrai que, dans toutes les situations de la vie civile comme clans la grande société, même le bien apparent qui contrarie la nature est une source d'abus ou de douleurs. Les hommes ne sont pas nés pour être écrivains, mais citoyens et pères de famille avant tout; les femmes ne sont pas faites pour partager toutes les occupations des premiers; elles se doivent entièrement aux vertus, aux sollicitudes domestiques, et elles ne sauraient en être détournées sans intéresser et altérer...
Page 72 - En nous faisant naître à l'époque « de la liberté naissante, le sort nous a placés comme les enfants « perdus de l'armée qui doit combattre pour elle et triompher; « c'est à nous de bien faire notre tâche et de préparer ainsi le « bonheur des générations suivantes.
Page 168 - H ya, dans cette situation une infinité de choses et de nuances qui se sentent vivement, quoiqu'on ne puisse les expliquer; mais ce qui est très-clair et ce que je vous exprimerai franchement, c'est que je ne voudrais jamais vous voir aux dépends d'aucune raison qui ait dû diriger votre marche, et que vous auriés fait plier à des considérations passagères ou à des affections partielles.

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