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The mind is its own place, and in itself

Can make a Heaven of Hell, a Hell of Heaven.
What matter where, if I be still the same,
And what I should be; all but less than He
Whom thunder hath made greater?

«Here at least

We shall be free; the' Almighty hath not built
Here for his envy; will not drive us hence :
Here we may reign secure ;-and, in my choice,
To reign is worth ambition, though in Hell:
Better to reign in Hell than serve in Heaven!
But wherefore let we then our faithful friends,
The' associates and copartners of our loss,
Lie thus astonish'd on the' oblivious pool,
And call them not to share with us their part
In this unhappy mansion; or once more
With rallied arms to try what may be yet
Regain'd in Heaven, or what more lost in Hell? »

So Satan spake, and him Beëlzebub

Thus answer'd: « Leader of those armies bright,
Which but the' Omnipotent none could have foil'd,

Noir Enfer, ouvrez-moi les gouffres les plus sombres : J'embrasse vos horreurs, lieux terribles! et toi, Empire ténébreux, accepte aussi ton roi !

Eh! qu'importe une terre ou riante, ou maudite?
Ce ne sont pas les lieux, c'est son cœur qu'on habite :
Le cœur, de notre sort, cet arbitre éternel,

Fait du Ciel un Enfer, et de l'Enfer un Ciel.

Me plonge encor plus bas ce monarque suprême; Tous les lieux sont égaux lorsque l'ame est la même. Viens, je t'apporte un cœur que rien ne peut changer, Ni les lieux, ni les temps, ni tourment, ni danger : Reçois un malheureux qui se résout à l'être, Qu'indigne le pardon, et que révolte un maître.

« Je suis libre ici-bas; c'est assez : j'aime mieux Un trône dans l'Enfer que des fers dans les Cieux. Eh! qui peut m'envier l'horreur qui m'environne? Quel front pourrait tenter ma brûlante couronne ? Ce Dieu de notre exil est lui-même trop fier: Qui nous ôta les Cieux doit nous laisser l'Enfer. Qu'il garde son pouvoir proclamé par la foudre, Qu'il règne ; à le servir rien ne peut me résoudre ; Mes destins sont fixés: c'en est fait. Mais pourquoi Laisser là nos guerriers immobiles d'effroi ? Qu'ils viennent. Consultons, délibérons ensemble; Que du tyran commun la haine les rassemble. Contre un bonheur barbare excitons leur malheur, Et décidons enfin ce que l'art, la valeur, Peuvent reconquérir sur ce Dieu que j'abhorre, Ou ce que dans l'Enfer nous pouvons perdre encore. » « Chef de ces régions que rien n'a pu dompter, Dans tes nobles transports que j'aime à t'écouter ! Répondit Belzebuth : ah! si ta voix puissante,

If once they hear that voice, their liveliest pledge
Of hope in fears and dangers, heard so oft
In worst extremes, and on the perilous edge
Of battle when it rag'd, in all assaults
Their surest signal, they will soon resume
New courage and revive; though now they lie
Groveling and prostrate on yon lake of fire,
As we erewhile, astounded and amaz'd;

No wonder, fall'n such a pernicious heighth.

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He scarce had ceas'd, when the superior Fiend Was moving toward the shore: his ponderous shield,

Ethereal temper, massy, large and round,

Behind him cast; the broad circumference

Hung on his shoulders like the Moon, whose orb
Through optic glass the Tuscan artist views

At evening from the top of Fesolé,
Or in Valdarno, to descry new lands,
Rivers, or mountains in her spotty globe.
His spear, to equal which the tallest pine
Hewn on Norwegian hills, to be the mast
Of some great ammiral, were but a wand,
He walk'd with, to support uneasy steps
Over the burning marle, not like those steps
On Heaven's azure, and the torrid clime
Smote on him sore besides, vaulted with fire:
Nathless he so endur'd, till on the beach
Of that inflamed sea he stood, and call'd
His legions, angel-forms, who lay intranc'd,
Thick as autumnal leaves that strow the brooks

Qui cent fois, ranimant notre force expirante,

Au fort de la mêlée, au milieu des assauts,

Au poste de l'honneur ramena nos drapeaux,
Etait comme autrefois, aux champs de la victoire,
Le signal du triomphe et le cri de la gloire,
Crois-moi, tous ces guerriers, sortis de leur sommeil,
Feraient payer bien cher leur terrible réveil ;
Eux qui, sans mouvement, sur cette mer ardente,
Restent saisis d'horreur, et muets d'épouvante :
Tant sont tombés de haut ces habitans des Cieux ! ».
A peine il a parlé, son chef audacieux

S'avance vers le lac dans un profond silence.
Son large dos soutient un bouclier immense,
Orbe prodigieux, dont le vaste contour

Semble l'astre des nuits, quand, du haut d'une tour,
Ou du sommet des monts, l'œil, aidé par le verre,
S'étonne d'y trouver l'image de la terre,

Ses gouffres, ses rochers, ses fleuves, ses volcans,
Qu'un long tube montrait au Newton des Toscans..
Sa lance est dans sa main; le pin que la Norwège
Pour l'empire des mers a nourri dans la neige,
Près de l'arme terrible est à peine un roseau :
Sur elle de son corps appuyant le fardeau,
Il marche, non pas tel qu'au haut de l'Empyrée
Superbe il s'élançait dans la plaine azurée ;
Les feux qu'il respira, les feux qu'il a sentis,
Retardent en marchant ses pas appesantis.
Vers le lac enflammé lentement il arrive,
Se pose sur sa lance; et, debout sur la rive,
Contemple ses guerriers de frayeur éperdus,
Et sur le lac en feu tristement étendus.
Rien ne peut s'égaler à leur foule nombreuse :

In Vallombrosa, where the' Etrurian shades,

High over-arch'd, imbower; or scatter'd sedge
Afloat, when with fierce winds Orion arm'd

Hath vex'd the Red-Sea coast, whose waves o'erthrew
Busiris and his Memphian chivalry,

While with perfidious hatred they pursued

The sojourners of Goshen, who beheld
From the safe shore their floating carcases
And broken chariot wheels: so thick bestrown,
Abject and lost, lay these, covering the flood,
Under amazement of their hideous change.
He call'd so loud, that all the hollow deep
Of Hell resounded. « Princes, Potentates,
Warriors, the flower of Heaven, once yours, now lost,
If such astonishment as this can seize

Eternal spirits; or have ye chosen this place

After the toil of battle to repose

Your wearied virtue, for the ease you find

To slumber here, as in the vales of Heaven?
Or in this abject posture have ye sworn
To' adore the conqueror? who now beholds
Cherub and Seraph rolling in the flood
With scatter'd arms and ensigns, till anon
His swift pursuers from Heaven-gates discern
The advantage, and, descending, tread us down
Thus drooping; or with linked thunderbolts
Transfix us to the bottom of this gulf?

Awake, arise, or be for ever fall'n, ».

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