» fortement nos peines, afin que nous puissions >> suffire à sa colère vengeresse, ou lui rendre » un plus rude service comme ses esclaves par » le droit de la guerre, ici, selon ses besoins, » dans le cœur de l'Enfer, travailler dans le feu, » ou porter ses messages dans le noir Abime? » Que nous servirait alors de sentir notre force >> non diminuée ou l'éternité de notre être, pour >> subir un éternel châtiment ? » Le grand ennemi répliqua par ces paroles rapides: « Chérubin tombé, être faible est misérable, » soit qu'on agisse ou qu'on souffre. Mais sois » assuré de ceci: faire le bien ne sera jamais notre tâche; faire toujours le mal sera notre seul délice, comme étant le contraire de la haute volonté » de celui auquel nous résistons. Si donc sa provi>> dence cherche à tirer le bien de notre mal, nous » devons travailler à pervertir cette fin, et à trouver » encore dans le bien les moyens du mal. En quoi >> souvent nous pourrons réussir, de manière peut» être à chagriner l'ennemi, et, si je ne me trompe, » à détourner ses plus profonds conseils de leur » but marqué. » Mais vois le Vainqueur courroucé a rappelé aux portes du ciel ses ministres de pour» suite et de vengeance. La grêle de soufre » lancée sur nous dans la tempête passée a The fiery surge, that from the precipice To bellow through the vast and boundless deep. ༣༢༦༥ Let us not slip the occasion, whether scorn Or satiate fury yield it from our foe. 150 Seest thou yon dreary plain, forlorn and wild, Isi The seat of desolation, void of light, Save what the glimmering of these livid flames From off the tossing of these fiery waves; There rest, if any rest can harbour there; And, reassembling our afflicted powers, Consult how we may henceforth most offend What reinforcement we may gain from hope; 130 Thus Satan, talking to his nearest mate, By ancient Tarsus held; or that sea-beast » abattu la vague brûlante qui, du précipice du » ciel, nous reçut tombans. Le Tonnerre, avec ses » ailes de rouges éclairs et son impétueuse rage, a » peut-être épuisé ses traits, et cesse maintenant de mugir à travers l'abîme vaste et sans bornes. Ne » laissons pas échapper l'occasion que nous cède » le dédain ou la fureur rassasiée de notre ennemi. >> Vois-tu au loin cette plaine sèche, abandonnée » et sauvage, séjour de la désolation, vide de lu» mière, hors de celle que la lueur de ces flammes » noires et bleues lui jette pâle et effrayante? Là, >> tendons à sortir des ballottemens de ces vagues » de feu; là, reposons-nous, si le repos peut habi» ter là. Rassemblant nos légions affligées, exami» nons comment nous pourrons dorénavant nuire » à notre ennemi, comment nous pourrons réparer »notre perte, surmonter cette affreuse calamité; quel renforcement nous pouvons tirer de l'espé»rance, si non, quelle résolution du désespoir. Ainsi parlait SATAN à son compagnon le plus près de lui, la tête levée au dessus des vagues, les yeux étincelans; les autres parties de son corps affaissées sur le lac, étendues, longues et larges, flottaient sur un espace de plusieurs arpens. En grandeur il était aussi énorme que celui que les fables appellent, de sa taille monstrueuse, TITANIEN, ou Né de la terre, lequel fit la guerre à Jupiter, Briarée ou Tiphon, dont la caverne s'ouvrait près de l'ancienne Tarse. SATAN égalait encore cette bête de la mer, Léviathan, que DIEU, de toutes Created hugest that swim the ocean stream: Him, haply, slumbering on the Norway foam, With fixed anchor in his scaly rind, Moors by his side under the lee, while night So stretch'd out huge in length the arch-fiend lay, Forthwith upright he rears from off the pool His mighty stature; on each hand the flames, Driven backward, slope their pointing spires, and, roll'd In billows, leave in the midst a horrid vale. £ Then with expanded wings he steers his flight Aloft, incumbent on the dusky air That felt unusual weight, till on dry land ses créatures, fit la plus grande entre celles qui nagent dans le cours de l'Océan : souvent la bête dort sur l'écume norwégienne; le pilote de quelque petite barque égarée au milieu des ténèbres la prend pour une île (ainsi le racontent les matelots); il fixe l'ancre dans son écorce d'écaille, s'amarre sous le vent à son côté, tandis que la nuit investit la mer et retarde l'aurore désirée. Ainsi, énorme en longueur, le chef ennemi gisait enchaîné sur le lac brûlant; jamais il n'eût pu se lever ou soulever sa tête, si la volonté et la haute permission du régulateur de tous les cieux ne l'avaient laissé libre dans ses noirs desseins, afin que par ses crimes réitérés il amassât sur lui la damnation alors qu'il cherchait le mal des autres, afin qu'il pût voir, furieux, que toute sa malice n'avait servi qu'à faire luire l'infinie bonté, la grace, la miséricorde sur l'homme par lui séduit, à attirer sur lui-même, SATAN, triple confusion, colère et vengeance. Soudain au dessus du lac, l'Archange dresse sa puissante stature: de sa main droite et de sa main gauche les flammes repoussées en arrière écartent leurs pointes aiguës, et, roulées en vagues, laissent au milieu une horrible vallée. Alors, ailes déployées, il dirige son vol en haut, pesant sur l'air sombre qui sent un poids inaccoutumé, jusqu'à ce qu'il s'abatte sur la terre aride, si terre était ce qui toujours brûle d'un feu solide, comme le |