La Revue latine, Volume 6

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Emile Faguet
Ancienne librairie Lecène, Oudin et cie, 1907 - Comparative literature
 

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Popular passages

Page 144 - ... pourroy, ne me mesler d'autre chose que de passer en repos et à part ce peu qui me reste de vie : il me sembloit ne pouvoir faire plus grande faveur à mon esprit, que de le laisser en pleine oysiveté, s'entretenir soy mesmes, et s'arrester et rasseoir en soy : ce que j'esperois qu'il peut meshuy faire plus aisément, devenu avec le temps plus poisant et plus meur.
Page 506 - Oui, voilà les rives de France ; Oui, voilà le port vaste et sûr, Voisin des champs où mon enfance S'écoula sous un chaume obscur ! France adorée ! Douce contrée ! Après vingt ans enfin je te revois ; De mon village Je vois la plage, Je vois fumer la cime de mes toits.
Page 502 - Un conquérant, dans sa fortune altière, Se fit un jeu des sceptres et des lois, Et de ses pieds on peut voir la poussière Empreinte encor sur le bandeau des rois.
Page 148 - Je ne peints pas l'estre. Je peints le passage : non un passage d'aage en autre, ou, comme dict le peuple, de sept en sept ans, mais de jour en jour, de minute en minute.
Page 734 - Ce qui fait que l'on va si loin dans l'amour c'est que l'on ne songe pas que l'on a besoin d'autre chose que de ce que l'on aime : l'esprit est plein; il n'ya plus de place pour le soin ni pour l'inquiétude. La passion ne peut pas être sans excès ; de là vient qu'on ne se soucie plus de ce que dit le monde, que l'on sait déjà ne devoir pas condamner notre conduite puisqu'elle vient de la raison.
Page 503 - J'ai mon drapeau dans ma chaumière. Quand secoûrai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? II est caché sous l'humble paille Où je dors pauvre et mutilé, Lui, qui, sûr de vaincre, a volé Vingt ans de bataille en bataille ! Chargé de lauriers et de fleurs II brilla sur l'Europe entière. Quand secoûrai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? Ce drapeau payait à la France Tout le sang qu'il nous a coûté.
Page 148 - Le monde n'est qu'une branloire perenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d'/Egypte, et du branle public et du leur. La constance mesme n'est autre chose qu'un branle plus languissant.
Page 134 - De vray, ou la raison se mocque, ou elle ne doit viser qu'à nostre contentement, et tout son travail, tendre en somme à nous faire bien vivre, et à nostre aise, comme dict la Sainte Escriture.
Page 509 - Viens reposer dans l'asile des arts. Retourne boire à la Seine rebelle, Où , tout sanglant, tu t'es lavé deux fois. Hennis d'orgueil, ô mon coursier fidèle ! Et foule aux pieds les peuples et les rois. Comme en un fort, princes, nobles et prêtres, Tous assiégés par des sujets souffrants, Nous ont crié : Venez, soyez nos maîtres; Nous serons serfs pour demeurer tyrans.
Page 650 - Vous n'avez qu'un père, qui est Dieu, et qu'un maître, qui est le Christ. Quand donc on vous dira de ceux qui possèdent sur la terre une grande puissance : Voilà vos maîtres, ne le croyez point. S'ils sont justes, ce sont vos serviteurs ; s'ils ne le sont pas, ce sont vos tyrans.

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