Les philosophes français du XIXe siècle

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Hachette, 1857 - Philosophy, French - 367 pages
 

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Popular passages

Page 203 - ... dérobé la vue, m'en rendait de moment en moment les détours plus visibles. En vain je m'attachais à ces croyances dernières comme un naufragé aux débris de son navire; en vain, épouvanté du vide inconnu dans lequel j'allais flotter, je me rejetais pour la dernière fois avec elles vers mon enfance, ma famille, mon pays, tout ce qui m'était cher et sacré; l'inflexible courant de ma pensée était plus fort...
Page 89 - ... elle-même, passe inaperçue dans les profondeurs de la conscience, mais y est la base véritable de ce qui, plus tard, sous une forme logique et entre les mains de la réflexion, devient une conception nécessaire.
Page 132 - Le Dieu de la conscience n'est pas un Dieu abstrait , un roi solitaire relégué par delà la création sur le trône désert d'une éternité silencieuse et d'une existence absolue qui ressemble au néant même de l'existence; c'est un Dieu à la fois vrai et réel , à...
Page 85 - Mais sa religion n'est pas le christianisme des Arnauld et des Malebranche, des Fénelon et des Bossuet, fruit solide et doux de l'alliance de la raison et du cœur dans une âme bien faite et sagement cultivée : c'est un fruit amer, éclos dans la région désolée du doute, sous le souffle aride du désespoir.
Page 360 - L'objet final de la science est cette Loi suprême; et celui qui, d'un élan, pourrait se transporter dans son sein, y verrait, comme d'une source, se dérouler, par des canaux distincts et ramifiés, le torrent éternel des événements et la mer infinie des choses.
Page 255 - ... peuplés d'êtres infirmes comme lui, .qu'il compare ces êtres et leurs misérables habitations avec la nature qui les environne, cette nature elle-même avec notre monde sur la surface duquel elle n'est qu'un point, et ce monde à son tour avec les mille autres mondes qui flottent dans les airs et auprès desquels il n'est rien : à la vue de ce spectacle, l'homme prend en pitié ses misérables passions toujours contrariées, ses misérables bonheurs qui aboutissent invariablement au dégoût.
Page 184 - Quesnel ; ce n'est plus que le Platon du christianisme, l'ange de la philosophie moderne, un penseur sublime, un écrivain d'un naturel exquis et d'une grâce incomparable. Retenir, altérer, détruire la correspondance d'un tel personnage, c'est dérober le public, et, à quelque parti qu'on appartienne, c'est soulever contre soi les honnêtes gens de tous les partis..
Page 95 - I, p. 70, 71. ressemble fort au néant même de l'existence : c'est un Dieu à la fois vrai et réel , à la fois substance et cause, toujours substance et toujours cause, n'étant substance qu'en tant que cause ; et cause...
Page 233 - ... on la sent qui se replie en elle-même ; c'est la concentration opposée à l'expansion. Puis bientôt après et presque en même temps, à ce mouvement par lequel elle semble se dérober à l'objet désagréable , se mêle un troisième et dernier mouvement qui éloigne et qui repousse cet objet, et qui correspond en s'y opposant au mouvement attractif.
Page 254 - ... l'âme de son insuffisance; en vain elle s'épuise à y chercher ce qu'elle y avait rêvé; cette recherche même le flétrit et le décolore : ce qu'il paraissait, il ne l'est point; ce qu'il promettait, il ne le tient pas; tout le bonheur que la vie pouvait donner est venu, et le désir du bonheur n'est point éteint. Le bonheur est donc une ombre, la vie une déception, nos désirs un piège trompeur.

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