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Oft, if the Muse presage, shall he be seen
By Rosamonda fleeting o'er the green,

In dreams be hail'd by heroes' mighty shades.
And hear ald Chaucer warble through the glades.
O'er the fam'd echoing vaults his name shall bound,
And hill to hill reflect the favourite sound.

17 Je songe, ô Rosamonde, à ta touchante histoire.

Rosamonde, fille du baron Walter de Clifford, a été la première maîtresse de Henri II, roi d'Angleterre, et une des plus belles femmes du

royaume. Elle habitait le palais du roi à Woodstock, où a été bâti depuis le château de Bleinheim; elle quitta ce lieu pour aller s'enfermer dans un couvent où elle mourut pénitente. Addison a fait de Rosamonde le sujet d'un de ses drames.

18 Ah!

pour comble d'honneur, puisse un Spencer nouveau...

Spencer, nom de famille du duc de Marlborough. 19 Adieu, Bleinheim, Chambord à son tour me rappelle.

Chambord est un château situé près de Blois, qui a été construit pour le maréchal de Saxe.

DU SECOND CHANT.

1 Il est des temps affreux où des champs de leurs pères Des proscrits sont jetés aux terres étrangères,

M. THOMAS WELD Esquire a fourni un établissement aux religieux de la Trappe, sur ses terres à Lulworth, près Wareham,

Bar, dans sa description des ordres religieux, etc., 'donne sur les pères de la Trappe les détails suivans :

L'abbaye de la Trappe a été fondée en 1140, par Rotrou, comte du Perche. Elle fut long-temps célèbre par l'éminente vertu de ses abbés et de ses religieux; mais elle eut enfin le sort de plusieurs autres maisons de cet ordre, où les religieux, dégénérant de la vertu de leurs pères, abandonnèrent les observances régulières. Cette abbaye ayant été saccagée plusieurs fois pendant les guerres survenues en France, les religieux, réduits à manquer de tout, se soutinrent pendant quelque temps; mais ils furent enfin contraints de se séparer, et ne revinrent dans leur maison que lorsque les troubles furent finis. Ils

1

étaient alors bien différens de ce qu'ils avaient été, par la corruption qu'ils avaient contractée dans le monde. Depuis cette époque, le dérèglement fit de si grands progrès dans cette abbaye, que les religieux devinrent le scandale du pays, vivaient dispersés çà et là, et ne se rassemblaient que pour faire des parties de chasse et de divertissement. Tel était l'état des choses, quand Armand-Jean Le Bouthilier de Rancé, qui en était abbé, conçut le dessein de les réformer, et de rétablir parmi eux la discipline monastique autant que le malheur des temps pouvait le permettre. Peu à peu on vit renaître dans cette maison les pratiques les plus austères, et ceux qui avaient embrassé la réforme s'efforcer de tendre à la plus haute perfection; leur vie était partagée entre la lecture, le travail et la prière, A l'heure du travail, chacun quittait sa coule, et, retroussant l'habit de dessous, suivait la tâche qui lui était assignée; car il ne leur était pas libre de choisir ce qui convenait le plus à leur incli

nation.

2 Mais surtout si l'exil, de leur cloître pieux...

Le poëte indique ici l'hospitalité généreuse que les Chartreux et les frères de la Trappe ont trouvée dans leur exil pendant la révolution, en Suisse, dans la VallSainte, au canton de Fribourg, en Westphalie et sur

tout en Angleterre, d'où'ils sont revenus dans leur patrie en 1817, sous la direction de M. de Lestrange.

(Note de l'éditeur.)

Tu connus ce secret, ô toi dont le coteau,

Dont la vaste colline offre un si doux tableau, etc.

Le duc d'Harcourt, fils aîné du maréchal, avait créé dans sa terre d'Harcourt près de Caen, un des plus beaux jardins de France, celui de la Colline; et il y jouissait en sage des charmes de la retraite, lorsqu'il fut nommé gouverneur du Dauphin, premier fils de Louis XVI, qui est mort à Meudon en 1789 Ce duc, qui avait écrit sur les jardins, est mort en 1800, à Londres, où il était depuis plusieurs années ambassadeur du Roi de France.

4 Je t'en prends à témoin, jeune Potaveri.

C'est le nom d'un habitant d'O-Taïti, amené en France par M. de Bougainville, célèbre par plus 'd'un genre de courage, et connu si avantageusement comme militaire et comme voyageur. Le trait que je raconte ici de ce jeune O-Taïtien est très-connu et très-intéressant. Je n'ai fait que changer le lieu de la scène, que j'ai placée au jardin du Roi. J'aurais voulu mettre dans mes vers toute la sensibilité qui respire dans le peu de mots qu'il prononçait en embrassant l'arbre qu'il reconnut, et qui lui rappelait

sa patrie. C'est O-Taïti, disait-il; et en regardant les autres arbres: Ce n'est pas O-Taiti.

5 Où l'amour sans pudeur n'est pas sans innocence.

peu

On a remarqué, dans tous les peuples où la société a fait de progrès, une certaine innocence dans les mœurs, très-différente de la réserve et de la pudeur qui accompagnent toujours la vertu dans les femmes des nations civilisées. Dans l'île d'O-Taîti, dans la plupart des autres îles de la mer du Sud, à Madagascar, etc., les femmes mariées croient se devoir exclusivement à leurs maris, et manquent rarement à la fidélité conjugale : mais les filles n'y attachent aucune idée de crime, ni même de honte; elles ne s'assujettissent, ni dans leurs discours, ni dans leur habillement, ni dans leurs manières, à ce que nous regardons comme des devoirs pour leur sexe. Mais chez elles c'est simplicité, et non corruption : elles ne méprisent point les règles de la décence, elles les ignorent. Dans ce pays la nature est grossière; mais elle n'y est pas dépravée : voilà ce que j'ai essayé de par ce vers.

rendre

6 Que votre art les promette, et que l'œil les espère : Promettre, c'est donner; espérer, c'est jouir.

Ce dernier hémistiche se trouve dans une épitre charmante de M. de Saint-Lambert; c'est par réminiscence qu'il s'est glissé dans mon ouvrage.

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